i ■ I
i
C était, du temps des Espagnols, le principal port de la mer du
sud, pour le Centre Amérique. Il y avait alors un môle, une ai-
guade, quelques fortifications, enfin des magasins bien bâtis. Mais
aujourd’hui tout est eu ruines ; c’est à peine si les magasins sont
en état de recevoir les marchandises. Les négociants de Sartson-
iiati ont fintentioii de rendre à ce port quelques-unes de ses anciennes
commodités. On peut [communiquer facilement avec la
terre. Le port est facile en venant de toutes directions; d’abord
par la pointe saillante de Remedios, qui indique sa proximité; ensuite
par les volcans d'Isaleo.
Sansonnati est, comme nous l ’avons dit, très-près à'Arajutla;
c’est dans cette vilbî qu’on traite les affaires' , les négociants
n ayant pas d’agents au port. Il faut deux heures pour faire à
cheval le trajet du port à la ville ; le chemin est beau et ombragé.
Des ressources du port d’Arajutla. — Au port et au village
voisin, les volailles coûtent 2 reaux ; les dindes, 3 et 4 > les oeufs,
une piastre le cent ; les petits cochons de 2 à 8 réaux ; enfin les légumes,
les fruits des tropiques, le riz, ainsi que les haricots, y sont
abondants dans la belle saison; l’eau y est bonne et se fait à Rio-
Grande, avec quelques diilicultés ; le bois à brûler est commun et
se fait par milliers de bûches fendues, à raison de 3 piastres les
mille morceaux. Dans ce port, on pourrait se procurer un beaupré,
une vergue, mais de bois très-lourd et très-solide.
Roule d Arajutla au port de la Liberté. — On sort du port ordinairement
avec la brise de terre, pour doubler facilement la pointe
de Remedios, à laquelle ou donne bon tour. On se dirige ensuite
de manière à côtoyer la terre à une distance de 2 à 3 lieues. C’est
le meilleur moyen de naviguer sur cette côte;[et quand on aperçoit
le volcan de San-Salvador, on rallie la terre à 4 ou 5 milles, pour
découvrir les maisons. Lcabongos ou allèges, dont on se sert pour
débarquer les marchandises au port de la Liberté, sont insuffisantes
et sont faites d’une seule pièce d’arbre.
Roule de la. Liberté « La Union. — Côtoyant la terre par 20 et
3o brasses, et le long de laquelle on peut mouiller partout, on
rencontre les volcans de Saint-Vincent et de San-Migiiel. Entre
ces deux volcans on aperçoit, un peu dans l’intérieur, trois petites
villes; on voit ensuite le Mogo de Camchagua, formant la
pointe de bâbord de l’entrée du port; c’est la terre la plus élevée
de tout ce qui est eu vue, sauf les volcans. Lorsqu’on distingue
bien les îles élevées de Mangouïra, de Camchagucta, on gouverne
alors dessus, en donnant un peu de tour à la pointe Candadillo,
quijetteà un mille au large quelques rochers. Une fois cette pointe
doublée, il n’y a aucun danger pour louvoyer, si les vents étaient
contraires; car à une encâblure de terre de l’île Camchagueta ou
du Continent il y a 4 brasses d’eau*. Alors les courants suivent
sa direction. Il est difficile d ’entrer dans ce port en louvoyant, à
cause du rétrécissement du goulet, surtout pour un grand navire.
Mais aloi’s, si le vent est mou, on peut entrer en dérivant sur
son ancre, et d’ailleurs la brise du large est assez commune l’a-
près-m’idi. Près la pointe de bâbord il y a i 5, 16, 18 et 20 brasses
d’eau, fond de vase. A deux ou trois encâblures de la pointe S. O.
de l’île Bcnsasacata, et dans l’E. S. E. de cette pointe, il y a
deux roches nommées les Deux-Soeurs, qui couvrent dans les
grandes marées, et qu’il ne faut pas perdrede vue, si on louvoyait
pour entrer.Si les venls étaient sous vergues on devrait prendre
le milieu de la passe, et ne pas craindre de ranger les terres de
bâbord, car c’est Là le chenal. On se dirige vers le fond de la baie
et l’on mouille par 6 et 7 brasses d’eau, par le travers du village
de La C//u'on. Lorsqu’on est près de la ipdmie de San-Baddlo, une
excellente marque pour la nuit est de mettre le pain de sucre de
l’île exactement dans le milieu du chenal. On peut courir dans
cette direction sans crainte. Il faut se rappeler que Y ile du Tigre
est celle qui a la forme lapin s régulière, c’est-à-dire celle d’un
pain de sucre parfait. C’est, d’ailleurs, la seule de celte forme.
Ressources du port de la Union. — On peut se procurer à bon
compte des volailles, cochons, oeufs et bananes auprès d’^/G/'ii//«.
On y trouve du bois à brûler et de l’eau; mais elle est mauvaise et
on esl oblige de la faire dans un petit ruisseau qui se jette dans la
baie de Cldqidrin(p\xQuiqidrine'). On trouve à La Unwndcs Bonjos
en assez grand nombre pour charger en un jour beaucoup de
marchandises; mais l’inconvénient d’une longue plage de sable,
qui découvre à mer basse, fait qu’on ne peut travailler (|u’avec la
haute mai’ée. 11 serait facile de lever cette difficulté à peu de frais,
* Le chenal est entre cette île et la Grande-Terre, et par neuf brasses
d’eau.