I>
I"-’ •} *
' I
I
. . . .
) G • i
. - vu
' i:-:
■A
■ f i i
i'u ..'i
. .M
. r';)
■» /.M
.
t
Y.
tour, et quelquefois à une assez grande distance, des foyers d’infection
du typhus commun , mais ces malades isolés ont toujours
contracté le mal au sein même de son foyer, où leurs affliires les
appelèrent. Les esprits prévenus n’y voient qu’un effet de la contagion
; mais ces malades ne répandent point leur affection dans
les lieux qu’ils habitent, et c’est ce qui arrive pour toutes les maladies
épidémiques, si j ’en excepte la variole : elles n’emportent
point leurs causes avec elles , et l’on peut en dire ce que l’on dit
de toutes les maladies : suhlalci causâ, lollitiir cffectus.
Les typhus , qui proviennent de miasmes émanés d’une topographie
spéciale, infectent de vastes régions , et les venls en deviennent
souvent les funestes émissaires. Ces typhus ont des
caractères spéciaux et ne constituent jamais des affections s imples
L La maladie que l’école a nommée typhus du Levant, nous en
offre un exemple. Je dis un exemple, parce que, lorsque l’on connaîtra
mieux l'histoire de cette maladie comparée à elle-méme sur
tous les points où elle est susceptible de se déclarer, nous verrons
qu’elle peut se présenter sous des formes plus ou moins variables
et qu’elle appartient à une foule de localités” . Je puis aflirmei
que rien ne ressemble à la peste comme la prétendue fièvre jaune
affectant les Européens qui depuis longtemps habitent les Antilles
; car ee n’est que le typhus où la dothinentérie compliqués
de fièvre jaune, affections qui constituent ce qu’on nomme la
fièvrejauneépidémique. Lorsqu’elle atteint un créole, la ressemblance
avec la peste est encore plus réelle, parce que chez eux
la suffusion sanguine (ou ictérique) est à peine marquée, et la
teinte plombée domine évidemment.
Notre temps n’a pas le monopole des choses que nous observons,
car touteschoses sepassentaujourd’huicommeeliessepassèrentau
commencement de la période de création humaine : la nature présente
partout depuis les mêmes phénomènes. Ainsi, nul doute
quela peste n’existât en Egypte du temps des Pharaons; les Livres
Saints en font foi; ce fut une des dix plaies qui frappèrent ce pays;
* On y retrouve quelque chose de plus que l’empoisonnement miasmatique;
on y distingue des symptômes propres aux effluves et jusqu’à des
traits de la fièvre jaune.
**Les topographies bien faites nous en feront toujours connaître les causes.
Isaie, Jérémie, Ezéchiel en menacent les Hébreux. Aharoun, 622
ans avant Jésus-Christ, décrivit clairement la petite vérole sous
le nom de djidri. Hippocrate indique quelques symptômes saillants
de la fièvre jaune à côté de ceux d e là peste ¥ La fièvre
jaune avait été observée en Europe, bien avant la découverte de
l’Amérique : mais nos ancêtres ne voyaient en elle que la peste :
lorsqu’ils l’observèrent cnAmérique,dégagée de toute complication
et sévissant sur des Européens, ils en firent naturellement une
maladie spéciale, et ils eui’ent raison. Depuis , ils en reconnurent
les traits sur différents points de l’Europe méridionale, en Asie ;
et leurs esprits prévenus, comme l’était celui de leurs devanciers
par rapport à la peste, ne distinguèrent pas la fièvre jaune compliquée
de la fièvre jaune simple : ce qui ne constitue cependant
pas la même affection. Plus tard, ils l’observèrent en Amérique
même, sous toutes ses formes ; mais ils n’y virent jamais
que la même affection à divers degrés : leurs découvertes a cet
égard ne fit même, que les affermir bien mieux encore dans la
persuasion que la fièvre jaune est un typhus spécial et un typhus
contagieux, puisqu’ils l’observaient dans des ports demer
en communications directes avec le Mexique, les Antilles et la
Nouvelle-Orléans. On applique, à toutes les maladies épidémiques,
les raisonnements admis depuis longtemps à l’égard de la
peste :or, si la base, ou majeure, est fausse, la conclusion doit
l’être. Je crains bien qu’il en soit ainsi. La peste n’est point toujours
non plus un effet simple d’une cause unique. Elle me paraît
très-mal connue : une étude approfondie de ses causes Jera tomber
bien des voilés , et dissipera bien des illusions , bien des préjugés I
Je serais bien heureux si jamais jè devais être appelé à éclairer
cette question , en apportant ma part d’observations méditées sur
les lieux.
Le typhus commun et le typhus du Levant se ressemblent par
leur cause déterminante, f empoisonnement miasmatique : ils
diffèrent l’un de l’autre par l’intensité de la cause toxique qui leur
donne naissance : l’une, la peste, considérée seulement à ce point
de v u e , est véritablement un typhus particulier qui doit son
*Seot. 4. aph. 22; ihid., aph. 5.5; ihid., aph. (>%-,ibid., aph. 66.
Proenotiones coecæ, p. 169, n” 316, Foesio.
'AM i ■■
f.-j I
■'■î'
U*