publie, mais au retour de la corvette, ITnstitut, qui
depuis a admis dans son sein le commandant Duperrey
, ITnstitut, disous-nous, par l’organe d’une
de ses savantes commissions, a fixé l’attention publique
sur les résultats obtenus dans cette longue navigation
, et les éloges qui, à cette époque, furent donnés
au capitaine , à sou second, ainsi qu’aux officiers
ses compagnons de voyage , par cette illustre société,
sont un beau titre de gloire pour tous ceux qui y
ont pris part. Du reste , parmi les officiers qui composaient
l’état-major de la corvette, se trouvaient
M3I. Bérard, aujourd’bui membre correspondant de
l’Institut de France, Jules de Blosseville, qui devait
plus tard périr si misérablement victime de son amour
pour la science, Jacquinot et Fottin, anciens companion
de Dumont d’Urville sur la Chevrette,eit[\x\, plus Ot
ard, avec lui pour cbef, devaient prendre part à tant
et de si nobles entreprises.
Sans doute, en entreprenant ce long voyage, Jules
d’Urville voyait le commencement de la réalisation
de ses plus beaux rêves; mais avec son imagination
vive, avec ses connaissances et son intelligence, il
devait rester encore quelque cbose de triste et d’amer
au coeur du jeune marin : ii n’était que le second à
bord de ce navire commandé par un officier de son
grade, de son âge, et qui était son chef, lorsqu’il avait
été si longtemps son égal. Par le fait de sa position,
les fonctions les plus fastidieuses et en même temps
les plus assujettissantes lui étaient dévolues ; c’était à
lui de prévoir tous les mille détails matériels nécessités
par cette navigation extraordinaire; et cependant,
lui aussi connaissait tous les points où il y avait des observations
à faire, des travaux utiles à exécuter, lui
aussi se sentait capable de diiâger ce navire de manière
à lui faire accomplir la plus belle mission ; mais avant
tout il doit obéir, et tout en se réservant d’étudier la
botanique et l’ethnologie, il sait bien que quels que
soient les lieux où la corvette doit jeter l’ancre, il
pourra y faire de nombreuses et fructueuses récoltes.
Aussi, malgré tout ce qu’il y a de pénible dans sa
position , il saura la supporter, car il est décidé à tout
par amour pour la science, et la corvette est à peine
sortie du port, que déjà il s’est, pour ainsi dire, fait
une vie à part sur cet espace si étroit que contient
le pont du bâtiment. Tous ses loisirs, il les passe dans
sa chambre, pour s’y livrer à l’étude; bientôt, après
la première relâche, il a déjà bien assez a faire de
classer les mille plantes, que dans ses promenades il
a recueillies ; mais en outre, chaque jour, et quelles
que soient les fatigues de la journée, il consigne, avec
détail sur son journal, toutes les observations qu’il a
faites.
Les travaux hydrographiques et physiques du
voyage de la Coquille sont à peu près publiés ; ils
ont ouvert, à juste titre, les portes de ITnstitut au
commandant de la corvette ; mais la narration du
voyage n’est connue que par l’ouvrage émérite de
M. Lesson , naturaliste de l’expédition , dont le nom
jouit d’une si haute estime aujoui-d’bui dans les
sciences naturelles. Jules d’Urville avait aussi écrit