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des médecins deces temps éloigmus, st/r Je point de départ de ta contagion
011 de t’infection-, car il fallait alors un foyer, comme il le faut
anjourd luii ; telle est l’idée fixe des praticiens : du moment que
l’on croit pouvoir fiiidiquer. tout est expliqué, quelle que soil la
nature de l’épidémie : peste, typhus, choléra, fièvre jaune, variole,
fièvre ¡nuride, rougeole, etc... Le moyen de se faire une
idée delà nature de ces affections , avec une pareille manière de
procéder !
Ihppncrate, et depuis lui, le grand Haller, nous avaient donné
d’excellents conseils sur la nécessité des topographies médicales :
que de fûts cemode d’invcsiigation nous eût eévidés, si,depuis le
père de la nuîlecine, il fût resté en faveur parmi les médecins.
Sans doute, l’imperfectiou de la physicpie n’eût point toujours
permis d’avoir des obsei-vations bien faites et des applications
toutes parfaites; mais l’effort de l’esprit fût resté; c’eût été un
degré de Irauclii pour nous et pour nos neveux: le fiât, discuté
alors, serait constaté aujourd'hui, en même temps qu’explique,
au moins d’une manière plus conlbrnie aux lois hien connues
de la nature. ¡Vous connaîtrions la majeure partie des climats
de la terre habitée, et de cette couuaissuuce serait résultée
une coiuiaissaiice plus couvcnahle, si ce n’est encore complète,
des maladies particulières à certains pays, mais qui ne manquent
pas de nous visiter de temps en tenqis, et qui, à ce point de vue
seulement, nous intéressent beaucoup.
L’observation comparative des symptômes des maladies appartenant
à la même classe, au même genre, nous eût fait promptement
remonter à l’étude de leurs causes, si la routine de l’Ecole
n eût pas été pour la medecine ccqu'elle fut pour toutes les sciences,
le plus fatal obstacle à la liberté de l’esj)! it, qui devient cependant
du geuie lorsque de la mêlée dis intelligences engagées
dans la voie de l’observation de la nature, ia lumière jaillit de
toutes parts.
Ce lut 1 observation des symptômes de la fièvre jaune rapprochés
dans une foule de circonstances, qui me fît sentir la néoes-
sité d’insister sérieusement sur la (iisliiiction de fièvre jaune spo-
radiqac et de fièvre jaune épidémique. Si elle n’eût jamais été
perdue de vue, elle nous eût éclairés depuis longtemps sur la nature
de celle maladie; ou eût vu, dans les deux conditions d’une
m ê m e affection, des traits tellement dliTin-ents que l’on aurait peu
tarde.à recoiuiaîlre<jue Va fuh-re jaune .sporadiquc diffère beaucoup
delà fiécrc jnnnr épidémique; i\i\v v.v\\cF\ est, chez un liuropeen
réceinmmeiil arrivé aux colonies île l’ouest, une fièvre typlunile,
ou un tvpbus compliiiué de fièvre jaune, et un typhus ou une
fièvre tv phoïde, sans eomplical’ion, chez uii créole. Or, cetleclls-
üucliou est toujours bonne à faire pour toutes les fièvres (|ui
penveul être épidémiques, et par conséquent pour le typhus : en
effet, celui-ci existe toujours dans les grandes villes, et il y exerce
sou (âcheux empire principalement sur les personnes qui y affluent
des campagnes. Mais lorsque les caïua's s’aggravent, elles
peuvent atteiudie un point de gravité tel, qu’elles agissent sur
tout le monde indistinctement, et leurs coups seront alors d’autant
plus assurés que leurs victimes se trouveiont être d’une
santé plus faible, moins aguerrie par des épidiînies antérieures ;
souvent alois, il se complique de charbon et de scorbut.
On ne s’habitue point aux miasmes; la résistance que l’organisme
leur oppose n’est jamais que relative, ou ne leur échappe
qu’autant c|u’ils ne sont pas assez concentrés, ou d’uue nature
assez active pour affecter un homme qui peut impunément en
braver les atteintes plus faibles; mais aussitôt que cet état habituel
de l’air devient plus mauvais encore, l’iufeclioii s’étend à
ceux qui s’en croyaient, avec quehpie raison, les plus à l’abri.
Jamais un cas de tv [dius isnlé n’a passé pour contagieux ;
si bien que la vieille médecine clle-mème admettait la non contagion
du typhus sporadiquc : est-ccbi^n raisonnable? Une même
maladie a t-elle deux natures? Non ; le degré du mal n’en change
ni la cause ni l’espèce.
Le tvphus n’est-il pas un empoisonnement? elles gaz délétères,
qui ont pénétré dans l’économie du malade, n’auraient-ils pas,
ainsi que dans le tvphus épidémique, la même tendance à s é -
chapper et à se répandre? Aucune raison ne s’y oppose, ce me
semble, à moins que rexjjlication de la contagion du typhus soit
mauvaise, anli-physiologiijue ; c’est, en effet, ce que je crois.
Jo vais plus l<)in : je suis convaincu que les cas de peste isolés
doivent être rares à Constantinople, à Smyrne, à Jérusalem, à
Alexandrie, au Caire, e tc..., et qu’ils s’observent, si on ne se trompe,
à l’époque où la peste a coutume de se mon trer dans ces villes, chez