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ville ne participa point à cet entraînement général.
« J’avais déploré, dit-il, la ridicide ligne de conduite
« adoptée par les Bourbons, depuis leur rentrée; mais
« je détestais bien davantage le despotisme militaire du
« grand bomme. L’ineptie des Bourbons laissait du
« moins une apparence de liber té pour l’avenir; les fers
« dorés du soldat couronné n’offraient en perspective
« qu’une éternelle servitude. Aussi, n’bésitai-je pas a
« signer non à l’acte additionnel qu’il offrit bientôt
(( à l’approbation des Français, et que tous allaient
« couvrir de leurs signatures affirmatives, même ceux
« qui avaient témoigné le plus leur amour pour la
« dynastie légitime. »
Sans nos désastres à Waterloo, si l’empereur fût
resté sur le trône, peut-être Jules d’Urville sans fortune
, sans moyens d’existence, eût été contraint de
quitter la marine; ce fut pourtant dans ces circonstances
qu’il se maria ; « mais, dit-il, j ’avais donné ma
(( parole, et je ne pensais pas que rien pût me dégager
« de ma promesse. » Il épousa une jeune et belle provençale
, dont le nom plébéien fut d’abord repoussé
par madame d’Urville la mère, ennemie des mésalliances,
mais qui, par ses vertus et ses qualités, sut
toujours mériter l’affection de son mari, l’estime et
l’amitié de ses parents et de ses amis. Plus lard, il
devait éterniser son nom en l’imposant à l’une de ses
plus belles découvertes, à la terre Adélie.
Ce fut alors que Jules d’Urville, dont le dégoût
pour la marine n’avait fait qu’augmenter, redoutant de
voir sa carrière brisée par l’opposition énergique qu’il
avait faite aux idées de l’empereur, envoya sa démission
d’enseigne, afin d’obtenir un brevet de capitaine
d’infanterie ; mais bientôt Bonaparte fut obligé de quitter
une seconde fois la Finance, pour aller terminer son
étonnante carrière sur l’aride rocher de Sainle-Hélène ;
les Bourbons revinrent; à la suite des étrangers ils remontèrent
sur le trône, et alors celte demande resta sans
effet ; le jeune enseigne put continuer son service dans
le port, ainsi que ses études d’entomologie.
En i8 i6 , le vaisseau le Royal-Louis fut armé et
décoré pompeusement pour recevoir la duchesse de
Berry, qui devait y faire quarantaine à Toulon. Sa signature
négative à l’acte additionnel de Napoléon,
avait jeté sur Jules d’Urville un certain vernis de dévouement
à la branche réhabilitée, auquel il avait été
loin de songer à cette époque, mais qui lui valut d’être
embarqué sur le Royal-Louis, bien qu’il ne fît aucune
démarche pour obtenir cette faveur alors vivement
désirée. « Je riais sous cape, dit-il, moi dont les idées
« déjà prononcées étaient toutes républicaines, de me
« voir confondu avec ce troupeau de chaleureux pala-
<c dins de la légitimité. » Du reste, la duchesse alla
purger sa quarantaine à Marseille ; « nous en fumes
« quittes, ajoute-t-il, pour une visite assez courte
« qu’elle vint faire à Toulon, pour céder aux voeux
« empressés de son peuple fidele. »
A peu de temps de là , son tour d’embarquement
l’appela sur la gabarre Y Alouette, commandée par
le lieutenant de vaisseau Rigodit. L’antipathie qu’il
avait pour la carrière du marin l’y suivit, et s’il n’eut