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matiqiies, sur lesquelles il venait delre interroge;
tousses loisiis, il les emploie à fouiller la bibliothèque
du port; il apprend l’hébreu, pour fondre ensuite
les grammaires hébraïque, grecque et latine, et
cela, dit-il, dans le seul but d’apprécier le reproche
fait aux catholiques, d’avoir altéré le sens de la Bible.
Il fuit les lieux de dissipation, il ne connaît que les
plaisirs de l’étude. Ses travaux lui avaient bût reporter
les yeux avec amour vers ses premiers désirs, et il
avait plus que jamais repris ces projets de gloire qui
l’avaient conduit dans la marine. Avant de solliciter un
embarquement qui lui permît de suivre cette noble
impulsion, il voulut revoir sa famille. Un congé lui fut
accordé. Son séjour dans sa ville natale devait être
de courte durée : il avait à peine embrassé sa mère,
son oncle, ses parents et ses amis, qu’il se rendait au
Havre pour être embarqué sur la frégate Y Am a zone.
« Je trouvais que rien n’était plus noble, plus digne
« d’une âme généreuse, — dit—i l , en parlant de ses
« projets de voyages lointains, — que de consacrer
« sa vie aux progrès des sciences. C’est pour cela que
« mes goûts me poussaient plutôt vers la marine de
« découvertes, que vers la marine purement militaire.
« Sans redouter les chances des combats, mon es-
« prit naturellement républicain ne pouvait con-
(( cevoir la gloire réelle, se rattachant à l’action
(( d’exposer ses jours, et de détruire ses semblables,
<( pour un différend de choses et de mots. Par mal—
« heur, on ne songeait guère alors aux expéditions de
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« découvertes ; mais je voulus du moins échanger
« l’absurde et insignifiant service des ports et des rades,
« contre une navigation active, où je pourrais ap-
« prendre mon métier et visiter des contrées loin-
rt taines. Dans ce but, j ’embarquai sur la frégate YA-
« mazone, en armement au Havre, qu’on croyait
« destinée à une campagne dans l’Inde »
Malheureusement la frégate ne partit pas, et pendant
les dix-buit mois qu’il resta à son bord, le jeune
aspirant commença à éprouver tous les ennuis et les
dégoûts du métier. Ce devait être, en effet, une chose
terrible pour l’âme fîère et indépendante de Jules
d’Urville, que cette obéissance passive à des chefs souvent
peu éclairés, comme cela était assez général à
cette époque. Sa pensée était constamment triste; à
ces causes de dégoût pour l’état qu’il avait embx’assé
avec tant d’ardeur, venaient encore se joindre les
réflexions que faisaient naître dans cette jeune et
ardente tête les événements et la politique du jour.
Nourri des idées républicaines de Sparte et d’Athènes,
encore sous l’impulsion des souvenirs de jeunesse , et
de l’éducation que lui avait donnée sa mère ; élevé
d’ailleurs à l’école de la liberté, Jules d’Urville voyait,
avec une profonde douleur. Napoléon, entouré du
prestige de ses mille victoires, sacrifier à son ambition
la liberté de la nation, et le jeune libéral s’était
pris d’un profond mépris pour le nouvel ordre de
choses, qui, par suite de nos désastres maritimes, le
^ Mémoires inédits de Dumont-d’Urville : Introduction aux Souvenirs
d ’un Voyage autour du monde.
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