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i ioi-3 à leurs frais. Mais cela restreint les bénéfices, et les
correspondances du commerce languissent ou n’arrivent pas à
temps.
Les arts sont tlans l’enfance , à l’exception de quelques chaînes
d'or et autres bijoux assez bien travaillés ; tout ce qui s’y fait
est mal coiifeclionné ; on ne trouve pas un menuisier capable de
faire un meuble propre, pas un forgeron en état de fitirc un ouvrage
passable. Les bottes et les souliers sont mal faits , les babils
mal tournés ; on dirait que tout est fait par des apprentis.
Moulin à eau et en fer. Depuis peu, le docteur Drivon, créole
français, s’est établi à Sansonnati, et y a créé une sucrerie qui
pourra servir de modèle aux autres planteurs. La , tout marclie
parfaitement et sans bruit. Un moulin horizontal, mu par une
colonne d’eau , produit assez de vesou pour faire dix milliers de
sucre.
Productions de la terre. La terre est riche en végétation el reçoit
toute espèce de plantes des deux mondes. Dans la plaine le café,
le tabac, le coton, l'indigo, le nopal, le cacao et surtout la canne
à sucre, y viennent comme par enchantement. Des rivières et de
nombreux ruisseaux coulent en abondance et servent à mouvoir
des moulins à sucre et d’indigo. Des bois de tonU; espèce sont
répandus sur le plein et servent à la construction des maisons.
Une roue de charrette se fait avec une seule tranche d’arbre. On
fait annuellement quatre récoltes de mais. Le blé, l'orge et toutes
les espèces de céréales y réussissent parfaitement.
Des revenus de l ’Etat. Les revenus sont très-bornés, et fisse
composent en outre de l’impôt personnel, qui n’atteint cependant
([ue les industriels (les plus imposés le sont de lo piastres); du
droit sur les marchandises importées qui se trouve fort réduit
jiar l’infidélité des employés ; du droit sur les produits du pays
(jui est de 4 piastres par suron ; des emprunts forcés , selon le
besoin du moment.
Armée. L’armée se recrute parmi les hommes de couleur ; quel-
-iques blancs y servent comme officiers, sans chefs capables, sans
tllscipiine et surtout sans connaissance de l’art militaire. Elle
est déguenillée et ne mérite pas le nom qu’on lui donne.
Du clergé. Le clergé, peu nombreux , ne jouit pas de l’estime
publique, à cause de sa conduite peu édifiante, il est aussi pauvre
aujourd’hui qu'il était riche du temps des Espagnols. En i 834 ,
ie gouvernement fît enlever l’archevêque de Guatemala, ainsi
que tous les moines, et il les fît conduire, escortés par un escadron
de cavalerie, jusqu’à Ornsa, où ils furent impitoyablement
embarqués et conduits les mains vides à la Havane.
Beaucoup de grands villages possédant une ou deux grandes
églises sont aujourd’bui sans pasteur. Sansonnati, qui possède
neuf églises, n’a qu’un pasteur n’ayant pas les moyens de s’acheter
des vôtemenls décents , et se plaignant à moi de la misère
du clergé.
Des Indiens. Les Indiens sont généralement fort doux, sauf
quelques rares exemples de vols à main armée commis par
eux ; on peut voyager partout sans crainte , pourvu qu’on parle
espagnol ; car fis ont la tête montée contre les étrangers. Ils ont le
corps bien fait, des jambes d’Hercule et paraissent jouir d’une
forte sauté. Quoique le Gouvernement ait créé des écoles publiques
dans les grands villages, les Indiens en retirent peu de profit
et vivent dans une ignorance complète. Leur costume diffère peu.
Presque tous sont vêtus d’un pantalon de coton blanc, d’un chapeau
de paille et d’une paii’e de sandales en peau de boeuf. Ils ne
marchent jamais sans leur manchette, instiiiment de fer courbé
vers l’extrémité supérieure et tranchant du côté concave, lis portent
leur charge sur le d o s , mais tenue sur le front par une large
courroie de cuir. Un Indien porte6 arobes en trottant, et fait 5 ou
G lieues dans la journée. Les femmes, sans être jolies, ont des
figures douces et avenantes; fortement construites, elles ont des
bras musculeux et plus forts proportionnellement que les hommes
; mais à quinze et seize a n s , elles sont entièrement péndanles,
et déformées par le mouvement qu’elles font en écrasant le mais
pour en faire la tortille. Les Indiens vont ordinairement le buste
nu; lous ont leurs cheveux séparés en deux tresses et tournés
autour de la tète.
L’Indien paraît beureux de sa position, soit qu'il travaille son
champ , soit qu’il se loue à quelque planteur ; pourvu qu’il ait de
(pioi boire de l’eau-dc-vie, c’est là sa suprême jouissance. La
femme, je crois, ne jouit pas du môme bonbeur, elle travaille
sans cesse soit à la terre, soit aux soins du mcnage et n’a guère
de repos.