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voyage qu’il vient d’exécuter sur la Coquille, il s’est
occupé principalement de botanique, ses travaux dans
les sciences naturelles lui ont valu les éloges de l’Académie,
son nom jouit à juste titre d’un grand respect
parmi les naturalistes ; dans ses nouvelles explorations
il va se signaler comme navigateur et comme géographe.
Dans le projet de voyage qu’il présente à l’approbation
du ministre , il a indiqué bien des découvertes
à faire, bien des travaux à exécuter ; grâce à
son activité, au zèle et au dévouement qu’on lui connaît,
toutes les objections que l’on oppose â ses demandes
sont levées. Une ordonnance royale du 12
novembre i 825, vient confier a Dumont-d Urville le
commandement de la Coquille, qui doit prendre désormais
le nom de VAstrolabe. Dorénavant, sous les
ordres de ce cbef intrépide, deux fois encore cette
corvette doit parcourir toutes les mers du Sud, visiter
tous les archipels ignorés, traverser ses canaux, découvrir
ses récifs dangereux. La frégate que montait
l’infortuné Lapeyrouse, s’appelait aussi Y Astrolabe.
Le gouvernement a recueilli naguère de vagues indices
sur cette grande infortune ; la plus belle mission
(|ue puisse recevoir d’Urville du ministre de la marine
est de découvrir le lieu du sinistre, où peut-etre quelques
uns de nos malheureux compatriotes vivent encore
; combien de dangers la nouvelle Astrolabe ne
devra-t-elle pas braver avant d’arriver sur cette île
ignorée, où son équipage sera décimé par les maladies
; mais elle aura l’honneur d’élever un tombeau à
la mémoire de l’infortuné Lapeyrouse et de ses malheureux
compagnons, et de rapporter en France les
débris de ses vaisseaux arrachés aux récifs, seuls
témoins d’un terrible naufrage.
Allons! infatigable navigateur, savant insatiable, dis
encore une fois adieu a ta femme et a ton nouveau-
né dont l’affection t’est si précieuse ! Encore une fois,
arrache-toi à leurs embrassements, pour aller confier
ta vie aux planches d’un navire, aux vents inconstants,
à des mers inconnues ! Va, va, pars! le noble amour
de la gloire t’enflamme trop vivement pour tromper
ton espoir ! Va, sois calme au milieu des tempêtes,
poursuis ta tâcbe sans crainte et sans terreur ; marche
toujours où ta pensée te guide ; tu as trop d ardeur
pour ne pas réussir!... Tu reviendras victorieux !...
IZAstrolabe appareilla de Toulon le 2Ù avril 1826
seulement ; malgré l’ardente activité de son capitaine,
lous les préparatifs n’avaient pu être terminés qu'à
cette époque.
Pour ses principaux collaborateurs, Dumont-
d’Urville avait choisi des personnes qu’il connaissait
depuis longues années ; parmi les officiers se trouvait
MM. Jacquinot et Lottin , marins du mérite le plus
distingué, et qui avaient déjà navigué avec lui depuis