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276 VOYAGE DANS L’OCÉANIE.
à l’aide des vents de S. E, qui sont très-fréquents près de la terre,
dans ia mauvaise saison, ou des brises de terre et de mer dans la
bonne, on atteindrait facilement son mouillage.
Dans tout ce trajet, la variation ne diffère pas sensiblement, et
on peut sans erreur la compter deSdegrés, à l’est à partirdeZ,û/?G.
Dans notre traversée, qui eut lieu en septembre, nous n’avons
éprouve de courants sensibles qu’entre les quatrième et septième
degrés de latitude sud. D’après les longitudes elles latitudes observées,
ce courant avait une vitesse diurne de 20 milles au
N. O. [ 0 ., sous le méridien de 86®. Plus Nord nous avons rencontré
de forts lits de courants , mais ils étaient sans effet.
Phénomènes divers. — Vers les 8 degrés de latitude septentrionale,
et pendant trois jours, nous avons vu la mer verte
comme par 20 brasses d’eau. Nous avons sondé et filé 120 brasses
de ligne sans trouver fond. Quelquefois, pendant la nuit, la mer
devient phosphorescente et apparaît comme une plaine lumineuse
savec quelques intervalles ternes, de manière à faire croire ou à de
bi-isants ou à des bancs de sable blanc; mais on reconnaît bientôt
que cet effet est dû à des masses innombrables de polypes et
de petits poissons lumineux.
Des saisons sur la côte. — La bonne saison, sur la côte, commence
en novembre pourilinr en avril; pendant cet intervalle, le
temps est constamment beau : le ciel est pur et sans nuages, la
mer unie comme une glace, et les brises de terre et de mer sont
régulières. La brise de terre commence vers six heures du soir et
finit vers sept heures du matin; après une heure environ de calme,
la brise de mer lui succède. Quelquefois, de fortes brises de N. E.,
par rafales , durent de un à trois jours ; elles sont plus rares
dans l’ouest que dans l’est, et toujours plus faibles le jour que la
nuit.
Dans la mauvaise saison, aux approches du mois de mai, leâ
vents sont très-variables, les pluies abondantes, particulièi’ement
l’après-midi et la nuit. Après la pluie, le vent se fixe généralement
au S. E. Les plus forts grains viennent de teri’e et soufflent quelquefois
avec violence, ce qui oblige souvent à carguer toutes les
voiles ; mais ils ne durent pas longtemps. Les vents de S. 0 . sont
rares, mais ils soufflenl parfois à obliger les navires mouillés à
Istapa à appareiller J’avais, à Istapa, mouillé mes deux chaînes
de i 2 lignes ; nous avions 6 brasses filées ; à mesure que la brise
fraîchissait, on fila jusqu’à 90 brasses, et alors on laissa tomber
la grande ancre, et l’on fila selon la force du vent, de manière à
avoir une touée de i 5o brasses : de cette manière, le navire n’a jamais
chassé. On ne saurait être trop bien monté en ancres et en
chaînes; cardans tous les ports de la république,ilest impossible
de rien trouver à l’usage des navires. Dans la mauvaise saison,
lorsque l'on mouille dans les ports de la côte, les crabans et les
herbes s’attachent au bois et au cuivre, et les vers piquent horriblement
les navires qui ne sont pas doublés assez haut; mais
aussitôt que novembre arrive, il n’y a plus autant devers , les
embarcations se (iennentpropres, et lenavire n’a plusbesoin d'étre
autant soigné à sa flottaison.
A i lé ra g e s .— Géuéi’alement, les terres sont très-élevées dans
l’intéi'ieur; mais, près de la mer, ce sont des plaines plus ou
moins prolongées, et couvertes d’arbres de la plus riche végétation.
En venant du large, et à 4 lieues environ de la terre, on
ne voit que des arbres à l’horizon, et lorsqu'on les aperçoit, on
voit la mer briser au pied de ces arbres, quoique séparés du rivage
par une plage de sabie gris, souvent noir, comme à Istapa.
Dans l’ouest de ce port, les arbres sont serres et bien fournis ;
flans l’est, ils paraissent fl’une végétation moins forte et plus clairsemée.
Sondes. — Le long fle terre, flepuis D/g/?« jusqu’à la Union, on
peut compter, sans beaucoup d’erreur, qu’à une lieue de terre il
y a 20 brasses d’eau, à 2 lieues 25, à 3 lieues 28; c’est ce que nous
avons trouvé dans notre navigation. Celte sonde sert beaucoup
pour côtoyer la terre, parce que, le plus souvent, la nuit,
les terres basses, au bord de la mer, se confondent avec celles de
l ’intérieur, surtout lorsque la plaine a peu d’étendue vers le
nord, conune dans l’est de la pointe de Remedios.
Istapa Çporl de Guatemala). — Comme nous l’avons dit plus
haut, les volcans de Guatemala doivent être le point d’attérage
des navires qui vont à Istapa. Us peuvent s’apercevoir par un
* La mer devient grosse et brise par 10 et 12 brasses. Cependant, un
navire bien ancré peut, je crois, tenir à l’ancrç.