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8 Août.
rolard. Qiiaraiile tonneaux d’eau, quatre mois de
vivres pour cent dix hommes, quelques rechanges
et une ancre de bossoir de 900 kilog. nous furent
cédés et transportés à l)ord avec une célérité qui
témoigne en faveur des ressources de notre petite colonie
et de ia bonne organisation du service de la
marine.
Le 26, je lis rassembler tout l’équipage, auquel
j’adressai une courte allocution ; je iis ensuite distribuer
vingt médailles de l’expédition aux maîtres et
aux matelots (jui avaient pris une part si active aux
travaux de la campagne, et qui, par leur courage,
leur zèle et leur conduite irréprochable, avaient si souvent
mérité mon estime et mon admiration. A deux
heures, je descendis à terre et je présentai au gouverneur
tous les officiers. L’accueil que nous reçûmes
de 31. de Hcll fut, comme toujours, iion-seuleinent
j)oli, mais bienveillant.
Le 30 au matin, tous nos passagers étaient embarqués
, tous nos préparatifs de départ étaient ter-
juinés, e t, dans la soirée, nous appareillâmes avec
les brises de terre, qui bientôt nous poussèrent au
large. Les calmes nous laissèrent quelque temps encore
en vue de la cô te , puis la brise s’établit au sud
est et nous nous éloignâmes rapidement.
Jusqu’au 8 août, les vents furent des plus favorables;
la mer était dure et fatigante, mais chaque
jour nous rapprochait, un peu plus de la France, et
nous étions loin de nous plaindre; car la brise fraîche
servait admirahlemeiilà abréger notre navigation.
Cependant, nous avions alors atteint le 3 0 'degré de
latitude; nous quittions la zone des vents alizés pour
entrer dans celle des venls variables. Nous ne lardâmes
pas à ressentir leur iniluence. Les venls d’ouest
vinrent nous contrarier et nous forcer à louvoyer.
Heureusement ces parages si constamment battus
par la tempête, étaient alors calmes et tranquilles ;
c’était là le point critique de notre traversée, car
il n’est pas rare d’être assailli près du cap de Bonne-
Espérance par des vents d’ouest très-violents, qui forcent
le navigateur à battre lamer pendant fort longtemps
avant de pouvoir quitter l’Océan Indien.
Après cinq jours d’attente, la brise se fixa de nouveau
à l’E.N.E. Le 1 3 , à dix heures du malin,
malgré la brume, nous aperçûmes la terre ; mais là
les venls nous abandonnèrent. Ils se fixèrent ensuite
de nouveau au N.O. et enfin, après avoir varié dans
toutes les directions, nous finîmes par rester en calme
complet. Nous apercevions toujours les hauts sommets
de l’Afrique, apparaissant comme des îles isolées
au milieu de l’Océan; le temps était du reste
très-beau , mais je redoutais à chaque instant de voir
nos navires éprouvés par un coup de vent aussi violent
que celui que nous reçûmes dans les mêmes
parages lors de mon premier voyage, et qui plaça
cette même Astrolabe, que je montais alors, dans
une position très-critique.
Enfin, le 21, la brise se fixa de nouveau à l’E.N.E.
Le 24, à sept heures du matin, poussés par une
belle brise , nous aperçûmes, à dix lieues environ
1840.
Août
13