spécialement le canot et en ayant la responsabilité, M. Jacquinot
aura soin que quatre personnes au plus de l’état-inajor s’y em-
bai'quont, savoir : deux officiers ou élèves, un médecin et le
dessinateur ; toute autre personne ne pourrait embarquer qu’à
titre de canotier.
Le capitaine de vaisseau, etc.
En mer, Astrolabe, 15 février 1838.
Monsieur Jacquinot, commandant la 'Zélée,
Mon c h e r capitaine , pour quitter ces maussades parages, je
n’attends plus que d’avqir pu explorciTes environs du méridien
de 32 à 34 degrés, par où ce diable de Veddell a dû pénétrer vers
le pôle , et si la route est encore fermée , là je quitterai définitivement
la partie.
Tâchez toujours de conserver Y Astrolabe comme vous avez
fait; néanmoins, si une séparation s’opérait malgré tous nos
soins , restez deux jours entiers à croiser sur le point où elle aurait
eu lieu en limitant à six milles en tout sens vos bordée^.
Puis rendez-vous aux Orkney où vous croiserez de même cinq
jours entiers suiTa bande su d , profitant de cette circonstance
pour en faire la géographie. Enfin , si vous ne nous voyez point
[¡araître , rendez-vous directement sur la rade de la Concepcion
au mouillage de 'Lalcahuano -, car c’est là o ù , pour maintes raisons,
je compte mener les deux corvettes ; là, vous pourriez toujours
à l'avance vous occuper à nons faire préparer les vivres
nécessaires, tels que salaisons, légumes , biscuit, farine et même
vin s’il y ('n avait, tout cela dans la proportion de quatre ou cinq
mois pour chaque navire, excepté la farine dont il fiuidrait
davantage.
Enfin , si au bout de deux mois de séjour à Talcahuano vous
ne voyiez point paraître Y Astrolabe, vous resteriez maître de voire
manoeuvre; je vous conseillerais néanmoins d’opérer votre retour
en France en fai&ant le tour du monde, en visitant les îles Fiti,
Salomon, Nouvelle-Brctagne et Nouvelle-Guinée , ce qui constituerait
encore une très-glorieuse expédition avec ce que nous
avons déjà fait.
Tout à v ou s, etc.
Astrolabe, devant Juan-Fernandez, 4 juin 1838.
Instructions particulières.
S i , à partir de Juan-Fernandez , la Zélée venait à quitter YAsirolabe,
M. le capitaine Jacquinot se dirigerait sur Waïhou (île
de P âque s) , où il croiserait trois jours sous le vent de cette île ,
pour m’attendre, ayant avec les naturels les relations que la
prudence lu i dicterait ; puis il se rendrait à Gambler, où il attendrait
quinze jours entiers Y Astrolabe, et pendant ce temps, il
ferait travailler au plan détaillé de tout le groupe , en commençant
par la partie septentrionale; enfin, il gagnerait Taïti et
mouillerait sur la baie de Matavaï. Si deux mois s’écoulaient
sur ce point sans que Y Astrolabe y p a rû t, AI. Jacquinot resterait
maître de sa manoeuvre.
Quand un canot de la 'Zélée ira en reconnaissance à terre, je
recommande instamment au capitaine Jacquinot de ne pas permettre
que les deux médecins s’y embarquent à la fois, cela est
contraire au service et aux règles de la prudence; la justice et
l’intérêt de la mission exigent que MAI. Leguillou et Jacquinot
alternent pour ces circonstances.
Le capitaine de vaisseau, etc.
A bord de VAstrolabe, Manga-Reva, 4 août 1838.
i" En cas de séparation des deux corvettes, le capitaine Jacquinot
se rendra immédiatement dans la baie de Taïo-Hae ou
'Tcliichagoff sur l’île Nouka-Hiva, dont le plan est joint à cette
note ; là , il attendra Y Astrolabe durant dix jours.
2° Ensuite il se l’endra sur la baie Matavaï a 'Taili, où il attendra
encore durant un mois.
Si Y Astrolabe ne paraissait point durant ce temps, il serait à
peu près certain qu’elle aurait fait naufrage sur les îles PomoLou.
Alors le capitaine Jacquinot s’occuperait de la recbei’chc et du
sauvetage de l’équipage, en commençant naturellement par les
îles situées le plus près de la route à tenir de Manga-Beva à
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