temps clair, à 35 lieues. Le plus ouest, dit h Feu, est le plus
élevé; il jette constamment de la fumée blanche et compacte par
un cratère situé à son sommet sur la face du N. E. Cette fumée ne
s’élève jamais au-dessus de la tête du volcan, et paraît comme
un petit nuage blanc fixe. Celui de l’est est plus régulier et plus
près de la mer; on l’appelle Volcan d’eau, à cause d’un grand
bassin qui existait jadis à son sommet, du côté du N. O. Les
terres, sans doute trop faibles pour résister à la pression du
liquide, cédèrent, il y a c[uelques années; alors l’eau s’échappant
par la brèche, et courant sur un plan incliné d’environ 4o®, dévasta
tout sur son passage, et la ville de Guatemala vit s’écrouler,
en un instant, la majeure partie de ses édifices. Dès cette époque
elle fut abandonnée en partie pour construire la nouvelle Guatemala.
La première n’est plus connue que sous le nom à'Antigua.
Quand on est en vue de ces volcans, on doit gouverner de manière
à rallier la terre et à les relever au compas; celui du Feu
au N. 24® O., celui dF a u au N. 11° O.; car c’est dans ces
relèvements que se trouve le mouillage à'Istapa, et par i 5 brasses
d’eau. On est alors à 1 mille de terre. 11 est bon d’observer qu’à
8 milles environ, dans l’ouest A'Istapa, il y a deux magasins et
deux maisons en paillequi paraissent de loin ; près d’elles, s’élève
un mât de jiavillon, et l’on pourrait, si les volcans étaient cachés
parles nuages, confondie ce hameau avec Istapa. Au commencement
de 1837, c’était là le port de Guatemala, nommé Salinas del
Sapote. Depuis, il a été abandonné à cause de son insalubrité.
/f/G/JG est situé par g3® 2’3o” longitude ouest, et 13° 62’ 55” latitude
nord, a deux petites lieues de l’embouchure de la rivière de M i -
chatoya, c’est un établissement de bien peu d’importance. La population
est d’environ cinquante individus; mais, lorsqu’il y a des
navires sur rade, ou la voit augmenter en raison du travail. Il est
bon de savoir qu’il y a deux mâts de pavillon, l’un sur la douane,
l’autre chez le commandant. Lorsqu’il y a un navire en vue , le
commandant fait hisser son pavillon.
Sur toute la côte du Centre Amérique, W y a une plage de sable
au large de laquelle se trouve une barre où vient se briser la mer
avec plus ou moins de violence. Pour franchir celle à'Istapa, on
se sert de chaloupes venues d’Europe, et construites sur divers
modèles : jusqu’au moment de notre passage, ces embarcations
n ’a v a ie n t que bien imparfdtement rempli ce but ; mais la nôtre
a déb.u’(|ué 4oo tonneaux et embarqué 200 surons de cochenille,
sans mouiller un colis.
Fièvres dites de la Cote. — Les équipages séjournant sur la
côte plus d’un mois, et particulièrement à Istapa, sont sujets à
être atteints de fièvres irrégulières, et qui mettent les hommes
hors de service pendant deux, trois et quatre mois. On les traite
avec succès en employant au début, et hors des accès, 1 ipeca-
cuanha, des médecines telles que le sel d’Angleterre, et ce qui est
meilleur, du mercure doux, dit calomel ; si la fièvre résiste à ce
traitement continué quatre à cinq jours, il faut employer la quinine,
soit en pilules, soit dans un verre d’eau, et en faire prendre
quand le malade n’a pas de fièvre. Ceux qui ne sont pas traités
promptement contractent des maladies de foie difficiles a guéiir.
Les capitaines doivent employer les moyens hygiéniques suivants
pour éviter cette maladie :
1° Empêcher les hommes d’aller à terre; 2® ne pas souffrir
qu’ils couchent sur le pont, les nuits étant fraîches et humides ;
3® faire changer de vêtements toutes les fois que les hommes sont
mouillés par l’eau pluviale; leur donner à déjeûner du café, et
mêler du riz avec les viandes salées ; 5® les exposer le moins possible
au soleil; 6® le dimanche, et plus souvent s’il est possible,
leur faire prendre un bain d’eau salée à bord.
Des ressources qu’offre le port d Istapa. On se procuie bien
difficilement du boeuf, des volailles et des oeufs. J’ai toujours été
obligé de faire venir ces vivres de la capitale; en faisant quelques
sacrifices, on peut se procurer un veau. Le boeuf coûte 2 piastres
l’arobe; une poule, 4 réaux; les oeufs, 3 réaux la douzaine; un
veau, de 5 à 8 piastres. On prend beaucoup de poisson, assez
bon, dans la rivière; mais le commandant du port, qui cumule
tout, ne veut pas en vendre aux navires. On prend, le long
du bord, des poissons à la ligne, plus particulièrement des ma-
choirans.
Arajutla, port de Sansonnati. — Ce port est situé un peu au
nord de la pointe Remedios*, et à 2 milles au sud de Rio-Grande.
* Cette pointe [de Remedios), d’après la carte, paraît saine et exempte
de dangers ; cependant il y a jusqu’à la distance de 4 milles au sud d’elle
des roches isolées.