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Une heure après, nous étions sous voiles, et
nous nous éloignions rapidement de la terre. Dans
la soirée, nous aperçûmes quelques sommets de Si -
mao et de Savu'^ le lendemain, toutes les terres
campagne et comparons les parties que nous avons laissées
avec celles que nous avons faites en sus de ce qui nous était
commandé.
La premièrecatégorie renferme les îles Cliiloè,Rcipa, Rouroulou,
Mangia, liara-Tonga, Milchell, Peyster, SauU-Auguslin, Gilbert,
Détroit de Cook et Cliatam.
Avec l’exploration polaire, il était bien impossible de songer
à Chiloé. 11 eût été absurde de songer au détroit de Magellan,
après le travail des glaces ; bien m’en a pris de l’avoir fait au pa-
ravaut, mais aussi j’assumais là une pesante responsabilité pour
mes opérations subséquentes.
R a p a , Rouroutou, Mangia , Rara-Tonga, sont de petites îles
misérables , presque dépeuplées et sans mouillages ; d’ailleurs,
une pénible et stérile tentative sur l’île de Pâques m’a démontre
qu’il m’eût fallu peut-être consacrer cinq à six mois pour faire
des progrès à l’ouest sur ce parallèle.
Les petites îles des Carolines que nous n’avons point vues ont
été remplacées par d’autres plus importantes à signaler à la géographie.
J’ai laissé le détroit de Cook , en apprenant à Hobart-Town et
à 0 /fl^o que nos baleiniers n’y allaient jamais, et j’ai concentré
mes efîorts sur les parages qu’ils fréquentent. D’ailleurs, VAstrolabe
en avait déjà reconnu la meilleure partie.
Quand j ’indiquai Chatam dans mon plan decampagne, ce point
me semblait alors presque vierge. La visite et les prouesses de
Y Héroïne l’avaient complètement défloré pour nous. D’ailleurs, à
cette époque, je devais songer sérieusement au retour.
Cela établi, opposons à ce môme déficit la somme des opérations
que notre mission offrira à la géographie et à la navigation,
avaicni disparu et nous faisions bonne route vers i84o.
l’île Bourbon,
Les vents d’est nous poussèrent rapidement et nous
firent franchir la zone des mers qui baignent les îles
sur des points dont il n ’était pas même question ; d ’abord l’exploration
de toute la cote orientale de la terre de Feu, celle des îles
Orkncy, de plusieurs dos Ncw-Soulh S lie ilan d , et la découverte
de la teri’e Louis-Philippe.
]7exploration des îles Juan-Fernandez, Ambroise Félix, Clcr-
mont-Tonnerre, Séries, presque tout le groupe de Nouka-Hioa ,
les îles Tiokea, Dura, Raraka , TViltgenstein, Grcig. Tout l’archipel
Faïti, les îles Scilly , Mopella, tout l’archipel Samoa, les
îles Hapaï, les îles Mindanao au nord de Santa-Cruz, les îles Hardy,
Saint-Jean, Cae« , le groupe Toutes les îles situées
entre Mindanao et Célèhcs. Presque toutes les Moluques depuis
Tcrnate jusqn’à Banda compris. Les îles au sud-est de Céram,
Céram-Laut, Gorarn, Mata-Bella, Matawolka, Tawa. Plus de
cent lieues de la cote sud-ouest de la Nouoelle-Guinée. Toute la
côte nord de Céram, de Boiirou , la cote sud de Célèbes, les détroits
de Banka , de Durion et de Singapour, l’archipel presque
entier de Solo , les îles Banguey, Balambangan, Cagayan-Solo,
le détroit de B a ssilan , et toute la bande de Bornéo. Enfin une
partie de la bande orientale de la baie Lampoung sur Sumatra.
Ajoutons à tout cela la seconde pointe au sud, la découverte
du pôle magnétique Austral, les îles Auckland , toute la bande
orientale de Tile Stewart et de Tavaï-Pounamou. La partie occidentale
des îles Loyally, toute la bande sud de la Louisiade, la
réunion de cet archipel à la Nouoelle-Guinée, une bonne étendue
de la côte sud-est de cette grande terre ; enfin nos travaux dans
le détroit de Torrès , dont le passage était simplement indiqué
comme possible et dans une toute autre combinaison.
Dans tout le projet je n’ai renoncé qu’à un seul mouillage positivement
indiqué. C’est celui de la rivière des Cygnes. A l’époque