y
VUi
, 't
!
I " V t
»'A
:
lE -.f
■. . ' if
» ‘- 1
; ' auÎ
,1 4i
d f '
■ *
L'
i f'■- i:'
»■■ 4 J .
u -;a
ces lois lie la physique, si longtemps respectées comme île grandes
vérités, et que chaque jour de nouveaux travaux renversent et livrent
a 1 histoire des erreurs humaines. Seulement, les physiciens
travaillent sérieusement pour la science, les médecins peu.
5“ Certes, si les quarantaines étaient nécessaires, ce serait pour
la petite vérole ; et ci-peiidant, elle n’a jamais, en France, beaucoup
occupé la sollicitude de l’administration ; on ne pense guère à
mettre en quarantaine les maisons , les hôpitaux où se développent
des cas de variole.
Oi', il y a là une sorte de contre-sens. Aujourd’hui, n’est-il pas
démontré que la vaccine, ou môme la petite-vérole, ne préserve
pas à jamais des atteintes de la contagion? Cela est surtout vrai
quanil la variole est épidémique : l’épidémie de petite-vérole de
la Poiute-à-Pitre, en 1824, a mis, pour moi, cette vérité au
grand jour.
6 ° Je n’ai pas la prétention de dire qu’il fiüHe mettre les vario-
leux au séquestre : ou a heureusement les moyens ile se passer
d une pareille mesure: mais il est hou de signaler la contradiction.
Le typhus, non plus, lorsqu’il règne sporadiquement, voire
même épidemiquemeut dans nos villes, ne provoque d’eiïroi;
et pour que 1 on songeai au corilon sanitaire, il faillirait que le mal
fût bien meurtrier! ü n ne craint donc en France que les affections
d’outre-mer et celles epii se déclarent sur les navires!
Le typhus, cependant, esl un mot terrible, c[ui réveille dans
bien des têtes liilée de contagion. Je me rappelle avoir fait ejua-
rautaine pour des fièvres typhoïdes; heureusement que nous obtînmes
la libre pratique, avant de perdre quelques malades ; car
sans cela, nous eussions été condamnés à une prison sans fin,Nos
règlemeius saiiilaires sont peu logiques en général : il est dur d’être
asservi à des exigences absurdes.
7“ En supposant même que ia maladie se déclare à bord, ce qui
arrive pour une foule d affections contractées à terre, comme les
fièvres intermittentes, la dyssenterie, serait-ce une raison pour
regarder le navire comme un foyer d’infection? Non : il esl évident
que les navires plus propres ont quelquefois ainsi beaucoup
de malades.
Quelques personnes peuvent sans doute quitter la terre avec le
germe de la pe s te , ainsi que cela arrive pour toute autre maladie
; mais ce ne seront là que des faits isolés : ils ne nous doivent
pas plus préoccuper que le typhus sporadiquc. En prenant le
large., ou se soustrait à la cause de la maladie, et malgré la présence
à boni du typhus oriental, l’équipage n’en aura rien à
craindre. Api'ès dix ou douze jours de départ, on n’aura plus à
appréhender de nouveaux cas de peste, parce que le temps de
l’incubation sera écoulé.
Il ne faut pas perdre de vue que ce qui arrive à un ou à plusieurs
individus, peut avoir lieu pour tout un équipage; c’est
ainsi que l’on a vu le typhus, le choléra, se développer à bord et
y faire des progrès effrayants A peine a-t-on quitté les terres oii
régnent ces maladies , que le fléau apparaît : il s’y propage avec
une rapidité que ne saurait comporter la contagion ; car elle ne
saurait être un résultat instantané; il faut un certain tem[)s
pour que le virus se développe : ce n’est que dans la période de la
supuration que la variole est contagieuse. Il n’arrive dans ces
cas que ce que j’ai vu arriver pour la dyssenterie ou la fièvre
intermittente, lesquelles ne passent plus pour être contagieuses.
L’idée de la contagion esl devenue respectable en vieillissant ; elle
a détourné bien des bons esprits de la voie des idées philosoplii-
ques ; ils ont été entraînés dans une fausse route. La vérité est.
une île escarpée: on n’y saurait rentrer quand on en est dehors. Si
après dix ou douze jours de départ, des maladies graves se déclarent
sur un navire encombré de passagers, ce sera le typhus
la dothinentérie, la variole, et peut-être l’un et l’autre. C'est ce
ejui arrive sur les négriers.Cependant, je suis assuré que le transport
des malades à terre est sans fâcheux résuhats, quant au typhus
, et que si fou expose inconsidérément des travailleurs dans
les cales des navires infectés, cela n’aura de danger que pour ces
hommes : une épidémie de variole n’est point aussi iooiïensive :
j’ai vu des nègres réjiaiidre celle maladie à la Basse-Terre Guadeloupe);
mais, chose remarquable, cette infection par contagion
fut longue à se propager et n’eut jamais grande étendue. La petite-
vérole épidémique , c’est-à-dire celle qui naît sous fempive des
causes générales d’infection, frappe, au moment de son début, à
la fois sur une foule de points éloignés ; c’cst ce que j ’ai pu vérifier
plus tard à la Poinle-à-Fître. Une grande chaleur accompagnée
de calmes prolongés en précéda l’invasion.
W