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en Ini-méme, mais qui n mallieureuscmeiil aussi son exagération.
De ciainle de faire des hvpollièses, on s’abstient de raisonner, de
remonter à l'essence des choses; on attend dn lenqis et de l'expérience
les grandes vérités médiiad s , que personne ne cherche,
parce qu'il est à la mode de n’admettre comme bon , que ce qui
peut éti’e rendu évident aux yeux. Alais on oublie que le raisonnement
esl un moyen de rechercher et d’an dyser: c’est une voie
ft¥onde en découvertes, soit <|u’( lie nous y conduisedii eetement,
soit qii’i lle nous guide |)ar les loules plus ou moins détournées
qui doivent nous en rapprocher. Des archives encombréis des
b.its isoles ne conslitnent point l’histoire; elles n’en sont que
les elements; des myriades d’observations médicales bien lait« s,
ne constituent pas la science. La desciiption de tous les êtres,
fût-elle parfaite pour chacun d’eux, ne seiaitque la base de l’bis-
loire naturelle, sans être encore cette science ailmirable qui
étend nos idées et l'ectifie notre jugement.
Au reste, est-il bien raisonnable d’admettre aveuglément les
hvpotbèses de nos ancêtres, plutôt que de chercher nons-méme-: la
lumière (|ue le raisonnement nous pei met d’entrevoir, au milieu
de la foule des fails bien observés do la métiecine moderne.
Bien que du temps de Pinel , l'anatomie patbologi(|ue fût infiniment
moins avancée qu’elle ne l’est maintenant, bien que-
tontes les sciences naturelles prissent iiifiMiment moins de part
aux idees pbilosopbi(]ues qu’elles inspirent et fécondent, ce
grand médecin, suivant les tiaces de Sauvages et de Cullen , osa,
à leur exenqile , déclarer la guei re à la l outiue de sou temps et
classa h s maladies; car sans classification , il ne saurait exister
d’iilées de l apports ou de diil’ereuces précises et, par couséqueut,
la .science reste à faire.
Alalheureusemenl, du temps de P in e l , la foi médicale fusait
encore loi, et l’obseï vatii n matérielle , lors même qu’on y recou-
rail , ne parvenait pas à didruire les idées préconçues puisées
à la source des abstractions de l’école. Alois , on voulait expliquer
des faits mati'iiels au moyen delà métaplivsique; anjour-
d Imi on semble . ttendre de laits étudiés i fo l im.n l , d'elements
épais, que le hasard combinera sans doute, une ilocTriiie, une
science enfin , et une science digne du temps éclairé oü nous
vivons ! Point d'iij polhèses, voilà le grand mot à la mode ; il est
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séduisant, parce m i’il promet beaucoup ; mais il lient peu, parce
que des faits rombreiix (jui ne sont point clas.sés ji-lteni 1 esprit
dans le désordre, et de la foule des matériaux elieiques, il ne
sort que co:.fusion au lieu de conséquences |>l.ilosnpbiqiies , au
lieu de principes généraux. L’élément inietlecluel ne saurait
conslilner une science sans foliservalion des pheiioinèiies de la
nature; mais les (ails ipii ne sont pas comparés, liés par leurs
rapports naturels , éloignés par leurs caractères spéciaux et
pins ou moins dissemblables, resU ni slerdes pour les connaissances
humaines. L’empirisme s ’empare alors de la carrière et,
exploitai.l fidée fixe de fcpocpie, il crie aussi à e ux qui veulent
penser ; point d'bv poibeses ! Le nombre l’eiiipoiTe : il faut
donc rentrer sous le joiig du u’iveaii. Cette égalité scolasiiiiue
esl commode ; elle favorise le scepticisme de la paresse; mais elle
n’est pas en harmonie avec le progrès dont notre époque s enorgueillit
avec raison, en considérant la marche des autres
sciences !
Lorsque la preuve ne peut être matériafisée, c’est à l’analyse
intellectuelle qu’il faut avoir recours, afin de se faire jour vers
la vérité. Ce n’est qu’à (orce de tâtonner que l’on arrive à trouver
les principes vrais qui nous conduisent à n’être plus dtqies de
nos préjugés, dont malheureusement noire éducation médicale
est encoi7for l entachée; l’hypothèse y est partout, mais apparemment
ipie son anliiiuilé la rend respectable !
Ce sont les penseurs qui ont fait faire les pins grands pas aux
scirnces j ce sont eux qui. parlant de conna’i.ssances précises et
d’observations sci'upuleiises, sont ailes au-delà et ont devine ce
que d’antres ont, pins lard, reconnu être vrai, buffon , llaller,
Cabanis et Bichat ont ouvert la carrière à mille beaux talents; à
côté dequelques essais ou d’hypothèses erronnées,mais brillantes,
dont l’éclat excita l’enthousiasme et l’imagination scientifique de
leur temps, que de grandes vérités aperçues et depuis admises
au nombre des découvertes les |dus riches en résultats!
Il est des questions qui ne sauraient passer à 1 état de vérités,
que p a r l a communion indépendante des opinions et des réflexions
de tous ceux qui aiment sincèrement la science pour la science.
11 esl donc nécessaire (lue tons les praticiens éciivenl ce qu’ils
ont v u , tout ce qu’ils ont compris, et que la discussion écrite de