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été donnés sur la catastrophe aiTÎvée le dimanche
8 mai au soir, au chemin de fer Ces renseignements
ont été communiqués par M. Cordier, à peu
près dans ces termes :
« Les cinq premières voitures, occupées par les
« voyageurs, sont venues successivement se précipiter
« sur les locomotives renversées et sont montées parie
dessus, en vertu de leur vitesse acquise. En même
il temps, les monceaux de coke enflammé qui étaient
il sur les grilles, sur celles de la seconde locomotive
« principalement, se sont trouvés entraînés ou lancés
« au milieu des voitures, et ont développé un affreux
« incendie auquel les caisses en bois , dans lesquelles
« sont renfermées les chaudières des locomotives et
« les planches minces qui entrent dans la construc-
« tion des voitures ont fourni un élément très-actif...
« Les malheureux voyageurs, renfermés dans les pre-
« mières voitures, poussaient des gémissements affreux,
« et personne ne pouvait les secourir. Suivant M. le
Il commissaire de police de Meudon, l’une des voici
tares a été brûlée dans un intervalle de dix minutes.
«( Hier au soir il y avait quarante et un morts ; la
« plupart des cadavres étaient charbonnés et mécon-
<( naissables à un tel point, qu’on a dû les porter im-
(I médiatement au cimetière......
« Sans entrer dans la discussion des causes diverses
<( qui ont concouru à cet épouvantable désastre, et
(I des mesures qu’il conviendra de prescrire pour en
« prévenir le retour, il est évident, pour tout le
(C monde, que la petite locomotive à quatre roues placée
«entête du convoi a été l’origine du mal, et que
« l’usage de ces locomotives devrait être prohibé......
« Quant à l’incendie qui a accompagné la catastro-
« phe du 8 mai, nous croyons que ce fait est encore
« sans exemple dans l’histoire des chemins de fer. »
« L’Académie a écouté ces tristes détails dans un
douloureux silence......
« A la suite de cette communication, le bruit s’étant
répandu, dans l’Académie, que M. l’amiral Dumont
d’Urville était au nombre des morts, ou que du
moins il n’avait pu être retrouvé après l’accident, quoiqu'on
sût positivement qu’il était monté dans un des
premiers wagons, M. Arago a proposé de désigner
deux commissaires chargés de recueillir des renseignements
sur cette illustre victime, et si, par bonheur,
on le retrouvait parmi les blessés, de lui témoigner
tout l’intérêt que l’Académie prend à son malheur
; cette proposition, faite en termes très-convenables
, a été accueillie avec empressement par le corps
savant, qui a désigné immédiatement MM. Adolphe
Brongniart et Gaudichaud, pour accomplir cette pénible
mission. »
i 3 Mai.«Le conseil municipal de Paris a voté, dans
sa séance d’hier, la concession à perpétuité de quatre
mètres de terrain dans le cimetière du Sud ( Mont-
Parnasse), pour la sépulture du contre-amiral Dumont
d’Urville, de sa femme et de son fils.
« Le conseil a voulu s’associer, par ce vote, aux regrets
qu’inspire la perle d’un homme qui a rendu des
services distingués à la science, et qu’une catastrophe,
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