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Cygnes, soil à l’Ile-de-France, ni à changer en rien le plan de
la campagne. Nous avons les uns et les autres trop le gentiment
de nos devoirs, et nous connaissons trop les rapports du service,
pour penser à vous faire une pareille proposition, et à nous
servir pour cela de l’organe de M. Leguillou. Ce serait agir avec
une légèreté qui n’est nullement dans nos habitudes, et dont
serait incapable l’élève qui n’a que six mois de navigation. Malgré
les explications de M. Leguillou, je crois devoir vous dire
que je désavouerais toujours en pareil cas celui qui donnerait
mon avis sans me consulter, et encore plus celui qui se permettrait
de donner, comme mon avis, une opinion tout à fait
contraire à la mienne.
Vo ic i , en rccucillaiil mes souvenirs, le seul entretien dont je
me rappelle, fjui puisse avoir donne lieu a de pareilles méprises.
Le 3 i octobre dernier, MM. de Montravel et Jacquinot, préoccupés
l’un et l’autre de l’état alarmant de la santé de MM. Goupil
et de Lafarge, leurs amis intimes, qu’on considérait alors
comme les plus malades du bord , me consultèrent pour savoir
si je pensais qu’on pût engager le commandant Jacquinot a vous
demander à relâcher à la Rivière des Cygnes , établissement le
plus voisin pour y donner aux malades, dans un hôpital, des
soins plus effectifs pour leur guérison. Je leur répondis qu’il
était fort douteux qu’il y eût là un établissement convenable,
que nous en étions à quinze jours de distance, temps pendant
lequel les malades qui exigeaient de pareils soins pouvaient
mourir, et qu’en outre, le commandant Jacquinot, dans sa p o sition,
ne pouvait pas vous faire une pareille demande, sachant
surtout depuis deux jours que XAstrolabe avait plus de malades
(jue nous. Ces messieurs se rangèrent immédiatement démon avis,
et celte conversation , qui n’était nullement faite pour venir jus qu’à
vous, se termina là. M. Leguillou élant arrivé un instant
après, je lui fis part de notre entretien et lui demandai s’il
croyait que l’état des malades exigeât une prompte relâche :
« Mon opinion de médecin, me d i t - i l , malgré la gravité de toutes
« les dyssen teries, est que jusqu’à présent aucun malade n’est dans
« un état désespéré, s’il est vrai que les hommes seraient beaucoup
<• mieux dans un hôpital, la nature de leur maladie permet de les
<■ guérir à bord , j’cspèrc qu’elle ne s’aggravera p a s , et je ne vois
« pas qu’il y ail lieu de demander encore à relâcher. » Nous en
restâmes là , jamais il n’y a eu autre chose de dit entre nous, et
je ne vois rien, dans tout cela, qui puisse me prêter l’opinion absurde
de demander huit jours après à faire route pour l’Ile-de-
France, q ue je n’ai jamais eue dans la tête, ni l’intention delà
manifester sous forme d’avis ; car je ne me promettais jamais d’en
donner que si on m’en demandait et suivant les formes. Je repousse
donc de toutes mes forces l’imputation d’avoir fait une
démarche pareille, trop contraire à mes habitudes pour avoir
quelque vraisemblance, et qui, à mes y eu x , me compromettrait
comme bomme, comme officier et comme marin. Rien, je crois ,
dans nies antécédents , ne peut la faire supposer probable.
Si, après ces explications, je pouvais penser, commandant,
qu’il' restât dans votre esprit la moindre trace des impressions
défavorables que tous ces malentendus, que je déplore, ont pu y
produire , je verrais avec peine que mon zèle, qui ne s'est jamais
ralenti jusqu’à ce jour, n’eût abouti qu’à un aussi fâcheux résultat,
et que vous m’ayez retiré la confiance que je ci-ois avoir
toujours méritée. Mais je suis trop fort du témoignage de ma
conscience pour pouvoir penser qu’il en est a ins i, et j espèie que
vous voudrez bien me confirmer dans ces sentiments. Eu attendant
,
Je suis avec respect, commandant,
Votre très-obéissant serviteur ,
E . DO B o u z o t .
A bord do la Zék'c, le 9 novembre 1839,
Mou Commandant,
Par les exjilications qu’a dû nécessairement amener votre d c i-
nière inspection à bord de la Zélée, j’ai appris, avec le plus giand
étonnement, que j’en étais la cause innocente; mon lionneur,
comme homme et comme officier, sc trouve trop gravement compromis
par une apparence de découragement bien loin de ma
pensée, pour que je ne seule pas un impérieux besoin : celui de