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 Quant aux  miasmes produits  de la nature,  sans  l’intervention  
 du  voisinage  de riiomme, aux miasmes (|ui  font  partie  intégrante  
 du  climat,  ils  sont  en  géniu'al  rifonis  aux  effluves,  voiUà  ce  que  
 m’a  ilémontré  l’étude  d’un  grand  nombre  de  lieux  réputés  malsains  
 avec  raison  ,  et où  se  montrent  les  affections  épiilémiques  
 des  plus  graves  Or,  le  ly|ihus  commun  n’est  pas  la  maladie que  
 dévelop[)e  cette  association  délétère;  ce  sont  les  fièvres  intermittentes  
 de  toutes  les  espèces,  ce  sont  ceitaines  fièvres  typhoïdes,  
 et  le choléra,  que  je  suis  tenté  de regarder  comme  l’exagération  
 des  unes  et  des  autres  réunies. 
 C’est une dyssenterie suigcneris, qui n’est pas  toujours  la  conséquence  
 simple  d’une  mauvaise  noui rkure,  ainsi  qu’on  se  le  
 figure  généralement  en  Europe,  mais  plus  souvent ciicoi-e ,  elle  
 est,  parmi  les  écjuipages  de  nos  vaisseaux,  qui  reçoivent  tous  
 aujourd'hui  d’exeelleiils  vivres ,  elle  ( s t ,  dis-je ,  le  résultat du  
 refroidissement  brusiiuè  de  la  peau,  et  par  suite  d’un  catarrhe  
 du  gros  intestin,  lequel  se  complique souvent  dans  l’iiule,  delà  
 dothinentérite et des caractères  particuliers au choléra.  Celui-ci,  
 comme  certaines fièvres intermittentes  graves,  semble emprunter  
 une  partie  de  son  cachet  spécial  au  trouble  des  lonctions  des  
 nerfs  tiïsplauehiiiijues.  Au  reste,  pour  le  ilire  eu  passant,  c’est  
 une  grande  erreur que  de croire à  l'imité  de  la  dysseiiieiïe ;  c’est  
 un  genre  parmi  les affections  catari haies  et  un  genre qiu  pussèile  
 plusieurs  espèces;  la  diversité  des  causes  determiiiaules  et  des  
 climats  en  fout  varier  la  nature. 
 La  multiplicité  des  affections que nous sommes appelés  à combattre  
 va  beaucoup  au-del.i  du cadre de l’école.  Que ceux d’entre  
 nous  qui  voyagent  fécondent  leur  es[irit  pai'  le  travail  et  par  la  
 méditation  ;  personne  n’est  mieux  placé que  le médecin voy.igeur  
 pour observer beaueoup et  pour  saisir,  s’ils y  sont bien’[ireparés,  
 les  ¡’apports des  maladies entre  elles, elsui toiit pour appreciei-  les  
 causes  (|ui  les  ilétei'iniuenl.  La  nature  met  sous  leurs  y eu x ,  
 pendant  le  cours  de  longues  pérégrinations  ,  ou  peiidaiit  le  
 séjour  dans  divers  pays,  les  grandes  vérités  sans  lesquell  s  la  
 science  esl malheiireusemenl liop  atteinte d'empirisme.  La  tâche  
 est (liffieile,  pai’ce  que  les  faits  sont  nombreux,  parce  qu'ils  sont  
 épais  SUI’  toute  la  terre;  aussi  n’est-ee  pas eu  bornant  ses  études  
 à u n   cadre  étroit  d’observations,  et  eu  les  reniermaiil  dans  les 
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 limites  des  livres  grossis  des  faits  peu  variés  d’un  champ  d’observations  
 rétréci,  que  l’on  doit  espérer  tiiire de  la médecine  une  
 science résumant ses principes de la multiplicité des maladies bien  
 observées, bien comparées et réun'ies en  faisceaux dans une classification  
 natuielle:  faire  des  topographies minutieuses,  savantes  
 même,  du  moins  est-ce  là  que  l’on  doit  viser;  fiure  la  topographie, 
   dis-je,  de  tous  les  lieux où  sévissent,  sous  formes  endémiq 
 ue s ’ ou  épidémiques,  les  maladies  dites  par  infection  ; c’est  le  
 moyen  d’arriver promptement à  des  idées plus  exactes  sur  la  nature  
 de ces affections  qui empruntent  au  climat  seul  leurs principaux  
 caractères.  Eu  ce la,  les  Académies  et  les  Sociétés  laborieuses  
 dévouées  à  la science  pour  la science,  et oubliant siirlout  
 les  iotérôls  de  leur amour-propre,  seraient essentiellement miles  
 comme  centre  où  les  travaux  de  chacun  devraient  être  élaborés,  
 et surtout publiés  avec  de  savants  commentaires. 
 Que  l’on  ouvre  fhistoire  des grandes  épidémies,  et  l’on  verra  
 que  l’unique objet  de  la préoccupation des  médecins a  été , presq 
 u e   toujours ,  d'expliquer  l’arrivée  du  fléau  dans  le  pays  ;  fâcheuse  
 conséquence  des  idées  scolastiques  !  A  peine  adim t-on  
 comme  cause  prédisposante,  la  malpropreté  d’une  ville ou  toute  
 autre  circonstance  lâcheuse,  que  l’on  ne  pouvait  po'inl  ne  pas  
 remarquer; mais on  s’attache obstinément, et vraiment comme par  
 vertige,  à  voir dans un  voyageur,  dans  un  irivire,  causes  si  peu  
 en rapport avec la rapidité de  la propagation  du mal et surloulavec  
 son  étendue,  roriglnedu  vaste embrasement  ([ui,  tout  a  coup, se  
 développe,  et en  moins  d’un  mois,  précipite  la moitié  d  une  ville  
 dans  la  tombe!  Celte  réflexion seule prouve  que  tout  est a  revoir  
 et  à  reiaire en médecine,  et que ce siècle  si ennemi  des  assertions  
 et  des  hypothèses,  en  apparence,  n’a  pas  encore  une  opinion 
 médicale  qui  n’en  soit  entachée. 
 Ce  qui  importe  au  traitement  et à  l'hygiène ,  à  la  solution  des  
 grandes  questions  sociales,  qui  intéressent  l’humanité  eiUiere,  
 c’est  l’étude  des  causes  des  maladies  épidémiques.  Leur  origine  
 et  leur  nature,  d’où  proviennent  leurs  variétés,  ce  que  produisent  
 leurs  combinaisons  ;  indiquer  les  circonstances  qui  
 favorisent  leurs  complications,  tel  est  le  programme  que  I on  
 doit  toujours  se  proposer,  lorsqu’il  s’agit de  décrire  une  ep id e -■  
 mie.  Cette méthode  invariable  donnerait  à  nos  recherches  une 
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