(le la Sonde. Le 2 juillet, nous aperçûmes la petite île
M o 7ü o u Christmas, qui sert habituellement de reconnaissance
aux bâtiments qui se dirigent vers le détroit
delà Sonde. Nous dûmes ensuite passer très-près de
l’île des Cocos, mais nous ne la vîmes pas.
Le 7 juillet, nous étions par 13“ 19'de lat. Sud
et 94“ 27' long. Est. Les vents qui s’étaient maintenus
jusques-là àun ou deux quarts au nord de l’est, varièrent
dans la soirée, et se fixèrent enfin au nord-ouest.
où je passai sur son parallèle, si j ’avais voulu y conduire les corvettes,
il est probable que nous eussions encore perdu plus de
monde que nous n’avons fait. Dans tous les cas, le reste de la
campagne était perdu et nous n’avions plus qu’à nous en aller.
D’ailleurs, àceux qui demanderaient une compensation n’avons-
nous pas à présenter nos stations dans le détroit de Magellan, à
Conception, Manga-Reoa , Nouka-Hioa, T a ïli, Samoa, Tsis,
C'ouaham, Ternate, Banda , Rafflet, Essington, Doho, Dubus,
' TVarou, Singapour, Solo, Samarang, Auckland, Otago, A k a -
roa. Baie des Iles, Toud et Timor. Vous savez d’ailleurs qu’en
cela, ce ne sont pas de simples noms que nous énonçons ; mais
que toutes les branches des sciences onttrouvé une part de butin
plus ou moins riche dans notre apparition sur ces divers points,
et tout aujourd’hui nous présage le plus heureux sort pour cet
immense bagage.
Sans doiiteles opinions dechacun sontlibresel chacundenous
jugera l’expédition comme il lui conviendra; mais vous me permettrez
de vous dire qu’aujourd’h u i je crois fermement que l’expédition
aura beaucoup gagné aux modifications qu’elle a subies.
Ï1 y a plus, je suis intimement convaincu que la portion supplémentaire
de la campagne, qui n’était point demandée, constituerait
à elle seule un ensemble aussi glorieux, aussi utile, que
le cadre qui nous était imposé et dont nous n’avons suppi’imé
qu’une portion très-minime.
Dansces parages, où les venls du sud-esl soufflenl loiilc
raiintie, celle circonstance devait nous surprendre.
Nous étions loin de toute terre, et nous ne pouvions
attribuer cette anomalie à son voisinage. La mer sc
faisait très-grosse ; une forte houle venant du sud-
ouest arrivait jusqu’à nous. Plus tard, les vents passèrent
au sud et soiiillèrent avec violence pcndaiu
deux ou trois jours. Ensiiile, nous retrouvâmes les
alizés, qui nous amenèrent le 17 au soir en vue de l’île
Rodrigues. Le 19, à midi, les haiils pics de l’île Maurice
parurent au-dessus de l’horizon; bientôt après,
nous aperçûmes le volcan de Bourbon, quoique nous
en fussions encore à près de trente lieues. Un torrent
de laves s’échappait de son cratère et descendait sur
ses lianes en formant une longue nappe de feu ,
(pii servait merveilleusemenl à éclairer notre navigation.
Le 20 juillet, de très-bonne heure, nous suivions
de près la côte de celle île. Depuis trois ans, c’était
la première fois que nos yeux se reposaient sui- une
terre française; aussi nous ne pouvions nous lasser
de la regarder. Du reste, la culture de celte i ilo est
lellement hien oi'donnée qu’elle présente un aspect
ravissant. A onze heures, nous apercevions déjà l(3s
navires mouillés dans la rade de Saint-Deuis ; nous
nous llaltions de pouvoir atteindre le mouillage de
bonne heure, mais le vent nous manqua tout à coup,
et nous diirnesencore passerla nuit sous voiles. Enfin,
le lendemain, à sept heures du matin, nous laissâmes
tomber nos ancres au milieu de quatorze navires
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