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ques, le jetait tlans les méditations les plus profondes;
le calme et la tempête étaient également pour lui l’objet
de grandes et poétiques rêveries; enfin, comme le
marqué un trait rougeâtre dans la partie correspondante à l’abdomen.
Serait-ce le siège principal de l’animation et en conséquence le foyer de
la phosphorescence?
rourquoiccs animaux, rarement visibles dans l’état ordinaire de la mer,
développent-ils une phosphorescence si vive dans le remous du vaisseau?
rourquoi la lumière qui en résulte diminue-t-elle si rapidement au
sortir do l’eau? Pourquoi disparait-ellc entièrement au bout de quelques
instants ?
A ces questions, voici les réponses que je ferais, réponses que je n’expose
toutefois qu’avec la juste défiance que m’inspirent les connaisssanccs
incomplètes que je possède sur ces sortes de matières.
Dans l’élat ordinaire des ondes, ces animalcules se trouvent sans doute
toujours immergés de quelques pouces au moins au-dessous de la su r face,
et leur éclat est peu [sensible. Mais lorsqu’un corps quelconque vient
à diviser visiblement les eaux, un grand nombre d’entr’eux doit à l’instant
se trouver transporté à la surface où ils flottent en tout sens. C’est
ce qui doit arriver surtout sur une grande échelle, dans le tourbillon
qu’occasionne le sillage. Il y a lien de croire, en outre, que le choc brusque
et violent qu’ils reçoivent alors , doit produire, dans ces petits êtres, une
surexcitation temporaire, et par suite développer encore plus la propriété
phosphorescente dont ils sont naturellement pourvus. La gouttelette d’eau
dont ils restent entourés , formant un globule diaphane, par son pouvoir
réfringent, multiplie encore cet éclat. A peine exposés à l'air, cette intensité
doit diminuer rapidement par la fusion de la goutte ambiante.
Enfin la lumière cesse probablement avec l’existence fugitive de ces animalcules.
En raisonnant par induction , ne serait-on pas fondé à penser que la
teinte lumineuse , mais à un moindre d eg r é , du reste des flots mis en
mouvement, est due à une sorte d’autres petits animaux semblables ou différents,
mais doués de propriétés analogues et bien microscopiques encore.
Que si la comparaison m’est permise, par une belle nuit d’été les étoiles
du premier ordre brillent, isolées à nos yeux, d’une lumière éclatante,
tandis qu’une foule incalculable d’autres astres plus petits ou plus éloignés,
réunis et confondus, ne nous offre plus que des bandes entières
d’une lumière pâle et incertaine.
{Voyage autour du monde sur la corvette la Coquille,
mémoires inédits .
élisait l’un de ses biographes, à propos d’une autre
campagne : <f II interrogeait à la fois la nature morte
et la nature vivante, faisait de l’histoire avec des
ruines, de la science avec des fleurs, et de l’élude avec
toute cbose. »
Et d’ailleurs , l’expédition lui avait hien fourni l’occasion
de mettre à profit celte soif insatiable de travail
qui le dévorait. La Coquille traversa sept fois l’équateur,
et parcourut plus de 24,000 lieues : les îles
Malouines , les côtes du Chili et du Pérou , l’archipel
Dangereux, et plusieurs autres groupes disséminés sur
la vaste étendue de l’Océan Pacifique, la Nouvelle-Ir-
lande, la Nouveile-Guinée, les Moluques et les terres
de l’Australie, avaient été tour à tour ses points de
relâche, ou le but de ses reconnaissances; les îles Clermont
Tonnerre, Lostange et Duperrey ses découvertes
géographiques. Les grandes collections qu’elle
rapportait pour le Muséum d’histoire naturelle, furent
l’objet d’un rapport particulier des membres compétents
de l’Académie des sciences, et ces collections,
pour tout ce qui concernait l’entomologie et la botanique
, étaient dues en grande partie au zèle infatigable
de d’Urville. Il avaitexploré, dans ses laborieuses
herborisations, les plages désertes de la baie de la
Soledad et les pittoresques vallées de Taïti. L’archipel
des Carolines lui avait aussi fourni son contingent de
richesses; et dans la Nouvelle-Hollande, où la végétation
se montre sous des formes si luxuriantes, ses
excursions botaniques s’étaient étendues jusqu’au-delà
des montagnes Bleues, dans les immenses plaines de
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