150. L’ORGANISATION DU RÈGNE ANIMAL.
Dans le Thélyphone, nous n’avons observé qu’une seule paire de nerfs pharyngiens. Ils prennent
naissance à l’extrémité et un peu vers le côté interne des lobes cérébroïdes ( I). Très-grêles et séparés
l’un de l'autre dans toute leur étendue, ils se dirigent en avant et fournissent sur leur trajet des
branches à la portion antérieure de la paroi de l’oesophage et aux petits muscles du pharynx ; ces
branches ont du reste une telle finesse qu’on les aperçoit seulement à l’aide d'un pouvoir amplifiant
d’une certaine force.
Viennent ensuite les nerfs optiques. En traitant du Scorpion nous avons dû les distinguer en nerfs
optiques médians et en nerfs optiques latéraux. A l’égard du Thélyphone, on ne saurait faire absolument
la même distinction. Il y a bien aussi des yeux situés sur la ligne médiane et des-yeux rejetés
sur les côtés, mais les nerfs de ces derniers ne sont qu’une branche des nerfs optiques médians. Ceux-ci
naissent de l’extrémité des lobes cérébroïdes, comme s’ils en étaient une continuation et se portent
directement aux deux grands yeux qui occupent la région antérieure du céphalothorax (2). Leur
longueur est considérable par suite de la distance comprise entre le cerveau et le point où se trouvent
placés les yeux.
A peu près vers les deux tiers de leur longueur, ces nerfs émettent latéralement une forte branche
qui traverse les muscles antennaires en leur donnant quelques rameaux et se porte ainsi vers les côtés
du céphalothorax pour se recourber et venir atteindre les yeux latéraux, après s’être trifurquée (3).
Les nerfs antennaires naissent en dehors des nerfs optiques et sur un plan un tant soit peu inférieur (4).
Us sont volumineux et fournissent, presque dès leur origine, une branche puissante, ramifiée dans lés
muscles rélracleurs des antennes-pinces ou chélicères et dans les grands muscles des pattes-mâchoires ;
au-delà quelques branches plus faibles se distribuent dans les mêmes muscles. Parvenu dans le corps
de l’appendice, le nerf antennaire se divise presque aussitôt en deux branches à peu près égales,
émettant de nombreux rameaux le long de leur trajet. La branche interne s’étend jusqu’à 1 extrémité
du corps de l’antenne-pince, l’externe est spécialement dévolue au doigt mobile.
Outré les nerfs pharyngiens, les nerfs optiques et les nerfs antennaires, les centres médullaires
cérébroïdes donnent encore une ou deux paires de filets-nerfs qui se distribuent aux muscles de la
lame aponévrotique sur laquelle reposent l’oesophage et l’estomac; mais ici nous n’avons pu les
mettre aussi parfaitement en évidence que chez le.Scorpion; ce qui s’explique aisément ; npus avons
observé des Thélyphones conservés dans la liqueur et nous avons étudié des Scorpions vivants en
quantité aussi considérable- qu’il a été nécessaire.
Système nerveux de la vie organique. — Cette portion du système nerveux est constituée absolument
comme chez la-Scorpion. Les différences ne portent que sur de légers détails. Ainsi, dans le Thélyphone,
les deux paires de petits noyaux, les ganglions angéiens et les ganglions gastriques sont un
peu plus isolés des lobes cérébroïdes auxquels ils sont reliés par des cordons. Les ganglions angéiens,
d’une dimension très-exiguë, sont rapprochés sur l’aorte et envoient sur ce vaisseau un nerf qui
descend jusque sur le coeur; mais faute d’un nombre suffisant d’individus., il n’a pas été possible de
(4) Pl. 8 , fig. 5 6.
(2)-Pl. 8 , fig. 4 a , 5 c, d.
(3) Pl. 8 , fig. 4 . Les yeux latéraux et les nerfs qui viennent les animer se trouvent représentés' seulement du côté droit.
(4) Pl. 8 1 fig. 4 6, 5 e, f.
CLASSE DES ARACHNIDES. 151 1 HH H ■D 168 *“8“°“ 8aslriiIue8> presque aussi petits que les précédents, reposent sur
les côtés de I oesophage et se trouvent en connexion avec les ganglions angéiens au moyen d ’un court
cordon transversal, une sorte de commissure. Ils émettent un nerf qui rampe sur les parties latérales
du canal intestinal (2). • ■ ..
Centre nerveux céphalothoracique, — Les nerfs qui en d ériven tm - La masse médliliaire céphalotho-
raoique, aussi élroilement rapprochée des ganglions cérébroïdes que chez ie Scorpion, est un peu
oblongue ou plutôt amincie graduellement d’avant en arrière. La fusion des différents noyaux qui la
composent est complète; nous n’avons pu observer sur nos animaux conservés dans la liqueur aucune
(race de leur union les uns avec les autres, aucune de ces,dépressions transversales apparentes dans
beaucoup de cas analogues.
De la portion antérieure de la masse céphalothoracique, formant une sorte de lobe plus bu moins
distinct proviennent les nerfs qui se rendent à l’appendice.buccal. Des angles iatéro-antérieuré de
cette même masse naissent les nerfs des pattes-mâchoires (3). Cenx-ci, par suite de l’ampleur des
appendices auxquels ils sont dévolus, ont, proportionnellement aux nerfs des paltes ambulatoires
un plus gros volume que chez ie Scorpion. Ils se dirigent de la même façon que dans ce dernier type’
et fournissent des branches plus ou moins puissantes aux mêmes muscles. Nous n’insisterons pas sur
ces détails; nos figures, où les diramations .de ces nerfs sont représentées avec la plus scrupuleuse
exactitude, donnent d’ailleurs mieux qu’une description trop minutieuse une idée juste de ces divi-
sions secondaires.
En arrière des pédio-maxillaires part un nerf de très-médiocre grosseur, qui se divise dans les
muscles du coxopodite et du basipodite ou trochanter des pattes-mâchoires; puis viennent les quatre
paires de nerfs des paltes ambulatoires naissant des côtés de la masse m édullaire céphalothoracique ( il .
Les deux paires, postérieures se dirigent très en arrière, comparativement à ce qui se voit chez le
Scorpion, le thorax étant très-allongé. Ces nerfs envoient des branches aux muscles des mouvements
généraux des paltes, et, parvenus dans l’appendice qu’ils doivent animer, ils donnent des branches et
des rameaux déliés aux muscles extenseurs et fléchisseurs de chacune des parties de la patte. Nous
ne trouvons là rien méritant d’être mentionné spécialement.
Entre les origines des nerfs pédieux, il existe toujours une branche provenant directement du grand
centre médullaire céphalothoracique, ainsi qu’on l’a vu dans le Scorpion. En arrière de ceux de la
quatrième paire et dérivant ici du même tronc, on remarque un nerf d’un certain volume qui descend
parallèlement à la chaîne médiane, se contourne on peu en dehors à la base du thorax, et fournit des
rameaux aux muscles extenseurs des pattes postérieures, ainsi qu’aux muscles du premier zoonite de
I abdomen (5). ‘ .
Gamjlions abdominaux. — Les nerfs q u ien dérivent. -C h e z le Thélyphone, la chaîne ganglionnaire
(1) Pl. 8 , fig. 6 6, c.
(2) Pl. 8 , fig. 6 d .
I l Pl. 8 , fig; i d . .
:(4) Pl. 8 , fig. 4 de.
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e ie laissés en place, il est en partie masqué par ceuxr çi. - v