l’abdomen, sont nécessairement soulevés avec elle* e t pressés de la sorte contre les viscères placés au-
dessus id è s d ’instant où un mouvement de contraction tant soit peu énergique vient à se manifester.
Vers leur extrémité, les bridés qui les assujettissent aux derniers sclédodermites de l’abdomen sont
disposées encore de façon à produire une action efficace en déterminant des pressions, et les parois
des glandes elles-mêmes, pourvues de colonnes fibreuses, sont certainement susceptibles de fortes contractions.
Ce fait sera facile à constater pour ceux qui observeront des Thélyphones vivants.
Le canal éjaculateur est entouré, près de son orifice, par un petit muscle en sphincter dont le rôle
évident est d’empêcher l’écoulement continuel de la liqueur; d’autres petits muscles paraissent agir
les uns comme rétracteurs, les autres comme extenseurs, mais sur ce point notre étude est demeurée
incomplète.
Les glandes sécrétoires du Thélyphone représentent les glandes vénénifiques du Scorpion; il est
impossible de s’y méprendre; mais ces organes ne sont pas étroitement localisés chez le Thélyphone
comme ils le sont chez le Scorpion. Dans les deux types, ils ont une structure particulière
et un rôle qui est propre à chacun d’eux.
ORGANES DE LA G ÉNÉR AT IO N.
En considérant l’appareil de la génération dans le Scorpion, on ne peut manquer d’être frappé
de la ressemblance qui existe entre les organes du mâle et ceux de la femelle*, Il n’en est pas ainsi
chez le Thélyphone. Entre les deux sexes, on ne remarque à l’extérieur aucune différence bien sensible
dans les formes. Dans l’état ordinaire, rien n’est apparent au dehors chez le mâle, si ce n’est,
u n orifice transversal presque identique avec celui de la femelle. L’appareil génital de ces Arachnides,
en grande partie enveloppé par le foie, règne sur presque toute la surface ventrale de l’abdomen.
Nous, ignorons encore si les Thélyphones sont vivipares, comme les Scorpionides, ou ovipares,
comme les Aranéides.
Appareil mâle. — Les testicules consistent en deux grosses glandes allongées, tubuliformes,
arrondies à leur extrémité postérieure et complètement indépendantes (1). Ces organes, assez rapprochés
l’un de l’autre sur la ligne médiane de l’abdomen, sont cylindriques, les légers renflements
irréguliers qu’ils peuvent présenter en certains endroits étant dus simplement à leur contenu, qui
pa r intervalles en distend un peu les parois, s’il se trouve accumulé sur u n point en plus grande
masse que sur un autre. Les parois des testicules ont beaucoup d’épaisseur; formées par un tissu
spongieux rempli d’utricules, elles sont revêtues extérieurement d’une tunique fibreuse mince et
néanmoins assez résistante.
Chaque testicule est en continuité, par son extrémité supérieure, avecTe: canal déférent (2 ), qui
va s’ouvrir en dessous, dans le canal de la verge. Ce conduit, d’abord,assez grêle, s’élargit d’unè
manière très-notable avant d’avoir atteint la moitié de son trajet.
Il existe aussi deux glandes séminales situées sur les côtés, en arrière des verges; elles sont conÜ
Bl. 4 0 , fig. 6 a.
H Pl. 4 0 , fig. 6 1 et 7 6.
tournées et accompagnées d’un appendice tubuleux, simple à son origine, bifurqué à une faible distance
de sa base (4)ÿ -
Lés organes copulateurs, dont le volume est très-considérable, ne sont pas sans analogie avec
ceux des Scorpions, tout en présentant de grandes différences. Il y a deux verges placées sur les
côtés de l’abdomen, contenues dans un fourreau de forme oblongue qui n’est séparé des glandes
séminales que par un étranglement. En ouvrant les fourreaux, on trouve les verges elles-mêmes,
soutenues par une tige solide, de consistance coriace, ayant ses bords relevés, de façon à constituer
une sorte de gouttière. Celte tige se recourbe en avant et s’unit alors intimement à une pièce résistante
en forme de cône renversé, une sorte d’armure génitale (2). Cette pièce est massive et revêtue
d’une membrane en continuité de tissu avec les fourreaux des verges; elle se trouve ainsi solidement
fixée à la paroi abdominale, au-devant de l’orifice extérieur.
Une autre partie singulière de l’appareil génital mâle du Thélyphone est une espèce de poche volumineuse
adhérente à la portion antérieure e t externe des fourreaux des verges. Celte poche, repliée
en dessous, offre l’aspect d’un disque (3 );.;elileioffre dans son intérieur une lame de consistance
coriace, large et coupée en demi-cercle. Nous n’avons pas réussi à découvrir l’usage de cet organe
et même nous ne sommes pas parvenu à reconnaître bien positivement par quel mécanisme les verges
peuvent exécuter leurs mouvements de protraction et ensuite de rétraction, dans leurs fourreaux.
Après dés dissections, faites avec soin, il nous a été possible de donner la figure exacte des différentes
parties de l ’appareil génital mâle du Thélyphone, mais il a été difficile d’aller beaucoup au delà;
malgré toutes les précautions imaginables, les tentatives pour en pénétrer la structure ont été loin de
fournir le résultat désirable; les tissus des organes étant altérés par leur séjour prolongé dans l’alcool
il suffisait de les toucher pour les voir se rompre dans tous les sens (4).
L’orifice génital du Thélyphone mâle, situé à la base du premier large sclérodermite ventral de
l’abdomen, entre les ouvertures des poumons de la première paire, consiste simplement dans une
fente transversale garnie d’un bourrelet. Cet orifice paraît susceptible d’une certaine dilatation lorsque
les vergés viennent à saillir au dehors.
Appareil femelle. — Les organes générateurs de la femelle sont très-,simples. Us se composent
essentiellement de deux paires de tubes ovariques, n’ayant entre eux aucune de ces communications
transversales analogues à celles qui existent chez les Scorpionides. Ces tubes sont très-longs, surtout
l’interne, qui s’étend presque jusqu’à l’extrémité de l’abdomen (5); le tube externe est toujours plus
court, et dans plusieurs individus nous l’avons vu très-réduit. Dans les Thélyphones employés pour
nos recherches, tous recueillis à la même époque de l’année, les tubes ovariques se sont trouvés absolument
vides; il avait fallu désespérer de pouvoir les observer dans une meilleure condition. Cependant,
ayant eu plus tard l’occasion d ’examiner un individu de la même espèce, mais d ’une autre
provenance, nous avons rencontré des oeufs en grand nombre, disposés aux deux côtés de chacun
des. tubes ovariques dans de petites ampoules ou loges semblables à celles des ovaires du Scorpion.
(4) Pl. 4 0 , fig. G c.
(2) Pl. 4 0 , fig. 6 d e t T d . \
(3) Pl. 4 0 , fig . 6 e e t 7 e.
(4) Dans chaque circonstance où nos efforts pour élucider le s questions n’ont pas eu un plein su cc ès, nous nous faisons une loi
de renseigner complètement notre lecteur à cet égard.
(5) Pl. 4 0 , fig. 8 a.