peu près la même région du corps; mais l’incertitude se trouve de toutes parts en ce qui concerne leur
configuration, et plus encore leur structure et leurs conduits excréteurs.
A l’égard des Mollusques.acéphales, nous sommes donc sur un terrain déjà bien souvent exploré. En
réalité, u n ' nombre ,de faits considérable est entré dans la science en ce qui touche l’organisation de
ces animaux; cependant-le champ qui reste .à parcourir n’e s t-il pas encore bien vaste? Nous avons
indiqué l’état de la science sur ce sujet; n’est-il pas évident1 qui une étude plus détaillée de chaque
système d’organes est devenue nécessaire pour bien connaître le type, zoologique qui nous occupe ici ?
Car le système nerveux splanchnique, comment est-il constitué? Cette question n’est pas résolue; son
existence même est encore une question. Toutes les artères, comment sont-elles distribuées? Les trajets
veineux, quels.sont-ils exactement?.Tout ceci reste à suivre d’ùne manière plus détaillée qu’on ne l’a
fait encore. Les organes de sécrétion et de reproduction ne réclament-ils pas les investigations les plus
minutieuses pour être véritablement connus chez une seule espèce ?•
L’étude d ’un seul type peut avancer beaucoup, sans doute, plus d’une question ; mais alors, plus
ici que pour bien d’autres groupes du règne animal, ne nous reste-t-il pas à, rechercher les différences
que présentent entre eux les différents systèmes organiques, comparés chez les types des familles
naturelles? ne nous reste-t-il pas à préciser les modifications et les coïncidences dans les modifications ?
ne nous reste-t-il pas à montrer toutes les ressemblances et toutes les différences dos Acéphales, com-,
parés les uns aux autres? en un mot, à faire ressortir les affinités naturelles et à montrer enfin les
coïncidences entre les particularités organiques et les caractères fournis, par les parties extérieures?
F a m i l l e d e s PHOLADIDES (PHOLADIDÆ.)
Comme toutes les familles de la classe des Mollusques Acéphales, distinguées jusqu’ici à peu près
uniquement d’après la forme et les caractères des coquilles, la famille des Pholadides a été envisagée
très-divérsement par les naturalistes.
Pour Lamarck, cette division zoologique comprenait deux, genres : les Pholades (Pholas) et les Gas-
trochènes (Gastrochoena) ; ces derniers sont considérés aujourd’hui avec raison comme n’ayant pas avec
les premiers d’affinités de nature à les faire ranger dans un même groupe.
Pour Cuvier, il n’existait pas de famille dont le genre Pholade serait le type. Ces Mollusques étaient
classés p ar l’auteur du Règne animal dans sa cinquième division des Acéphales testacés, la famille des
Enfermés, avec les Myes, les Solens, lesTarets, les Fistulanes, les Gastrochènes, les Arrosoirs, etc.,
c’èst-à-dire avec des types qui s’en éloignent à beaucoup d’égards.
Pour De Blainville, une famille des Adesmacés comprenait à la fois les Pholades, les Tarets, les
Fistulanes et les Cloisonnaires.
Pour les zoologistes modernes en général, la famille des Pholadides doit être réduite aux Pholades
et aux Tarets.
De semblables divergences montrent assez combien ces Mollusques, que tant dè naturalistes ont
essayé d e classer, sont demeurés imparfaitement connus jusqu’à présent.
Aujourd’hui le genre Pholade nous paraît devoir rester seul dans la famille des Pholadides. Les con-
chyliologistes actuels pensent en général, comme on vient de le voir, que les Tarets doivent être-classés
dans la même division; mais -les caractères fournis par l’ensemble de l’organisation ne nous semblent
pas de nature à justifier un rapprochement aussi intime entre les deux types. On ne tardera pas à se
convaincre d e ce fait par l’examen des détails anatomiques présentés dans le cours de cet ouvrage.
Les Mya et quelques genres voisins de celui-ci pe rapprochent en réalité considérablement des Pholades;
il a fallu que les auteurs portassent bien peu d’attention aux animaux et attachassent bien trop
d’importance à certains caractères tirés des coquilles pour ne pas s’être aperçus le moins du monde de
l’affinité étroite existant entre les Myes et les Pholades. Cependant, malgré cette parenté évidente entre
les deux types, il nous a semblé qu’il y aurait quelque désavantage à les réunir dans une même
famille.
Nous considérons donc actuellement les Pholadides comme comprenant seulement l’ancien genre
Pholas des auteurs. .
*
Les Pholades ont un corps assez épais, un manteau fermé en grande partie, ouvert en avant pour
le- passage du pied, avec les bords simplement un peu ondulés, et un lobe musculeux antérieur recourbé
en arrière; un pied court, tronqué antérieurement; deux tubes ou siphons postérieurs, réunis