l’abdomen. Leurs orifices, très-semblables à ceux du Thélyphone, sont deux paires de fentes transversales
placées vers les côtés, l’une sous le bord du premier zoonite ventral, l’autre sous le bord du
second; ces fentes sont si étroites, qu’il est besoin de distendre assez fortement les anneaux de
•l’abdomen pour les distinguer d’une manière bien nette (*). La conformation des sacs pulmonaires est
identique avec celle qu’on trouve avec ces organes dans les types précédents. Ils sont de môme enveloppés
par une tunique fibreuse, mince, resserrée entre les deux poumons, e t continuée en avant ainsi
qu’en a rrière, de façon à constituer le grand vaisseau par lequel le sang veineux arrivé aux organes
respiratoires (2). Chaque poche est pourvue d’un ligament qui s’élève verticalement, et s’attache à la
face inférieure du péricarde, absolument comme chez le Scorpion. Les poumons du Phryne sont de
dimension inégale (3 ), mais la différence est moindre que dans le Thélyphone; ceux de la seconde
paire l’emportent néanmoins très-notablement en volume sur ceux de la première. Nous n’avons pu
déterminer au juste le nombre des lamelles; il est considérable, et sans doute peu éloigné de celui qui
existe chez le Thélyphone. Les lamelles pulmonaires sont toujours ces petits sacs aplatis dont nous
avons décrit l’arrangement dans notre étude du Scorpion. Un fait assez remarquable, c’est qu’elles ont
une forme un peu particulière dans chacun des types de l’ordre des Pédipalpes; chez le Phryne, elles
ont leur bord supérieur légèrement a rq u é , leur bord inférieur presque droit e t leur sommet
arrondi (4); leurs parois offrent entre les deux tuniques dont elles sont formées une quantité prodigieuse
de granules solides e t, en outre, des arêtes extrêmement fines plus ou moins anastomosées,,de
façon à présenter l’aspect d ’aréoles peu régulières (5).
. D’après la conformation des parties, on ne saurait avoir aucun doute à cet égard, le mécanisme
d'è la respiration ne peut être autre que chez le Scorpion. Il y a toujours un pilier musculaire
contre le bord interne de chaque sac pulmonaire, e t ici les muscles longs de l’abdomen, très-
puissants dans les deux premiers zoonites, sont disposés pour rapprocher ou écarter les sclérodermites
ventraux, e t de la sorte, exercer des pressions e t des relâchements propres à déterminer successivement
l’entrée et la sortie de l’air.
A P P A R E IL C IR C U LA TO IR E .
Le système sanguin du Phryne est constitué comme celui des autres Pédipalpes. Il ne nous a pas été
possible de l’étudier d’une manière tout à fait complète. Nous n’avons eu de ce type qu’un seul
individu vivant, qui a été employé à l ’examen du système artériel, mais l’injection n’a pas
parfaitement réussi, e t avec les individus conservés dans la liqueur, il était difficile d’observer tout
ce qui m anquait dans la première préparation.
Cependant, si nous ne sommes pas en mesure de décrire les artères du Phryne dans leurs moindres
détails, nous pouvons faire connaître encore non-seulement les gros troncs, mais même la plupart
des branches. A l’égard du système veineux, nous avons été ici dans les mêmes conditions que pour
le Thélyphone.
Coeur. — La situation, la conformation générale et la structure du coeur ne nous offrent rien de
t u P l. 11, fig. 8 a , b.
(2) Pl. 41, fig. 9 a , 1 c.
| | Pl. 1 1 , fig. 42.
(4) Pl. 1 1 , fig. 12.
(5) P l. 1 1 , fig. 43;
particulier à noter, non plus que la disposition de ses attaches. Sa forme mérite au contraire qu’on s’y
arrête. Le coeur du Phryne, qui s’étend de l’origine de l’abdomen à l’extrémité du sixième zoonite,
n ’a pas les côtés à peu près parallèles comme celui du Scorpion ou du Thélyphone; il est, toute
proportion gardée, plus large en a v an t, puis rétréci d’une manière graduelle et très-prononcée
jusqu’à son extrémité (*•);. il n’a que six chambres, par conséquent que six paires d ’orifices auriculo-
ventriculaires.
Système artériel.— Nous distinguons encore ici : î° l’aorte et les artères qui en dérivent, 2° lés
artères naissant des côtés de chacune des chambres du coeur, et 3° l’artère postérieure ou uroïdale.
L’aorte fait suite à la chambre antérieure du coeur, comme toujours dans les Arachnides se porte
en a vant, traverse la portion rétrécie de l’abdomen, que souvent on appelle le pédicule, pénètre dans
le céphalothorax, appuyée sur l’intestin et sur l’estomac, auxquels elle fournit de très-petites
branches, ainsi qu’aux muscles de la grande lame aponévrotique, e t se partage en deux branches à
une assez grande distance en arrière du cerveau (2). Les deux a rtères, s’écartant l’une de l’autre à
partir du point de bifurcation du tronc aortique, arrivent sur les côtés du cerveau, e t plongeant alors
davantage, elles se trouvent ramper sur le centre nerveux céphalothoracique. Une communication
transversale de l ’une à l’autre de ces deux artères forme en arrière du cerveau un vaisseau semi-
circulaire très-semblable à celui que nous avons décrit chez.le Scorpion.
De la portion antérieure et supérieure du vaisseau circulaire naissent les artères ophthalmiques
et les artères antennaires, ainsi que lès artérioles du cerveau. Les premières, accolées aux neçfs
optiques médians, se rendent directement aux deux yeux principaux (3). Les artères antennaires,
beaucoup plus volumineuses, s’éloignant un peu de la ligne moyenne du corps, vont se ramifier
dans les chélicères (4); mais avant de parvenir à la base de ces appendices, elles donnent plusieurs
branches,; Celles qui partent du côté interne se distribuent aux muscles des antennes-pinces, e t l’une
.d’elles, plus forte que les autres, étend ses ramifications dans toute l’étendue du grand muscle
extenseur. Celles qui naissent du côté interne se rendent particulièrement aux muscles élévateurs
et rétracteurs des pattes-mâchoires; il y en a une assez grêle pour les yeux latéraux.-Ici, comme chez
le Thélyphone, les artères antennaires émettent à peu de distance de leur origine une très-forte
branche qui, se dirigeant en a rrière, descend presque jusqu’à la base du céphalothorax, e t envoie sur
son trajet de nombreuses diramalions a ux muscles rétracteurs e t élévateurs des pattes (5).
L’artère buccale, de même que dans les types précédents, naît de la portion moyenne du vaisseau
circulaire, chemine sur le grand centre médullaire céphalothoracique, passant ainsi sôus l’oesophage,
pour aller se ramifier alentour de la bouche et dans les muscles circonvoisins.
Les artères des pattes-mâchoires e t des pattes ambulatoires partent latéralement des deux troncs
qui entourent le cerveau ; elles sont presque contiguës à leur origine, mais s’écartent bientôt d ’une
manière sensible; elles accompagnent les nerfs pédio-maxillaires e t p édieux, absolument comme chez
les autres Pédipalpes.
(1) Pl. i l 6 is , fig. 1.
(2) Pl. 11 b is , fig. 4.
(3) Pl. 11 b is , fig. 1 a.
(4) P l. 14 b is , fig. 4 b.
(5) Pl. 41 b is , fig. 4 . Du côté droit, les muscles sont représentés intacts pour montrer le trajet des artères qui s’y distribuent;
du côté gauche, on a mis en évidence les artères des pattes-mâohoires e t des pattes ambulatoires.