garni de poils ciliés, implantés, comme sur les autres parties du tégument. Dans le d erme, on
distingue, de même que dans celui des pièces solides, une couche granuleuse dont les granules seulement
sont beaucoup plus clairsemés, et enfin une couche lamelleuse traversée par des canalicules.
SYSTÈME M U SC U LA IRE.
Le système musculaire offre chez la Mygale un.magnifique développement comme on n’en trouve
guère d’exemples parmi les différents types du Règne animal. Il suffit d'en considérer 1 ensemble (1}
pour s’expliquer comment des appendices, massifs tels que les chélicères, ou joignant une grande
longueur à un volume assez considérable, peuvent être animés de mouvements d’une préeision et
d’une vigueur presque incomparables. La vaste cavité céphalothoracique est occupée en grande partie
par les muscles du système appendiculaire.
Ces muscles ont du reste, absolument les mêmes genres d’attache et la même structure que ceux
des Pédipalpes. Us sont également revêtus d’une gaine fibreuse très-mince, e t composés de fibres
ou plutôt de lanières pressées les unes contre les autres, marquées de semblables impressions longitudinales
et offrant des stries transversales régulièrement espacées et très-ondulées (2).
Muscles des chélicères ou antennes-pinces. — Les chélicères de notre Aranéide, beaucoup plus
puissants que ceux des Pédipalpes par rapport à la dimension du corps, ont des mouvements assez
variés, mais toujours cependant d’une étendue médiocre. Les muscles qui mettent en jeu ces appendices
ont un développement considérable ; ils forment un' ensemble complexe.
Nous avons v u , dans les chapitres qui précèdent, comment un muscle, se partageant en plusieurs
faisceaux, peut déterminer des mouvements gradués et très-précis; comment aussi, suivant le plus
léger déplacement du point d’attache e t suivant une faible modification de l’articulation de l’append
ice , le même muscle agit parfois d’une manière assez différente chez des types plus ou moins
voisins. Un rétracteur, par exemple, devient élévateur, si le point d’attache fixe occupe un plan
supérieur au point mobile ; il devient fléchisseur ou abaisseur, si le point fixe occupe un plan inférieur
au point mobile. D’un autre côté, nous vo$>ns tel muscle ordinairement divisé en plusieurs
faisceaux, ayant ainsi des chefs plus ou moins séparés, dont les faisceaux, chez certains types,
s’isolent complètement et constituent autant de muscles distincts. C’est ce que l’on observe en
comparant les muscles antennaires du Phryne à ceux du Scorpion; c’est ce qui se manifèste plus
encore quand la comparaison s’étend de la Mygale à ces derniers.
Chez la Mygale, les muscles du chélicère sont très-multipliés. Nous distinguons d’abord un fléchisseur
latéral qui revêt toute la portion basilaire et supérieure de l’appendice (3). Ce muscle, large, très-
mince, pourvu d’une aponévrose épaisse, est fixé surtout au côté interne de l’antenne-pince, prenant
en arrière son point d’attache sur une large étendue du bouclier céphalothoracique. Le fléchisseur
latéral s’insère principalement vers le bord de cette pièce, de telle sorte qu’en se contractant il écarte
l’appendice par sa portion basilaire de la ligne médiane du corps et l’oblige à s’incliner latéralement
par son extrémité vers la pièce correspondante du côté opposé. Ce muscle est l’homologue de celui
du Phryne que nous avons désigné sous le nom d’élévateur du chélicère et dont le Scorpion présente à
peine un vestige.
(4) P l. j | b is , fig. 3 . | | n l | H ¡ 1 j | g l
(2) Pl. H b is , fig. 2.
Il y a deux extenseurs ou plutôt élévateurs de l’antenne-pince. Ces muscles prennent leur point
d’attache par une portion tendineuse sous le bord supérieur de l’appendice e t s’insèrent en arrière au
bouclier céphalothoracique. L’iin d’eiix est interne (1) et s’étend presque en ligne droite jusqu’au fond
de la fossette céphalothoracique, sous l’appârence d’Une lame verticale. L’extenseur ou élévateur
externe, masqué par le précédent lorsqu’on vient à considérer le chélicère par sa face interne (2), est
plus court et se rapproche vers son point d’attache fixe de l’extenseur interne. De la sorte, les deux
musclés vus en dessus présentent une masse volumineuse qui d’abord se porte obliquement de
dehors en dedans, puis, qui devenant très-étroite à partir du point où s’arrêtent les fibres du
muscle externe, se coplinue parallèlement à la ligne médiane du corps jusqu’à la fossette céphalothoracique
(3).
Ces deux muscles, en se contractant, élèvent l’antenne-pince et la maintiennent sur un plan à peu
près horizontal. Si l’extenseur interne agit isolément, l’appendice se trouve sensiblement porté en
dedans, c’est-à-dire rapproché de celui du côté opposé. Si c’est, au contraire, l’extenseur ou élévateur
externe qui se contracte plus particulièrement, la pièce s’écarte de la ligne médiane du corps; elle est
plus ou moins rejetée en dehors. Dans le cas où ces muscles entrent en fonction avec la même intensité,
le chélicère est simplement, élevé sur le même plan que le céphalothorax, mais alors il est maintenu
en ligne droite et ne peut dévier ni à droite ni à gauche.
Deux autres muscles encore produisent des actions très-analogues, seulement la course qu’ils
peuvent faire parcourir au chélicère est beaucoup plus limitée. Ces muscles, que nous avons désignés
sous le nom d’extenseurs moyens (4), sont fixés par une portion tendineuse sur les bords latéraux de
l’appendice, l’un au côté interne l’aulre au côté extérieur. Le premier, assez volumineux e t dirigé èn
ligne droite, s’attache au bouclier céphalolhôraciquè sur une assez longue étendue dans l’espace où
l’élévateur interne, ne montrant en dessus qu’un bord étroit, permet au muscle placé sut un plan
inférieur d’atteindre la voûte thoracique. Le muscle externe, qui est beaucoup plus court que l’autre,
s’attache près du bord latéral du bouclier.
Les extenseurs moyens déterminent le redressement du chélicère qui, dans l’état de repos, est
fortement infléchi, mais sans l’élever autant, à beaucoup près, que les muscles supérieurs; ce qui se
comprend sans p e in e en portant son attention vers la place des points d’attache à l’appendice sur
lequel ils doivent exercer leur action.
En résumé, les extenseurs moyens peuvent élever l’antenne-pince jusqu’à une certaine limite; mais
le redressement, aussi complet que le permet le mode d’articulation de la pièce, est effectué par les
élévateurs ou extenseurs supérieurs. Par suite de cette multiplicité d’instruments, dont l’effet particulier
se manifeste dans un champ très-circonscrit, toute position prise par l’appendice conservé une
fixité remarquable.
Enfin, un muscle antagoniste de ceux qui viennent d’être décrits, ayant une dimension considérable,
s’insère par une portion tendineuse au bord inférieur du chélicère (5) et s’attache sur
une, grande longueur au bouclier céphalothoracique en .s ’étendant jusqu’à la fossette médiane; c’est
le rétracteur. Ce muscle est mince et offre ainsi l’aspect d ’une lame très-large placée verticalement.
Ses fibres s’élèvent obliquement à la suite les unes des autres, de telle sorte que les plus longues qui
occupent les plans inférieurs sont aussi celles qui s’éloignent le moins de la ligne horizontale.
(4) Pl. 42 b is, fig. 4(1. (4) Pl. 42 b is , fig. 4 c .
(2) Comme c’e st le cas dans notre figure, pl. 42 b is , fig. 4. (5) Pl. 42 b is, fig. 4 d.
(3) Pl. 42 bis, fig. 3.