Les musclas de la cuisse,, étant contenus entièrement dans- le trochanter, sont fort courts, mais
comme par suite de la nature de l’articulation de ces deux pièces, la première entraîne toujours
la seconde dans les mouvements qu’elle exécute, on s’expliquè sans peine la faiblesse des muscles
de la cuisse.. Ceux-ci, disposés de la même manière que les muscles du trochanter, exercent aussi
les mèmês a,étions. On trouve également un fléchisseur* un élévateur et un extenseur occupant les
mêmes positions que dans la pièce précédente. Le fléchisseur,, inséré à l’angle interne de la cuisse,
dirige cet article en avant. L’élévateur, très-réduit comparativement à celui du trochanter,-s’attache
au bord supérieur de la cuisse e t, d’autre part, à l’extrémité du trochanter. C’est un muscle droit
formé de fibres parallèles, qui produit d’une façon trèsr-nelle le redressement de la cuisse-sur le-
trochanter. L’extenseur est de beaucoup le plus volumineux des trois ; il remplit non-seulement
toute la' portion^profonde du trochanter, mais encore toute la partie-externe sur laquelle né s’étend
pas le muscle élévateur. Son attache étant au bord inférieur de la cuisse, il ne peut avoir d’autre
usage que d’étendre cette pièce sur le trochanter.
Comme nous l’avons déjà fait remarquer, le mouvement imprimé par un muscle à une pièce,
articulée peut varier à l’égard de parties parfaitement homologues,, non-seulement dans le cas où
le point d’attache-mobile du muscle est quelque peu déplacé, mais encore par suite de la nature
de l'articulation de la pièce. C’est ainsi que le muscle, qui ici- est extenseur de la cuisse sur le
trochanter,. devient fléchisseur là où la pièce est articulée de façon à se replier sur l’article précédent.*
Les muscles de la jambe remplissent une grande partie de la longueur de-la cuisse. Il y en a
deux qui occupent la région supérieure et. s’attachent à la paroi dorsale de la cuisse vers les deux
tiers de sa longueur; l’u n ,.ex te rn e , e t le plus volumineux , s’insère au bord supérieur de la jambe
et agit comme extenseur, c’est le muscle correspondant à celui qui est élévateur des articles basi-
laires des pattes-mâchoires; l’autre, interne, prend son insertion à .-l'angle supéro-in terne de la jambe,
et contribuant, comme le premier, à étendre cette pièce sur la:cuisse-; il la fléchit un peu en dedans
et la porte ainsi en avant; c’est donc un' prétracteur (1).
Deux muscles fléchisseurs sont situés au-dessous-.des précédents; l’un, très-large, inséré sur tout
le bord inférieur de la jambe, s’étend jusqu’à l’origine de la cuisse : il a pour usager de plier la jambe
sur la cuisse sans changer sa direction; l’autre, rejeté vers le côté extérieur et recouvrant le précédent
en arrière, s’insère à.l’angle externe de la jambe par un tendon d’une très-grande longueur.
Dans son action, il fléchit aussi la jambe sur la cuisse, mais.en même temps il l’oblige à se porter
en dehors, c’est-à-dire à s’écarter du corps..
Les muscles du premier article du tarse offrent une répétition dé ceux de la jambe; seulement
comme les mouvements de c,e premier article du tarse sont moins étendus que ceux de la jambe,
ses muscles sont plus courts, comme la pièce elle-même qui les loge. Deux extenseurs occupent la
portion supérieure de la jambe et prennent insertion au bord correspondant du premier article du
tarse; l’un est externe, l’autre interne et le plus volumineux; c’est que le premier, étendant le tarse
sur la jambe, le tire un peu en dehors, tandis que le second le rapproche du corps; mouvement qui
a besoin d’être plus énergique pendant la progression de l’animal..
Les muscles fléchisseurs, qui ont leur point d’attache au .b o rd inférieur du premier article du
,tarse, sont droits e t très-faibles.
En ouvrant en dessus ce premier article du tarse, .on met à nu les muscles qui agissent sur le
second article; ce sont encore deux extenseurs occupant la région supérieure e t deux fléchisseurs
(4) Les muscles des pattes-mâchoires ressemblant d’une manière presque complète à ceux des pattes ambulatoires, il ne nous
a pas paru nécessaire de le s représenter. Voyez pl. 42 b is, fig. 8.
occupant la portion inférieure, mais qui exercent leur action d’ùiiê manière un peu différente. Au lieu
de prendre lëùr insèrlion à l'origine dé I-article sûr lequel ils doivent agir, ils sé continuent par de
longs tendons qui traversent tout l'article et s’altachent à la base des crochets. Ces muscles sont donc
essentiellement : les supérieurs, les extenseurs, les inférieurs, les rétracleurs des crochets; mais èn
agissant plus particulièrement sur les crochets, ils impriment un mouvement correspondant à la pièce
qui les supporte.
Muscles des pattes ambulatoires. — Après la description qui vient d’être tracée des muscles des
pattes-mâchoires, il y a peu de chose à dire de ceux des pattes-ambulatoires. Gomme on ne trouve pas
ici dans la construction générale des appendices les grandes différences qui existent chez les Pédipalpes,
les muscles des pattes ambulatoires, avec un volume plus considérable, offrent à part'quelques détails,
une suite de répétitions de ceux des pattes-mâchoires.
Ainsi, pour les mouvements généraux de chacun de ces appendices, nous trouvons également logés
dans la cavité thoracique, un élévateur, transverse, des rétracteurs, un élévateur externe ôq postérieur,
un extenseur, un prélracteur, un abaisseur et un constricteur.
L'élévateur transverse, étendu verticalement du bord antéro-supérieur de la hanche au.bouclier
çéphalolhoracique, ne diffère de celui de la patte-mâchoire ni par sa conformation ni par ses usages.
Le rélracteur présente également les mêmes insertions; d’une p art à l’extrémité supérieure d,u coxo-
podite et jusqu’à la base 'du trochanter ou basipodile, et d’autre part au bouclier céphalolhoraeiquè
depuis le bord externe jusqu’à la fossette centrale. Mais ici, ce muscle cependant assez mince , se
partage d’une manière très-nette, dans le sens de sa longueur, en deux faisceaux (1); l’un inséré vers
le bord antérieur e t l’autre vers le bord postérieur de l’appendice. Par suite de ce dédoublement, le
rétracteur qui par son effort oblige la portion basilaire de la patte à se redresser, la porte un peu en
avant si le faisceau antérieur agit plus particulièrement, un peu en arrière si c’est au contraire le
faisceau postérieur qui vient à se contracter davantage.
L’élévateur externe ou postérieur de la hanche, présente aussi tous les caractères de celui des pattes-
mâchoires. Inséré par une portion tendineuse au bord latéral et. postérieur de la pièce, il s’élève
jusqu’à la voûte céphalothoracique, occupant une petite partie du bord extérieur du bouclier. Il opère un
léger mouvement d’élévation de la hanche, et lorsque celle-ci est posée de façon à être lepoinlfixe, une
sensible dépression de la voûte thoracique. Ce muscle , qui se décompose facilement en deux ou trois
faisceaux, est toujours un peu plus fort aux patles de la quatrième paire qu’aux pattes antérieures (2).
Un muscle antagoniste du rétracteur, un extenseur, prend naissance, comme aux pattes-mâchoires,
à l’articulation supérieure du trochanter avec le coxopodile et s’attache d’autre part à la.grande cloison
thoracique dont une saillie latérale lui constitue une aponévrose. Cet extenseur, d’un assez faible
volume, à fibres bien parallèles, se trouve de la sorte silué sur un.plan tout à fait horizontal, d’où il
suit qu’il détermine, en se contractant, l’abaissement de la portion basilaire de la patte qui a été
redressée par l’action du rétracteur.
Les autres muscles participant aux mouvements généraux des appendices de la locomotion, occupent
la région profonde du coxopodite et se trouvent ainsi recouverts par les rétracteurs et élévateurs, qui
seuls, sont fixés par une surface plus ou moins étendue à la paroi dorsale du céphalothorax.
De même encore que, pour les pattes-mâchoires, nous trouvons deux mùscjeS destinés à imprimer à
(4).PI. 42 b is , fig. 7 a. (2) Pl. 42 b is, fig. 7 a .