W t È Ê U m Ê Ê Les TortUeS fossiles déCTites Par les paléontologistes déjà une plus longue suite d especes. composent
F a m i i l e d e s T E S TU D IN ID E S ( T E S TÜ D IN IDÆ ).
•Les Testudinides se distinguent des antres Chéloniens p a r leur carapace fort tombée, formée par
une charpente osseuse très-solide, et soudée sur la plus grande étendue de ses bords au plastron
sternal; par leurs membres pouvant, ainsi que leur tête, se retirer entièrement sous la carapace: par
eurs jambes comme tronquées e t Ienrs pieds courts et massifs avec les doigts très-courts réunis
presque jusqu à 1 extrém.té, tous pourvus d'un ongle, ordinairement au nombre d e cinq aux pieds de
devant e t de quatre aux pieds de derrière.
, C* RePllles se font encore remarquer par leurs mâchoires, dont aucun repli de la peau ne vient
s appliquer sur 1 enveloppe cornée; par la membrane du tympan bien apparente. Du reste les
ï c m d a 7 r e ÏU1 SéPar<m‘ ^ T01' lUGS Pa lu d ille s . n 'ont pour la plupart qu'une importance ¡ssez
La. famille des Testudinides comprend toutes les Tortues essentiellement terrestres; ces animaux
sont répandus dans les différentes parties (du monde, et plusieurs de ceux de l'Afrique australe
atteignent des dimensions énormes. Duméril et Blbron, qui se sont plu à introduire une foule de noms
d u n e utilité contestable, appliquent à cette famille la dénomination de Chersites; tons les autres
m a m !!n°nl par un n0m tiré de c e k i d» S » r e qui la compose essentiellement. Celui de
Testudimdoe est employé par Charles Bonaparte, par M. Gray, etc.
Les Tortues terrestres ont été l'objet d’un certain nombre de recherches anatomiques que nous
aurons 1 occasioni de: rappeler; mais, à l ’exception de leur squelette, déjà étudié d’une manière
très-parfaite p ar Cuvier, aucun auteur ne s’est livré à une comparaison rigoureuse de leur organisation
avec celle des autres types de l’ordre des Chéloniens.
L’espèce que nous avons choisie pour notre étude est celle qui est particulièrement commune sur
d A lsén e’ et dont on se Procure facilement à Paris des individus vivants presque daus toutes
les saisons * p est la : ^
TORTUE MAURESQUE ( TESTUDO IBERA).
T b studo ibeba. Pallas. Zoographia Rosso-Asiatica, t . III, p . 18.
Eichwald. Zoologia specialis Rossice et Polonioe, t . IH , p . 496 (4834 ).
Te stud o græca. Yar. Daudin. Histoire naturelle des Reptiles, t. I I . p. 230 (4 803).
T e stdd o mauritanica. Duméril e t Bibron. Erpétologie générale, t. H , p . 44 (4835).
Cette espèce a tteint une longueur d’environ vingt-cinq centimètres; elle a sa carapace ordinairement
d u n tiers plus longue que large, d’une teinte olivâtre, avec les plaques écailleuses plus ou moins
bordées, e t tachetées de noir suivant les individus, et dans tous les cas fortement striées; le plastron
sternal, mobile en arrière, presque de la même longueur que le. bouclier dorsal; les membres
antérieurs garnis sur le devant des jambes e t des pieds d’écailles tuberculeuses imbriquées et terminées
en pointe mousse, e t les membres postérieurs pourvus à la face interne de la cuisse d’un gros
tubercule dirigé en arrière; la queue courte e t simple à son extrémité.
La Tortue mauresque est extrêmement abondante sur le littoral de l’Algérie; on la rencontre également
dans les parages de la mer Caspienne, et probablement elle se trouve aussi sur la côte d’Andalousie.
Elle a été souvent confondue avec la Tortue grecque {Testudo græca Lin.), qui habite l’Italie,
la Sicile e t la Grèce; mais Duméril et Bibron ont très-bien établi les caractères qui distinguent ces
deux Chéloniens. Sèulement, comme ces naturalistes avaient reconnu que la Tortue d’Algérie ne
diffère en aucune façon de la Testudo ibera de Pallas, on se demande dans quel but ils ont repoussé
une dénomination déjà établie pour prendre un nouveau nom spécifique.
SYSTÈME O S S E U X .
Le système osseux de la Tortue comprend, outre les pièces ordinaires du squelette, des parties
ossifiées qui s unissent à ces dernières et donnent à la charpente solide un remarquable aspect
d’étrangeté. Le squelette de ce type erpétologique offre du reste dans toutes ses parties des caractères
très-particuliers et par cela même d’un grand intérêt. Nous avons à étudier l’arrangement e t les
formes des pièces osseuses, leur structure, les parties non ossifiées e t la nature des articulations.
Dès le temps ou la conformation des animaux a commencé à être l’objet des investigations des
anatomistes, on a donné des descriptions et des figures du squelette des Tortues terrestres, mais
c est Cuvier en réalité qui a fait connaître l’ostéologie de ce typé (4), Depuis,-peu d ’observations
importantes ont été ajoutées au travail du célèbre auteur des Recherches sur les Ossements fossiles.
Tête. — La tète osseuse de la Tortue, en forme d’ovale assez court, déprimée dans le sens de sa
hauteur, obtuse en avant, se fait remarquer par diverses particularités tout à fait caractéristiques.
Ainsi, il y a absence d’os du nez, ou au moins absence d ’ossification ; l’ouverture des narines est fort
grande et plus haute que large; les orbites sont presque arrondis, d’une étendue considérable, comme
c’est le cas le plus ordinaire chez les Reptiles, encadrés de toutes parts, situés latéralement et vers la
partie antérieure de la tête ; la région pariétale est élevée de façon à former une sorte de crê te , qui est
continuée en arrière p ar 1 occipital; les fosses temporales sont très-grandes, et les caisses remarquablement
vastes ; les protubérances mastoïdiennes très-saillantes et les os tympaniques presque droits;
la portion basilaire du crâne est p lan e , la région palatine concave, e t la partie palatine des maxillaires
canaliculée.
Os frontaux. Les os frontaux sont au nombre de six ou de trois paires : 40 les frontaux antérieurs
ou préfontaux, suivant la nomenclature de M. R. Owen (2); 2° les frontaux principaux, et 3° les frontaux
postérieurs (postfrontaux — Owen).
Les frontaux antérieurs (3), en l’absence d’os du nez, sont articulés l’un à l ’autre sur toute leur
('■) Recherches sur les ossements fossiles, t. V, deuxième p a rtie , p . 476, pl. X I, fig. 47 à 20 (4 8 2 4 ). L a d e scription d e Cuvier
e s t faite d ’ap rè s la g ran d e T o rtu e indienne.
(2) M. Owen p ropose d e d o n n e r u n simple n om su b sta n tif au x os q u e l’o n a désignés ord in airemen t p a r u n ad jec tif accolé à u n
su b sta n tif ou même p a r un e p h rase en tière .La nomenclature d u célèbre n a tu ra liste e s t évidemment p référable à toute a u tre ; mais,
en l’ad o p tan t dan s la p lu p a rt d e s c a s , no u s c royons u tile , p o u r la p lu s g ran d e commodité d e n o s le c te u rs , d e rap p e ler en même
temps les dénominations employées p a r Cuvier, q u i Sont le s p lu s connues e t qui so n t adoptées dan s la p lu p a rt d e s o uvrages
d ’anatomie comparée. — V oy. O w en , Principes d’ostéologie comparée ou Recherches sur l’Archétype. — P a ris (4855)
(3) P l. 2 , fig. 4 a ’ e t 2 a '.
40