étudiait pas les couches soiis leurs différents aspects. Il est donc nécessaire .d’isoler le dérme de l’épi-
derme e t d’examiner par leur surface des portions assez minces pour avoir la transparence indispensable
à l’observation. Nous avons réussi à détacher sans difficulté des lambeaux d’épiderme après avoir
employé la macération dans l’eau pendant un temps plus ou moins prolongé. L’épiderme offre entièrement
la structure que nous lui avons reconnue chez le Scorpion, toute sa surface montre des aréoles
ou cellules pressées les uñes contre les autres,' qui, ici, sont des plus distinctes, e t, de distance en
distance, de petits cercles nettement circonscrits ( I) ; ce sont les canaux dont nous avons parlé et dont'
le trajet n e peut être reconnu que sur des-coupes verticales. Dans les endroits où s’élèvent des poils,'
il y a , comme chez tous les autres types d’Arachnides, de petites cavités à rebord saillant; dans les-;
quelles sont implantés lés tubercules qui supportent les poils.
Le derme séparé de l’épiderme et considéré du côté de sa surface montre toujours un tissu fibreux
e t des granules épars; mais chez le Phryne nous avons constaté la présence de petits tuyaux faisant
saillie en manière de pointes coniques (2). Ces tuyaux proéminents se trouvent de la sorte pénétrer dans
l’épiderme, Est-ce un moyen de maintenir l’adhérence plus intime entre les deux co.uches qui composent
le tégument? Est-ce, au contraire, un moyen de communication pour un fluide .traversant ces
tissus? C’est ce que nous ne pouvons éclaircir actuellement.
Céphalothorax. — Région supérieure. —' Les proportions entre le céphalothorax et l’abdomen sont
fort différentes encore de celles qui existent chez le Thélyphone e t surtout chez le Scorpion. Le céphalothorax
n’a pas d ’ordinaire beaucoup moins de longueur que l’abdomen et sa largeur est plus considérable.
Dans ce fait, on aperçoit déjà un rapport avèc les formes des Aranéides. Le bouclier cépha-
lothoracique de notre espèce est d’environ un tiers plus large que long, avec les bords latéraux
légèrement rabattus, la portion antérieure un peu étranglée e t le bord postérieur assez fortement'
échancré (3). En avant e t en partie sur les côtés, il présente de petites épines inégales (4); sur la
ligne médiane, très-près du bord antérieur, une éminence globuleuse portant les deux yeux principaux
(S); plus en a rrière, e t de chaque côté, une faible saillie occupée par un groupe de trois
yeux (6). Exactement derrière les yeux médians se trouve un sillon- longitudinal assez profond (7),
qui va rejoindre une dépression très-prononcée située à peu près vers le milieu du bouclier. De cette
dépression partent des deux côtés quatre sillons s’étendant jusqu’aux bords latéraux (8). Le premier
semble indiquer la limite entre la région céphalique et la région thoràcique; car, ainsi que nous
l’avons exposé en traitant du Scorpion (9 ), nous voyons dans ces impressions l ’indice de-sclérodèr-
mites soudés, o u , plutôt, réunis par ossification corifuse. Leurs intervalles correspondent aux pattes-
mâchoires et aux pattes ambulatoires. Outre les sillons qui viennent d’être mentionnés, il existe
encore en arrière, sur la ligne moyenne, une forte dépression longitudinale bientôt effacée par une
• (4) -Pl. 40 ¿»s, fig. 4 a .
H P l. 40 b is , fig. 4 |
(3) Pl. 40 h is, fig, 4 a et fig. 5.
(4) P Î.ÏO Ws, fig. 5 a .
(5) Pl. 40 b is , fig. 5 b.
(6) P l. 4 0 b is , fig. 5 c.
(7) P l. 40 b is , fig. | d .
(8) P l. 40 b is , fig. 1 1 e.
(9) Page 47.
saillie du tégument (1). Toute la surface du bouclier céphalothorâcique offre une fine granulation plus
apparente en général chez les individus de petite taille que chez les autres, mais il n ’y a aucune dé
ces arêtes dont il a été question à l ’égard des premiers types d’Arachnides que nous avons étudiés.
Yeux. — La distinction des y eu x , suivant qu’ils sont médians ou latéraux, établie à l’égard des
Scorpions e t des Thélyphones, doit être maintenue pour le Phryne. Les yeux m édians, au nombre de
d e u x , sont placés sur l’éminence globuleuse qui a été signalée précédemment. Ils en occupent la portion
antérieure e t en partie les côtés (2). Les y eux latéraux, assez rejetés en arrière, mais non pas sur les
bords, comme chez nos premiers types, sont très-rapprochés et composent un petit groupe presque
triangulaire. Le premier de ces yeux, ou l’interne, qui est assez g ra n d , affecte une forme ovoïde (3).
Sa position est rectiligne par rapport à l’axe du corps. Les deux autres, plus ovalaires et beaucoup
plus .petits, .sont placés.en dehors.¡sur une même ligne, l’antérieur offrant une. direction oblique
externe (4), e t le postérieur une direction opposée (5). Les cornées des yeu x , brillantes et d’un ton
jaune pâle qui tranche avec la teinte sombre du tégument, sont très-apparentes malgré leur petitesse.
Antennes-pinces ou chélicères. ■—Les chélicères (b), placés au-dessous du bouclier céphalothoracique
èt implantés dans une" partie membraneuse comme dans les types que nous avons déjà étudiés, sont
contigus, très-rétractiles, capables de se fléchir d’une manière assez prononcée de haut en bas, et
incapables de s’écarter notablement l’un de l’autre. Ces pièces, comprimées latéralement et concaves
en dessus, sont pourvues d’un crochet mobile et privées de prolongement digitiforme opposable,
analogue à celui de l’antenne-pince dû Thélyphone ou du Scorpion, dont la pince est constituée d’une
manière plus parfaite encore. Il y a ici dans le Phryne un point de ressemblance manifesté avec ce que
nous verrons bientôt chez/les Aranéides. Le corps du chélicère est formé de deux pièces. Un article
basilaire très-petit forme une sorte de prolongement supérieur (7). La pièce principale constitue ainsi
presque tout le corps de l’antenne-pince (8)'; coupée un peu obliquement de haut en bas à son extrémité,
de manière à faciliter la flexion du crochet mobile, elle porte sur son sommet, dans notre
espèce, une dent conique (9), à son extrémité inférieure une rangée de pointes-aiguës (10), e t tou t i c
long de son bord une brossé de poils fins et serrés. Le crochet mobile inséré au bout du1 corps de l’an-:
tenne-pince, tout à fait à sa partie supérieure, est assez long, arqué, aigu à l’extrémité, armé .de
plusieurs dents et eh grande partie garni de poils (11). En sé repliant sur la pièce principale du chélicère,
il passe contre les pointes dont celui-ci est pourvu, et se trouve de la sorte constituer une espèce
(4) P l. 40 6 is ,f ig . 5 f.
(2) P l. 4 0 .6 ts, fig. 5 b.
,,(3 )P 1 . 40 b is , fig..5 £ ..
(4) Pl. 40 b is , fig. I c*.
(5) Pl. 40 Ws, fig. 5 c*».
(6) Pl. 40 b is , fig. 6.
(7) Pl. 40 b is , fig. 6 a .
(8) Pl. 40 b is , fig. 6 6.
(9) Pl. 40 b is , fig. 6 6 \
(40) Pl. 40 b is , fig. 6 6” .
(44) Pl. 40 b is , fig. 6 c,