et frangés à leur extrémité; des branchies doubles, minces, lamellenses; deux muscles adducteurs,
dont l'antérieur très-petit.
Ces Mollusques ont une coquille bivalve, oblongue, mince, ordinairement blanche, avec des côtes
ou des stries dentées en manière de râpe; les deux valves à peu près semblables l une à l’autre, bâillantes
aux deux extrémités, ayant leur bord postérieur recourbé en dehors; des pièces accessoires sur
la charnière;, la charnière des deux valves pourvue au-dessous .du bord d ’ane dent large et .longue, un
peu recourbée; un ligament interne extrêmement petit ou presque nul.
Ces animaux sont essentiellement térébrants; ils perforent des corps d'une grande dnreté, des pierres
calcaires, du bois, etc. On verra bientôt que cette faculté que possèdent'les Pbolades de se creuser
des cavités a donné lieu à une foule de dissertations et de discussions. Une fois logés dans lenr trou,
cgs.Mollusques paraissent y vivre très-sédentaires.
Les Pholades sont médiocrement nombreuses en espèces; on les a rencontrées dans .la plupart des
mers. Quelques conchyliologistes les ont séparées en plusieurs genres; d’autres ont repoussé ces divisions.
Nous verrons plus loin quelle est l’importance des' modifications observées dans ce type mala-
cologiquet ■ .
LA PHOLADE DACTYLE ( PBOLAS DACTYLOS).
Puolas dactylos. Linné, Syslema naluroe, p. HIQ.
Lamarck, Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, t. Y, p. 444.
Sowerby, The généra ofrecent andfossil shells.
. (Anatomie.) Poli Testacea utriusque Sicilioe, t. I, p. 40-43, pl. vu e t pl. viii:
Belle Chia je Descrizione e Notomia degli animali inver tebratidette due Sicilien
■ Deshayes, Exploration scientifique de l’Algérie. — Mollusques.
L animal est d’une forme allongée, avec le manteau médiocrement ouvert en avant, et la partie
tronquée du pied en forme de losange.
La coquille est longue, rétrécie postérieurement, avec les côtes dentées et rugueuses, lè bord antérieur
uni et saillant.
Cette espèce est répandue dans une grande partie des mers d’Europe; elle s’enfonce dans les rochers,
dans les tourbières marines, quelquefois aussi dans les bois.
Elle a été plusieurs fois l’objet d ’investigations anatomiques.
SYSTÈME TÉGUMENTAIRE.
Chez les Mollusques Acéphales, outre la peau qui revêt le corps, il y a cette portion dorsale libre
entourant 1 animal que l’on appelle le manteau. C’est là , comme on l’a vu, l’un des caractères de la
classe des Acéphales.
Ce tégument, qu’if soit libre ou fixé sur. les parties qu’il est destiné à protéger, est toujours d’une
minceur extrême; on y distingue cependant deux couches, l’une superficielle, l’épiderme, qu’il est
fort difficile d’isoler, tant elfe est mince et adhérente à l’autre couche. Examinée sous le microscope,
même, sous des grossissements assez considérables, on ne voit-dans toute l’étendue de la membrane
qu’un tissu homogène, sans fibres apparentes. La couche inférieure (1 ), le derme, encore très-mince,
a cependant déjà une certaine épaisseur. Considérée sous un grossissement d’environ 300 'diamètres,
elle se montre transparente, avec des stries en divers sens d’une extrême finesse, paraissant constituer
une sorte de feutrage assez lâche, et une grande quantité de petits corps arrondis, en général assez
réguliers.. Si Fan. imbibe cette membrane d’un peu d?acide, les corpuscules se désagrègent rapidement;-
il y a donc lieu de regarder ces granulations comme les corpuscules calcaires servant à la formation, et
à l’accroissement de la coquille.
Dans la couche cutanée qui recouvre les siphons, on ne retrouve plus ces corpuscules du manteau;
le tissu est finement granuleux dans toute son étendue, et sa surface est.hérissée de petites papilles
dont l’usagé n’est pas bien déterminé; cependant ces papilles ont très-probablement pour fonction de
sécréter une enveloppe'foliacée,visqueuse, qui revêt les siphons et s’en laisse détacher à la manière
d’un doigt de gant.
La coquille du Pholas dactylus,' en dessus (2), outre les stries d’accroissement, qui restent très-distinctes
dans toute son étendue, présente, surtout antérieurement, des séries transversales de dents
ayant exactement l’apparence des dentelures d’une râpe ou d’une forte lime; ces saillies sont d’autant
plus fortes, qu’elles sont plus rapprochées du bord. Au-dessus de la portion antérieure de la charnière,
il y a un espace lisse et un rebord marginal circonscrivapt une gouttière divisée par une douzaine de
cldisons transversales, formant ainsi une série de petites loges (3). On verra bientôt 1 usage de celte
singulière conformation de la coquille, conformation qui ne se retrouve pas chez les autres Mollusques
Acéphales. A l’intérieur, la coquille est lisse, légèrement inégale, avec les impressions musculaires
très-peu apparentes et surtout très-imparfaitement circonscrites. Antérieurement il y a un large; rebord
un peu convexe, faiblement strié en long et en travers, avec,une série longitudinale de petits enfoncements
irréguliers; au-dessous du rebord s’avance une lame longue et large, un peu recourbée et
plus ou moins arrondie au'bout (4).
En rapprochant lés' deux valves de la coquille d’une Pholade, et les considérant par .le dos, on
voit qu’elles n e se rejoignent p a s, comme chez la plupart des autres Acéphales : il y a en avant et en
arrière up vide considérable; mais quand l’animal occupe sa coquille, ces espaces sont en grande
partie comblés par des pièces particulières. En avant, il existe toujours un espace libre donnant passage
à un prolongement musculeux du manteau qui sera décrit plus loin. Ce lobe néanmoins ne reste
pas à n u , il est recouvert par deux pièces planes, ovalaires, juxtaposées au milieu par .leur bord
interne; ces pièces calcaires surajoutées, q u i, dans les-ouvrages de conchyliologie, sont généralement
désignées sous le nom de pièces accessoires, sont minces, avec des stries semi-circulaires indiquant
leur accroissement.
L’espace postérieur laissé vide entre les deux valves est aussi en grande partie rempli p ar une troisième
pièce accessoire, allongée, irrégulière, dé forme même un peu variable suivant les individus.
Cette pièce est maintenue à chaque bord des valves par une membrane ligamenteuse médiocrement
adhérente (5).