lymphatiques de la plupart des'anatomistes d'aujourd’hui. L’auteur reconnut que ces vésicules- sont
douées d un mouvement de systole et de diastole, mouvement bien caractérisé, mais non pas isochrone
. comme celui du coeur.. Ces vésicules, recevant une partie de la lymphe, la chassent dans une veine
capillaire et de là dans les veines crurales et les veines caudales.
Les recherches de Panizza sont venues combler une lacune dans la connaissance que possédaient alors
les anatomistes de l’organisation des Reptiles.
L’étude du système lymphatique chez ces animaux avait toujours été négligée. Depuis les observations
bien imparfaites de Hewson publiées auparavant (H), rien n’avait été fait sur ce sujet.
Nous devons encore ajouter que Panizza ne se contenta pas d’é'tudier le système lymphatique, 11
porta également une attention sérieuse sur le système sanguin et les viscères des animaux choisis pour
ses recherches spéciales'.
I Nous n’en avons pas fini avec le savant professeur de Pavle. La structure du coeur chez le Crocodile,
, dont les notions les plus exactes avaient été introduites dans la science par Ilcntz et par Meckei, devint
aussi l’objet d’investigations attentives de la part de Panizza. Selon' toute apparence, l’anatomiste ita-
hen ignorait les observations de ses devanciers. Comme ceux-ci, il constata que le coeur chez les
Crocodiles est divisé d’une manière parfaite en deux cavités, au moyen d’une cloison musculaire. De
cette disposition il conclut naturellement que le caractère classique assigné par tous les naturalistes au
coeur des Reptiles d’être uniiocülaire (bien qu’il existe chez quelques-uns une cloison incomplète) n ’est
pas applicable aux Crocodiles. L’auteur décrivit aussi les valvules placées à l’enlrée des oreillettes et
les principaux troncs artériels; il insista particulièrement sur la.présence d ’une ouverture située à la
base du coeur, établissant une communication directe entre la grande aorte et Îaorie gauche à leur
point de contact , de telle sorte qu’un mélange de Sang artériel et de sang veineux ne peut manquer de '
s opérer. Ainsi, la conformaliou du coeur des Crocodiles est reconnue comme très-semblable Scelle du
coeur des Mammifères et des Oiseaux:; mais, par suite de l’observation de Panizza, d ’un orifice dans
les parois de la grande aorte et de l’artère pulmonaire, il dévient évident que le mélange du sang .veineux
e td u sang artériel, qui chez tous les autres Reptiles a lieu dans ¡a cavité du coeur, s’effectue chez
les Crocodiles par cet étroit passage, au moins dans une certaine mesure (2).
La communication observée, par Panizza entre Partère pulmonaire et l'aorte dans le Crocodile é ta it,
d un autre-côté, signalée à peu près eu même temps par M. Martin Saint-Ange (3); mais il est juste de
reconnaître qu’ici l’ensemble des faits n é fut pas constaté avec la même rigueur.
D’autre p a rt, M. Mayer exposa le' résultat de ses recherches sur lé même sujet; la communication
.entre la grande aorte et l’artère pulmonaire lui avait échappé (4). Ainsi, dans l’espace d’une annééà
peu près, le coeur des Crocodiles avait bien occupé les anatomistes. Weber, Meckel, Panizza, M. Martin
Saint-Ange, M. Mayer avaient livré leurs observations à cet égard.
Toujours dans le même temps, M. J. Müller, dans un mémoirè sur les coeurs lymphatiques des
Batraciens, et particulièrement des Grenouilles, signala la présence des mêmes organes chez'les Lézards
a la base de leur queue (5). Celte observation confirmait celle de Panizza, dont le savant professeur de
Berlin n avait pas encore connaissance.
W * e < ^ M l o f tU L y m vh a t i e s y , t e m m im t l i i b i a m a m im l s im im P i s h « .— n i h ! i 1fh ic a l Tn uu a ctio iu , t. I , p. 178 .e t
Journal Je physique. — IiiiroJ uclion, 1. 1 , p. 350 e t 6 0 t . v.,i
M f " S“"“ * 1 Crocodilus Inclus. - Bib lio lh .m .ta lé SU allO lloodj. . • ,™ , . t. LXX, p. -87. -
(3) Revue encyclopédique, t. LVII, p . 408 (4833).
;(4) Frort'ep’s nolizen, n° 796 (4 833).
(5) Philosophical Transactions o f the royal Society, part, i , p. 89 (1833).
D’un autre côté, le même auteur déclara que tons Ies-Reptiles ont un péûis, que c’est à tort qu’on
a pu regarder le Caméléon comme en étant privé, qu’il existe à la place ordinaire chez cet animal,
où il est très-petit 0 ).
Deux auteurs se livrèrent simultanément à des recherches spéciales sur les pores des cuisses e t sur
les glandes fémorales qu’on observe chez divers Sauriens ; l’un, M. Meisner, deBâle, fit une étude
approfondie de ces parties (2); l’au tre , M. J e docteur Otth, de Berne, compara les papilles aux durillons
de la main des Grenouilles (3) ; mais, d’après toutes les observations, ce sont en réalité des glandes,
comme le fait observer M. J. Müller dans l’un de ses rapports sur les travaux d’anatomie et de
physiologie.
Pendant le cours de la même année, la palseontologie erpélologique a eu sa part dans les recherches
des naturalistes. Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire a publié dans plusieurs mémoires de nouvelles observations
sur les Crocodiles fossiles du genre Teleosaurus (4). Ce type lui a servi à traiter plusieurs
questions générales. Il s’est occupé aussi des lames osseuses du palais dans les principales familles
d’animaux vertébrés, et plus particulièrement sur la spécialité de leur forme, chez les Crocodiles et
les Téléosauriens ; des formes de Y arrière-crâne chez les Crocodiles et les Téléosaures et des pièces
osseuses de l'oreille chez ces Reptiles.
Mantell a fait connaître les débris d’un gigantesque fossile du genre Iguanodon et un nouveau type
de S aurien, le genre Hyloeosaurus (5).
Les changements de coulèurs que subit le Caméléon n’ont pas cessé de préoccuper les naturalistes.
M. Milne-Edwards profite d’une circonstance, non pas pour s’abandonner à des conjectures comme
l’avaient fait déjà la plupart des observateurs, mais pour se livrer à une véritable recherche. Ce zoologiste
étudie la structure de la peau, et particulièrement les couches pigmentaires, et il est amené par cette
étude à conclure « que le changement de couleurs des Caméléons ne dépend essentiellement ni. du
» gonflement plus pu moins considérable de leur corps et des changements qui peuvent en résulter sur
>> l’état, de leur sang ou de la circulation, ni de la distance plus ou moins considérable que les tuber-
»•cules laissent entre eux; qu’il existe dans la peau de ces animaux deux couches de pigment super-
» posées, mais disposées d e façon à se montrer simultanément ou bien à se cacher l’une au-dessous de
» l’autre; que tout ce qu’il y a d’anomal dans les changements de couleur éprouvés par les Caméléons
» peut être expliqué par l’apparition du pigment de la couche profonde en quantité plus ou moins
» considérable au milieu du pigment de la couche superficielle, ou sa disparition au-dessous de cette
» couche (6). »
Dans le même temps Carus publie son Manuel d’anatomie comparée, qui contient une courte exposition
des caractères organiques des Reptiles ; ce n’est pas dans cet ouvrage qu’il faut chercher d e nouveaux
faits (7).
(4) Voy. Müller’s Archio, s. 58 (4834).
(2) C. F. Meisner, De Amphibiorum quorundam p a p illis glandulisque femoralibus. — Basileæ (4833).
PI Ueber die Schenkelwarzen der Èidechsen von Ad. Olth. — Tiedemann’s und Treviranus Zéilsch rift fiir Physiologie, — Bd. V
6V 404 (4833).
(4) Mémoires de l’Académie des sciences de l’In stitu t, t. X , p. 3 , 27, 43 e t 9 3 , pl. i (4833).
(5) London and.Edinburgh Philosophical Magazine, t . II, p. 450 (4833).
(6) Note su r les changements de couleurs du Caméléon. — Annales des sciences naturelles, 2® sé rie , I. I , p. 46 (4834). '
(7) Lehrbuch der Vergleichenden Anatomie..— 2 vol. avec allas. — Leipzig (4834).