L'artère spinale, naissant entre les artères pédieuses, descend sur le grand cordon abdominal, mais
BOUS n avons pu la suivre d’une façon assez complète pour dire comment ses branches se distribuent
dans les différents zoonites de l’abdomen.
Les artères hépatiques ne sont naturellement qn’au nombre de six, puisque le coeur n ’a pas plus de
six chambres (1). Du reste , leur origine et leur mode de distribution dans les grappes utriculaires du
foie sont tellement semblables à ce qui existe chez le Scorpion et chez le Thélyphone, que la descrm-
on serait superflue; la figure où elles sont représentées en donne d ’ailleurs la m eilleure idée possible.
L a rtè re postérieure ou uroïdale est en continuité parfaite avec la dernière chambre du coeur fa')'
elle traverse les trois derniers zoonites de l’abdomen appuyée sur le réctum ,-eLvient se terminer en
rameaux extrêmement déliés sous la petite pièce operculaire terminale qui semble bien être un vestige
de ta queue du Thélyphone et du Scorpion, car de petits muscles lui donnent une mobilité propre
L artère uroïdale est très-réduite, si nous la comparons à celle .des autres Pédipalpes, mais cet amoindrissement
est en rapport avec l ’absence de prolongement abdominal.
Système oememn - Nos observations sur le système veineux ne nous fournissent presque rien de
particulier a signaler après ce que nous avons dit de cet appareil chez le Scorpion et le Thélyphone
Tons es canaux sont constitués de la même façon chez le Phryne; üs sont plus nombreux dans lé
céphalothorax, ce qui est indiqué p a r le développement des muscles , e t, sons le bord latéral du
boucher, il existe un canal circulaire nettement délimité. Sur les individus conservés dans la liqueur
le tissu granuleux qui circonscrit les trajets sanguins est souvent assez solidifié pour permettre dé
suivre, au moins en partie, les voies que p arcourt le sang veineux. Dans les appendices, on reconnaît
aisément le canal pnncipal, qui se comporte, comme dans nos types précédents, ainsi que les grands
canaux thoraciques et abdominaux. 8
Les vaisseaux pulmonaires ne se distinguent pas non pins de ceux du Thélyphone (3V formés
de même p a r des prolongements de la tunique qui revêt les poumons, leur paroi s’affaiblit extrêmement
a la base et a 1 extrémité de l’abdomen, e t ne diffère plus alore bien sensiblement de celle de la
plupart des trajets veineux. , ™
Vaisseaux pnmmcardiaques. — Nous n'avons rien à noter encore touchant les vaisseaux pneumô-
cardiaques, si ce n est qu’on en compte seulement six paires (4). Ils s’abouchent, de même que
respiratoires! ^ la‘éra' (5) r “ le Ba“« V * » ^ e r s é les organe^
En comparant , avec une scrupuleuse attention l’appareü circulatoire du Phryne-à celui des deux
antres types de l'ordre des Pédipalpes, on remarque fort peu.de différences importantes. Les plus
notables sont offertes p a r la forme du coeur et p a r la bifurcation dé l’aorte. Chez le Phryne, le coeur,
H l PI- 44 b is , fig. 4 , côté droit.
(2) PL | b is , fig. | e.
(3) Pl. j | fig. 9 |
(4) Pl. 4 4 b is , fig. 4 , côté gauche.
(5) P l. 44, fig. 9 d , d.
sensiblement pins large dans sa portion antérieure e t rétréci en a rrière , est relativement pins co u rt,
n’ayant que six chambres peu allongées, au lieu de sept; ce qui détermine le nombre des artèrés
hépatiques et des vaisseaux pneumocardiaques. D’un autre côté, l’ao rte , qui chez le Scorpion e t le
Thélyphone se divise seulement lorsqu’elle a atteint lè cèrveàu, se bifurque dans le Phryne à une
grande distance en arrière de cet organe. Le vaisseau semi-circulaire entourant les lobes cérébroïdes
ressemble tout à fait à celui du Scorpion, et lés artères du céphalothorax se ramifient presque
exactement comme dans le Thélyphone. Il n’y a pas lieu d’insister sur de légères modifications dans
la longueur e t le volume de certaines branches artérielles; cè sont des différences en rapport avec les
proportions des parties auxquelles les vaisseaux apportent le fluide nourricier;
Quant au système veineux, tout en voulant garder une certaine réserve, à cause de nos observations
incomplètes à l’égard du Phryne e t du Thélyphone, nous pouvons affirmer néanmoins que les grands
canaux sont presque identiques dans les trois types de l’ordre des Pédipalpes, et que les trajets
secondaires sont multipliés en raison du développement des muscles, comme la quantité des ramifications
artérielles dérivant d’une môme branche.
Mouvements du fluide nourricier dans les vaisseaux. — Mécanisme de la circulation, ■— Entre le
Phryne, le Thélyphone et le Scorpion, existe-t-il quelque différence dans la manière dont le fluide
nourricier se meut dans les vaisseaux? L’observation directe nous fait défaut pour répondre à la
question, puisque, pour les deux premiers types, nos recherches n ’ont pu être faites sur des animaux
vivants; cependant, d’après certaines modifications organiques, on peut être assuré que l’énergie du
mouvement circulatoire n ’est pas absolument la même dans ces différents Arachnides. Lorsque chez
le Phryne on voit le coeur tendre à la centralisation à un degré plus prononcé que dans le Scorpion,
et prendre un peu la forme d’un cône allongé dont le sommet se trouvé dirigé en a rrière , il .est
impossible de ne pas reconnaître là une conformation de n ature à rendre l’organe d’impulsion propre
à chasser le sang dans l’aorte avec plus de force que chez le Scorpion, et au contraire à ne le laisser
écouler que faiblement dans l’artènfc postérieure devenue presque rudimentaire.
La bifurcation de l’aorte à une certaine distance en arrière du cerveau, de façon à faire diverger
très - graduellement les deux troncs, est bien évidemment aussi, une disposition favorable pour
conduire le sang dans les appendices avec plus de rapidité que chez l’animal où la bifurcation a lieu
dans un point où se produit nécessairement une brusque déviation latérale. Il nous parait difficile de
ne pas conclure de ces faits que la marche- du fluide nourricier doit être plus rapide chez le Phryne
que chez le Scorpion. Or, le premier de ces deux types est certainement doué d’une agilité très-
supérieure à celle de l’autre; nous en avons jugé d’après sa conformation générale et d’après le grand
développement des muscles de ses appendices locomoteurs (1). L’énergie du mouvement circulatoire
se trouverait ainsi re n d u e nécessaire par le degré d’activité de l ’animal, et obtenue p a r la nature,
comme c’est le cas ordinaire, au moyen de modifications organiques fort légères;
Le Thélyphone* sous tous les rapports, représente un terme intermédiaire entre le Phryne e t le.
Scorpion.
Le mécanisme général de la circulation ne peut du reste rien offrir de particulier chez le Phryne,
puisque les instruments sont semblables à ceux des autres Pédipalpes; leur force relative seule n ’est
(4) Vo y ez au reste à c e sujet quelques remarques d’un observateur anglais, M. Templeton, sur le s mouvements d’un Phryne
de l’île d e Ceylan. — Annals and Magazine o f n a tùra l History. Vol. XVII, p . 66 (4 846).