Sur chacun des zoonites de l’abdomen, à l’exception du premier et du second, on remarque deux
dépressions ponctiformes bien marquées, mais un peu moins apparentes' sur le dernier arceau que sur
les quatre précédents (1). Ces légers enfoncements sont dos aux attaches de piliers musculaires qui
seront décrits plus loin. Autrefois les naturalistes, et particulièrement Treviranus, ont pris de ces dépressions
pour .des ouvertures, et les ont considérées comme des stigmates. L’erreur n’a pas tardé à être
reconnue, et depuis on les a désignées fréquemment sous le nom de fauoe stigmates.
*
Considérée en dessous, la portion élargie de l’abdomen ne présente que cinq sclérodermites (2). Le
premier correspond exactement aux trois premiers arceaux supérieurs réunis. Il est en forme de cône
tronqué, sensiblement arrondi sur ses bords, articulé en avant avec le stefmite postérieur, paraissant
ainsi enclavé entre les hanches de la dernière paire de pattes. Les autres arceaux correspondent aux
quatre dernières pièces tergales; le second, le troisième et le quatrième sont à peu près égaux, ayant
leur bord antérieur à peine sinueux avec un très-petit bourrelet et une légère saillie conique à chacun
de ses angles (3). Le dernier sdérodermite inférieur de l ’abdomen affecte la même formé générale que
la pièce dorsale correspondante; seulement il n’est point échancié en avant, et ses côtés sont un peu
plus rétrécis (4). .
Toutes ces pièces ventrales sont parfaitement lisses, plus minces que celles de la région dorsale, et
par conséquent plus flexibles. D’ordinaire, le bord antérieur d e chaque sclérodermite est également
un peu recouvert par le précédent ; la membrane unissant les arceaux les uns aux autres, presque
toujours repliée en dedans, ne s’étend que chez les femelles quand leur abdomen est en état de tur-
sescence •
On distingue sur ces pièces, principalement en arrière, quatre carènes extrêmement faibles, et
même, dans certains cas, fort peu apparentes; jamais elles ne présentent d'aspérités.
De chaque côté des quatre premiers sclérodermites inférieurs, il existe une ouverture eu forme de
boutonnière dirigée un peu obliquement; ce sont les stigmates ou orifices respiratoires. On en compte
ainsi quatre paires chez les Scorpions. Chaque ouverture est entourée d’un rebord saillant, assez faible
du reste, qui est le péritrhme, comme l’a appelé Victor Audouin.
Portion c a u d if o rm e . — Cette partie de l'abdomen presque cylindrique, plus longue que tout le reste
du corps, a tout à fait l’apparence d’une queue, mais l’apparence seule; le canal intestinal la traverse
et vient aboutir très-près de son extrémité. C’est donc tout autre chose que ce qu’on appelle chez tous
les animaux du nom de queue ; aussi nommons-nous cette partie, la portion caudiforme de l’abdomen. Elle
est formée de six zoonites (S); ce sont ici de véritables anneaux ou tubes placés à la suite les’uns des
autres. Dans chacun d’eu x , en un mot, on ne peut reconnaître qu’un seul'sclérodermite ; il èst impoS-
sible d’y apercevoir aucune trace de suture, aucun indice de soudure de deux arceaux. En soumét-
1 E
(2) Pl. i , fig- p et fig. 8 h , t , k , l , m.
(3) Fig. 8
(4) Fig. 8 m.
(B) Pl. i , fig. 1 et 2 , et fig- 7 », k , l , m , n , o.
tant le squelette tégumentaire d ’un Scorpion à l’action de la potasse.caustique, en réduisant l e ’tégument
à sa mince couche de chitine, on observe toujours une continuité parfaite dans la substance qui
constitue. chaque zoomte. Plus tard nous montrerons qu’il y a là dès l’origine une ossification confuse.
Ces pièces ont leur portion antérieure étranglée, de façon à s’articuler solidement les unes avec les
autres et a conserver dans un sens une assez grande mobilité. Leur bord inférieur avance un peu plus
que le bord supérieur, et en arrière leurs angles latéraux font.saillie, emboîtant ainsi la portion rétrécie
du zoomte suivant. De cette manière, chaque auneau n’est mobile avec le précédent, ni dans le sens
latéral, m dans le sens inférieur; il ne peut que se redresser. Le premier seul, articulé avec le dernier
zoomte de la portion élargie de l’abdomen, et plus libre à son insertion, peut se diriger latéralement
en entraînant dans sou mouvement les zoonites placés à sa suite.
Tous ces anneaux sont un peu excavés dans leur milieu, ayant en dessus deux carènes crénelées
partent des côtés et se rapprochant en arrière, deux de chaque côté et quatre en dessous; les latérales
supérieures suivent presque la même direction que les dorsales, les autres sont droites; elles sont
réunies en avant p ar une carène transversale également crénelée ou tuberculée.
Les cinq premiers zoonites ont une même forme générale.
I H H m ü s'articule aTe“ le demier ““ “ “au de la portion élargie, est le plus court et le plus
renflé, son bord antéro-supérieur ne présente pas d’échancrure au milieu.
B B | P'" 8 all0n*é ’ a™ 868 c6t& P>“8 Parallèl6s 1 » n bord antéro-d une petite échancrure au milieu. supérieur pourvu
Le troisième (3) est semblable au précédent, à peine un peu plus long
Le quatrième (4) est notablement plus allongé, moins convexe, avec ses angles postérieurs plus
saillants et ses carènes latérales inférieures effacées.
¡ ■ B U (8) f “ Core Plus allo” 8é > Plus aP'a« . sensiblement plus étroit, un peu étranglé ®n
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B U première zoonites, sont garnies de plus gros tubercules; on eu distingue un sur-
^ — — da ' a * - — - cm
1 | Pl. | fig. 7 i.
(2) Fig. 7 k.
(3) Fig. 7 I
(4) Fig. 7 m.
(5) Fig. 7 n .
(6) Fig. 46 o.
g Fig. 46 o.