La cuisse,:le méropodite, suivant la nomenclature de M.. Milne-Edwards, est assez longue èt
prolongée extérieurement à sa b a s e, de manière à atteindre des deux côtés l’extrémité .du tro-
chanter (1). Sa face externe est arrondie, et vers le bout légèrement courbée. Sa face interne, qui
est plane , présente à son extrémité une profonde échancrure permettant à la jambe de se replier
complètement sur la cuisse; cette face plane a son bord supérieur et son bord inférieur armés
d e cinq grandes pointes et d’un certain nombre de petites dents. La surface des cuisses est partout
granuleuse, à l’exception du côté interne.
La jambe n ’est guère plus longue que la cuisse (2). Un peu arquée et assez grêle à son origine,
elle s’élargit graduellement jusqu’à son.extrémité. Sa partie extérieure, légèrement cintrée, offre
une carènè inférieurement; sa face interne, larg e , u n peu concave et faiblement échancrée.au
sommet, a son bord supérieur garni de sept pointes, dont trois très-grandes, e t son bord inférieur
.pourvu également de plusieurs dents très-robustes encore, mais cependant à un degré moindre que
les autres.
Le tarse n ’a pas la moitié de la longueur de la jambe (3); arrondi en dehors^' p lat ou même un
peu, concave .en dedans, il porte à sa partie supérieure ou interne deux pointes, dont une très-
grande, une à sa partie inférieure ou e x te rn e ,-e t en outre plusieurs petites dents (4). Le tarse
des pattes-mâchoires n’offre aucun prolongement digitiforme; terminé par un article ou doigt
mobile, il ressemble à une griffe : ce n ’est plus la pince préhensible du Thélyphone ou du Scorpion.
Le doigt mobile, presque aussi long que le tarse lui-même, est un peu arqué, terminé en pointe
aiguë et garni de poils fins et serrés. Il se fléchit sur le tarse de dehors en dedans, mais l’amplitude
de son mouvement est assez limitée.
Le tarse peut se replier vers la face interne de la jam b e , à peu près jusqu’au point de former
un angle droit avec cette dernière. Lorsque la flexion de la jambe sur la cuisse est complète,
le tarse vient s appuyer sur le trochanter e t sur la hanche. D’après celte conformation, il est
de toute évidence que le Phryne,, après avoir saisi une proie, la retient entre la cuisse et la jambe
dé ses pattes-mâchoires si puissamment armées, et que le tarse ferme complètement l’espace dans
lequel la victime se trouve enserrée.
Pâlies ambulatoires. Portion basilaire. |— Les articles basilaires .des pattes entrent encore
chez le Phryne pour une p art considérable dans la constitution de la partie inférieure de la cage
cephalothoracique, dont la largeur proportionnelle est très-supérieure à celle que nous lui avons
vue dans les autres types de l’ordre des Pédipalpes. Bien plus ici que chez les Thélyphones,
l’écartement des coxopodites des deux côtés du corps est considérable, à cause de la dimension
acquise par l’appareil sternal (5). Les hanches des pattes antérieures sont fort minces e t refoulées au-
dessus des articles basilaires des pattes de la seconde paire (6), de sorte que ces derniers se trouvent
être contigus aux coxopodites des pattes-mâchoires. Les hanches des trois dernières paires de
H | Pl. 40 b is , fig. 4 e t 2 d.
(2) Pl. 40 b is, fig. 4 , 2 e.
(3) P l. 40 b is, fig. 4 , 2 |
(4) Pl. 40 b is, fig. 8.
(5) Pl. 40 b is, fig. 2 e t fig. 7 l ,m , n , o,
(6) P l. 4 0 b is, fig. 2 e t fig. 40 c.
pattes sont longues, étroites e t épaissies graduellement d e .le u r origine à leur extrémité d.-):
Observées en dessous, elles paraissent comme tronquées à leur sommet; en dessus, leur portion
re , qui est tres-courte, est assez fortement échancrée pour rendre facile le redressement du
trochanter (2).
_ K è « s épimérimries ou épimérites. - Ce qu'on peut considérer comme des épimérites est réduit
■ t M l de vesti*es' Seulement au-dessus des coxopodites dès pattes-mâchoires, sous le bouclier
céphalothoracique, il existe dans le tissu membraneux une petite plaque, qui est sans aucun
doute un rudiment de pièce épimérienne (3). Les pattes ambulatoires n’offrent aucune trace de
ce sclérodermite.
Comté thoraaque. — La partie intérieure de la cage thoraciqüe est assez simple (1). Les coxopodites
des pattes-mâchoires et des pattes ambulatoires, à l’exception de ceux de la première paire ont
leurs parois latérales élevées à peu près également; ce sont autant de lames rabattues' d’avant en arrière
qui forment des cloisons transversales, assez flexibles vers leur origine pour être rapprochées ou
écartées par le jeu des muscles (8). Ces cloisons, constituées uniquement par les parties latérales des
coxopodites, ne s’étendent pas jusqu’au milieu de la cavité thoraciqüe, occupé par les pièces ster-
nales. Il y a un espace plan, les sternites et épisternites postérieurs seuls envoyant à l’intérieur de pe
Mes lames verticales disposées dans le sens de la longueur du corps, et toutefois un peu obliquement
de dedans en dehors (6). On. v erra bientôt que ces lames, situées à la base du céphalothorax
au-devant de l’abdomen, remplissent un rôle utile dans la circulation du sang.
Pattes ambulatoires. — Portion libre. — Les pattes antérieures semblent être en quelque sorte
séparées des autres; leur portion basilaire, par suite de sa ténuité, étant refoulée au-dessus
des coxopodites des pattes de la seconde paire (7). Ces pattes antérieures du Phryne bien
plus, encore que celles du Thélyphone, se distinguent des suivantes par leurs particularités
de conformation. Elles sont extrêmement grêles e t d’une prodigieuse longueur, avec un tarse
multiarticnlé.|8). Leur trochanter est un article court, un peu élargi e t tronqué obliquement
au sommet; leur cuisse, une longue tige mince, très-légèrement arquée e t quelque peu renflée
à son extrémité; leur jambe, une très-petite pièce courbée én dedans, et leur tarse une
baguette effilée d ’une énorme longueur, composée de deux séries d’articles; la première Série
qui en offre vingt-sept, tous cylindriques, à l’exception du dernier, qui est échancré au b o u t’
représente le premier article du tarse des autres pattes; la seconde sé rie , formée de quarante-
(4)‘P l. 40 b is, fig. 2.
(2) Pl. 40 b is, fig. 4 e t fig. 40 d, d , d".
(3) P l. 40 b is , fig. 40 e.
(4) Pl. 40 b is , fig 40.
(5) Pl. 40 b is, fig. 40 f , f .
(6) Pl. 40 b is, fig. 40 g , ( f.
(7) Pl. 40 b is, fig. 4 et 2 , et fig. 40 o.
(8) Pl. 40 b is, fig. 4 e t 2.