composition de la tête de l’un des types les plus remarquables de la classe des Reptiles, les Crocodiles,
il compara tous les os de la tête de ces animaux à ceux de la tête des Mammifères, et chacun fut ainsi
déterminé (1). Le célèbre professeur du Muséum d’histoire naturelle de Péris fut heureux dans plusieurs
de ses déterminations : les recherches ultérieures les ont confirmées; d’autres, au contraire,
n ont pas été acceptées. Mais ce qui fait le mérite très-réel de ce m émoire, c’est qu’il a tracé bien nettement
une voie à peine indiquée encore, qu’il a imprimé une direction vraiment scientifique, vraiment
philosophique ; pour l’étude de l’ostéologie des Reptiles. Une fois reconnu que le plan est le même
chez le Reptile et chez le Mammifère, on pouvait bien encore, lorsqu’on était peu riche de faits, se
tromper quelquefois dans la détermination des parties analogues; mais, un peu plus tôt ou un peu plus
tard , les faits devenant mieux connus et connus en plus grand nombre, on devait arriver à des résultats
certains.
. Dans le même le“ Ps > Nitzsch donna une courte description des organes respiratoires des Reptiles, qui
n’ajoute guère à ce qui en avait été dit par G. Cuvier (g).
Un médecin de Paris, Delaroche, fit connaître le résultat d’expériences sur la température d’une
Tortue de mer (3).'
Descourtilz publia une série de détails sur l’organisation du Crocodile de Saint-Domingue (CromiMm
aoulus, Geoffroy) (4).
Bientôt après, un naturaliste célèbre de l'Allemagne publia une monographie anatomique d’un type
remarquable de la classe des Reptiles et de l’ordre des Sauriens, le Dragon (Draco volans) (5). L’auteur
a décrit et représenté le cerveau, les organes de la vision et de l’ouïe, le squelette, l’appareil alimentaire,
les reins, le coeur et les principaux troncs artériels et veineux, les poumons et les organes génitaux
de la femelle de cet animal. Ce n’est pas là sans doute une étude approfondie de l’organisation
de ce.Saurien, mais c ’est un travail qui a permis d’en reconnaître plusieurs particularités ignorées
jusque-là.
A cette époque, la myologie des Reptiles avait été encore fort peu étudiée, particulièrement celle
des Ophidiens. C’est sur ce point qu’un naturaliste anglais, EverardHome, entreprit le premier des
recherches spéciales (6).
Après la publication de son mémoire sur le D ragon, Tiedemann donna une.attention, spéciale aux
glandes vénéniûques des SerpenU (7); sujet qui a beaucoup occupé les anatomistes, et qui avant
cette époque, avait déjà été étudié par Everard Home.
Durant les longues périodes qui ont produit les oeuvres que nous .avons déjà énumérées, le système
nerveux, avait été l ’une des parties les plus négligées de l’organisation des Reptiles.- -C’est à un anatomiste
de l’Allemagne, dont la célébrité est devenue assez g rande, Carus, que l’on doit les premières
recherches importantes sur le cerveau des Reptiles. Ce savant; dans son travail sur le système ner-
(1) Détermination des pièces gu i composent le ordne des Crocodiles— Annales du ilu s ium d'hist. nat. I. X p S49 pl i v (18071
(2) De Respiratione anim a lium , auct. C.-L. Nitzsch. VitebergaJ (4808). ’ v ''
(3) Bulletin de la Société philomathique, p . 469 (1808).
(4) Voyages d ’un naturaliste, t. III, p. 44 ; p l. i i, m , iv et v . Paris (4809).
(5) Anatomie und Naturgeschichte des Drachens, von Dr Friedrich Tiedemann. Nürnberg,(4844).
(6) Philosophical Transactions o f London, p. 4 63- (4812).
(7) Ueber die Speicheldriisen der Schlangen. ^ Denlcschriften der konigl. Alcad. zu München (4843), p . 25, Tab. 2 (4844).
veux ( !) à décrit avec assez de détails et d’une manière comparative la moelle épinière et le cerveau
chez un Chélonien (Testudo midas); Chez le Crocodile j chez deux Sauriens (Iguana,. et Draco viridis
d’après Tiedemann) et chez un Ôphidien. L’auteur a représenté les parties qu’il à décrites, mais ses
figures sont loin d’être d’une netteté irréprochable.
La myologie des Ophidiens, étudiée chez une grande espèce de Boa, fut vers le même temps décrité
en détail par un anatomiste allemand, Hübner (2)', qui malheureusement n’avait pas connaissance des
belles observations de Home sur le même sujet. Le mémoire de Hübner est aussi accompagné de
figures> qu i, tout en laissant beàuçoup à désirer, servent néanmoins d’une façon avantageuse pour
l’intelligence de la description.
Dans le grand ouvrage de Éverard Home, il faut remarquer un petit nombre de fëûts relatifs à l’organisation
des Reptiles..L’auteur a représenté l’estomac de la Vipère et celui.de la Tortue (3) vus intérieurement,
et il a figuré aussi les dents des Serpents (4).-
En' 1817» Weber, dans son Anatomie comparée du système nerveux sympathique (5), a appelé le
premier l’attention sur le système nerveux viscéral des Reptiles; mais ce qu’il en a fait connaître se
réduit a fort peu de chose.
‘ Wilhelm Sômmerring, auquel on doit des observations sur la structure des yeux chez les principaux
.types du Règne animal,(6), a décrit et représenté la structure de l’oeil chez un Chélonien {Testudo mi-
das), un Émydosaurien (Crocodilus sclerops), un Saurien ( Laçerta monitor) et un Ophidien ( Coluber
Æsculapii)\£iâ
Nous citerons encore de la même époque un mémoire sur le sens du toucher chez les Serpents par un
naturaliste al lemand, Helmann (7) ; deux mémoires de. Meckel, l’u n sur le système respiratoire des Reptiles
(8), l’autre sur l’os hyoïde de ces animaux (9). Dans le premier, l’auteur a donné la description des
organes de la respiration chez un assez grand nombre de types de la classe des Reptiles, et, comme principaux
résultats de ses recherches, il a exprimé les faits suivants : « Que, chez ia plupart des Ophidiens, il
» existe un poumon double plus ou moins parfait; que chaque moitié de poumon se complète d’après
» le,même type chez les Sauriens; que, chez plusieurs Ophidiens, la partie celluleuse des organes res-
» piratoires manque en avant du coeur; que la partie soi-disant celluleuse de la trachée de la plupart
» des Ophidiens correspond à ia partie antérieure du poumon des autres Reptiles; que les poumons ont
»¿.-la structure la plus compliquée, et la surface respiratoire la plus considérable dans les Tortues mari-
. » nés et la plus petite chez les Sauriens en général. »
Dans le second mémoire, Meckel a donné .également une description comparative de l’os hyoïde
chez divers Reptiles appartenant à chacun des ordres de cette classe.
En même temps, le docteur F. Tiedemann a publié une notice relative à une particularité des organes
respiratoires chez une espèce du groupe des Sauriens ( Gecko fimbriatus) (10).
• (4) Versuch einer Darstellung des Nervensystems und insbesondere des G eh ims, von Cari (ïustav Carus. — Leipzig, 4 8 4 4 ,
¿ 4 6 9 , etc.
(2) De Organis motoriis Boce caninté. — Dissertalio inauguralis, auctor Fridericus Ludovicus Hübner. — Berolini, 4845.
(3) Lectures on the comparative Anatomy b y sir Everard Home, t. II , pl. lx iv (4 844).
(4) Làc. c it., pl. ix v : -
(5) Anatomia comparata ne rv i sym p a th ici; auct. Ernesto Henrico Weber, p. 49 (Lip siæ, 4847).
(6) De oculorum hominis animaliumque seclione ho rizonta li; auct. Delmar Wilhelm Sômmerring (Goettingæ, 4848).
(7) Ueber de n Tastsinn der Schlangen. Goltingen (4847)’.
(8) Ueber dos Respirationsyslem der Reptilien. — Deutsches Archiv fiir-die Physiologie^ von J: F. Meckel, Bd ÏV, S. 60.
Taf. ii (4848). .
(9) Ueber das Zungenbein der Amphibien. — Meckel’s Archiv, Bd IV, S. 223 (4848).
(40) Ueber einen beim gefraiizten Gecko. — Meckel’s Archiv, B‘d IV, S. 549, Taf. vj Fig. 3, 4 (4848).