Un peu pins la rd , Cnvier présenta un arrangement des Oiseaux, tout à fait inspiré par/celui de
Lmné. Il y eut: I" les Oiseaux de proie (Aecipilrcs), dont les Pies-Grièches forent expulsées pour être
classées parmi les Passereaux ; 2" les Passereaux (Passer«), augmentés de ces dernières et d'une partie,
des Ptcoe de Linné; 3" les Oiseaux grimpeurs (Scansores), pour les représentants de l’ordre des Picoe,
dont le doigt extérieur est tourné en arrière comme le pouce, qui comprit des types très-divers, comme
les Pics, les Torcols, les Coucous, les Çouroucous (Trayon), les Toucans, les Perroquets; puis, 4" de
même que dans la méthode du naturaliste suédois,,les Gallinacés (GalUnoe, Lin.), parmi lesquels furent
conservés les Pigeons; 5 - les Oiseaux de rivage ( Gmlloe, Lin.), et. 6- les .Oiseaux nageurs ou Palmipèdes
(Insères, Lin.). Ajoutons que Cuvier mentionna dans un paragraphe particulier, entre le chapitre
des Gallinacés et celui des Oiseaux de rivage, avec ce titre : Les Oiseaux qm ne peuvent voler,
1 Autruche, le.Casoar, le Touyou ( ll lr n ) et le Dronte (D icta )..Ces .types semblent. Soi être rattachés
aux Gallinacés, mais il est facile de s’apercevoir qne l’autenr, à. cette époque, n’osait les .comprendre
dans aucune de ses divisions (1).
Il n y a vraiment rien à dire de la classification de Lacépède. Celui-ci partage les Oiseaux en deux
sous-classes suivant que le Pas de la jambe est garni on dénué de plnmes et, en quarante ordres (-2).
Meyerel Wolf offrirent une dislribution des Oiseaux qui s'éloignait encore à certains égards des
précédentes; ces naturalistes admettaient une première division pour les Oiseaux terrestres comprenant
sept ordres : t ” les,Oiseaux de proie (.terpitres); *• les CorbeauxfCorares), emprunté à Brisson;
M M H H B h poar les Pics- TorcoIsi Grimpereaux et Alcyons; 4” 'les [Chanteurs (Oscines); 5" les.
Chéhdons (Chchdoncs), c’est-à-dire les Hirondelles et les Engoulevents ; 6" les Pigeons ( Cohmboe), ces
derniers tirés encore de Brisson, et 7” les Gallinacés ( G a i l im ) ,Une seconde division réunissait les
Oiseaux aquatiques, partagés en deux ordres; 8" les Gralles (Gralloe ou Échassiers), et 9" les Nageurs
(Ratantes), c’est-à-dire les Palmipèdes (3).
A lamêmeépoque llliger. en adoptant les vues de Cuvier à l’égard des Oiseaux, y apportait une
modification bonne sons un rapport, mauvaise sous un autre. Admettant un ordre particulier (Çursores),-
pour l’Autruche et le Casoar, il plaçait dans la même division les Chevaliers,(Glmmdrms), l’Avoceüé
(mmantopus), les Huitriers (Hoematopm) et les Coure-Vités(Tachydmmus). Pour les autres groupes cet
auteur se contenta de changer les noms; les Oiseaux de proie furent les Ravisseurs (Raplalorcs); les
Passereaux, les Marcheurs (Ambulalores); les Gallinacés,, les Ratisseurs,(fi«0r « ) , les,Échassiers ou
Gralloe furent lés Gmllatmes; les Palmipèdes, les Nageurs (lYatatcres); les. Grimpeurs conservèrent la
dénomination imposée par Cuvier(Scansores) (4).
En 181 S, M. Temminck exposa une nouvelle classification. Celle-ci n’a trait encore qu’aux Oiseaux -
de l'Europe, cependant elle permet déjà de juger des vues de l’autenr. Les Oiseaux, parmi lesquels,
disons-nous, ne figurent pas les espèces étrangères, sont répartis dans treize ordres :
1° Les Rapaces (Rapaces), correspondant exactement aux Oiseaux de proie de Cuvier; 3" les Coraces
(Cormes), pour les genres Corbeau, Jaseur, Loriot, Étourneau; 3* les Chanteurs (C m m i) ,,c’est-à-dire
les genres Merle, Cmcle, Gobe-Mouche (Jfuscicapa), Bec-Fin (Sylvia); *• les Passereaux (Passera«’),
(1) Tableau élémentaire de l’histoire naturelle des Animaux, in-8°. Paris, an VI (1797V.
(2) Distribution méthodique des Mammifères et des Oiseaux (1799).
(3) Taschenbuch der deutschen Vbgclkunde. — Frànkrurt am Main (1810).
|4 ) Prodromus systematis Mammalium et Avium,,ln-S°. — Berlin (1811).
pour les Alouettes, Mésanges, Fringilles* etc. ; 3° les Grimpeurs (Scansores) , pour les genres Coucou,
Pic, Torcol, Siltelle (Silta), Grimpereau (Certhia), Huppe ; 6° les Alcyons (Alcyones), pour les Guêpiers
et les Martins-Pêcheurs; 7° les Chélidons ( Chelidones), pour les Hirondelles; 8° les Pigeons ( Columba)',
9° les Gallinacés (Gallinoe)-, 10° les Coureurs (Cursores, genre Outarde); 11° les Gralles (Grallatorèsf)-
c’est-à-dire,les genres V anneau, Grue, Héron, Gigogne, Flammant, Ibis, Bécasseau ( fr in g a ),' Chevalier
( Totanus), Barge (Limosa), Bécasse (Scolopaoo), Râle et Poule d’eau (Gallínula); 12” les Pinna-
tipèdes (Pinnalipedes), pour les genres Foulque, Phalarope et Grèbe, et 13° les Palmipèdes (Palmipèdes)*
ç’e st-à-dire les Hirondelles de mer (Sterna), les Mouettes (Larus), Canards, e tc ., Pélicans,
Cormorans (Carbo), Plongeons (Golymbus), Guillemots (Uria) et Pingouins (Alca) (1 ).
Comme dans l’ornithologie de Brisson, chaque groupe, chaqué petite famille devient un ordre dans
la classification de M. Temminck.
Vieillot,.dont les ouvrages sont souvent cités par les ornithologistes, réduisit à cinq le nombre des
ordres de la classe des Oiseaux. Les Picce de Linné furent réunis aux Passereaux (Passeres), sous le
nom de Sylvains (Sylvicoloe). Les Pigeons ordinairement classés avec les Gallinacés furent rangés avec
les Sylvains. A cette époque, les classifications ornithologiques prirent une forme nouvelle; on commença
à diviser les ordres en familles plus ou moins naturelles (2).
*
Jusqu’ici les naturalistes ne se sont occupés que du genre de vie ou des caractères extérieurs pour
établir parmi les Oiseaux des divisions plus ou moins nombreuses. Maintenant une autre tendance va
se manifester, sans toutefois se propager. Quelques considérations tirées de l’examen du squelette
vont permettre de fixer certains points mieux qu’on ne l’avait fait encore.
De Blainville, dont les idées sur la classification des Animaux ont été souvent heureuses, mit au
jour, en 1816, un arrangement des Oiseaux qui se distingue des précédents par des vues particulières.
Ici les Oiseaux portent le nom de Pemifères. Bien que les caractères des grandes divisions soient pris
surtout de la conformation des pieds, l’auteur assure, dans une note, s’être inspiré principalement de
la forme du sternum et d e ses annexes. De Blainville admet neuf ordres. Ce sont : 10 les Préhenseurs
( Prehensores), c’est-à-dire les Perroquets; 2° les Ravisseurs (Raptalores) ou Oiseaux de proie; 3° les
Grimpeurs (Scansores)-, 4° les Sauteurs ou Passereaux (Saltatores); 5“ les Pigeons (Giratores)-, 6° les
Marcheurs ou Gallinacés(Gradatores), 7° les Autruches {Cursores)-, 8° les Echassiers (Grallatores)’, et
9° les Palmipèdes (Natalores) (3).
Cette classification, comparée à celle de Cuvier, se distingue par des améliorations évidentes. Les
Perroquets sont séparés des Picsou Grimpeurs, auxquels ils ne ressemblent que par un caractère de
très-faible importance, pour constituer une division propre qui se place naturellement en tête de la
classe. A l’exemple de Brisson, un ordre particulier est formé pour les Pigeons. A l’exemple de Moer-
hing et de plusieurs autres, les Autruches sont, avec toute raison, séparées des Échassiers.
Pendant le cours de cette même année 1816, un zoologiste de l’Allemagne, Merrem, émettait une,
opinion-à laquelle on n’a prêté aucune attention, et q ui, selon nous, cependant est pleine de justesse.
Pour ce savant, les Oiseaux doivent être partagés d’abord en d eux divisions principales, suivant qu’ils
(1) Manuel d'Omitliologie ou.Tableau systématique des Oiseaux qui se trouvent en Europe, in-8«.— Amsterdam e t Paris (1815).
(£) Analyse d'une nouvelle Ornithologie élémentaire. — Paris (1816).
(3) Prodrome d’une nouvelle distribution méthodique du Règne animal. — Bulletin de la Société philomatique de Paris, p. 105
1816). . - : - ■■ i'i-t'--•S'