l’appendice un mouvement d’arrière en avant e t un mouvement d’ayant en arrière , ayant tous les
deux leur point d’attache sur le côté et à la face inférieur# de la grande cloison aponévrolique du
céphalothorax. L’un s’insérant sur la paroi latérale antérieure de la hanche, porte la patte en avaht
lorsqu’il entre en action, c’est le prétracteur; l’autre, s’attachant à la paroi opposée, la dirige au contraire
en arrière, c’est celui que nous avons désigné sous le nom d’abaisseur.
Eofin, deux autres muscles occupant la région tout à fait inférieure, viennent encore concourir aux
mouvements généraux des pattes-ambulatoires. L’un de ces muscles que nous avons désigné sous le
nom de constricteur offre ici un volume plus considérable qu’aux pattes-mâchoires. Prenant son point
d’attache, d’une p a rt, vers l’angle basilaire antéro-latéral du coxopodite, .un peu au-dessous, de
l’insertion du prétracteur, et d’autre p a rt, à l’extrémité de l’un des angles inférieurs d e là grande
cloison céphalothoracique, ce muscle affecte une forme un peu conique du point mobile au point
fixe ( |) . Il a évidemment .pour effet, p a r son action, de resserrer la cavité de la hanche en tirant sur
la paroi, mais surtout de forcer la pièce à tourner sensiblement d’arrière en avant,, sur la surface
d’insertion avec le sternum.
Le second muscle, étendu de l’angle basilaire de l’autre paroi de la hanche à l’une des lames
transversales inférieures de la grande lame aponévrotique du céphalothorax, agit surtout comme
rotateur du coxopodite, mais dans le sens opposé à celui du mouvement que détermine le muscle précédent,
c’est-à-dire d’avant en arrière.
Le constricteur et le rotateur agissent à peu près comme le prétracteur et l’abaisseur, seulement
dans des limites plus étroites, et en obligeant la pièce mobile à s’appuyer davantage contre le sternum;
ce qui rend la position que prend l’animal plus ferme.
On a souvent admiré la précision des mouvements chez les Aranéides. Lorsqu’on étudie les instruments
qui mettent en jeu les appendices de ces êtres si merveilleusement organisés, on reconnaît que
ces instruments, très-mullipliés, sont disposés, comme déjà nous l’avons fait remarquer, pour que le
même mouvement général puisse être exécuté, avec la même sûreté, que son étendue soit plus ou
moins considérable.
La description des muscles d’une seule patte-ambulatoire, s’applique avec la même rigueur indifféremment
à ceux des quatre paires d’appendices locomoteurs. C’est une quadruple répétition des deu x
côtés du corps. Bien que les premières pattes, un peu plus libres que les autre s, soient, dirigées
d’ordinaire en avant e t les postérieures en arrière par suite de leur mode d’articulation, tous leurs
mouvements sont uniformes.
Quant aux muscles des diverses portions des pattes ambulatoires, leur ressemblance ayec ceux des
pattes-mâchoires est plus grande encore qu’entre ceux qui déterminent les mouvements généraux de
ces deux sortes d’appendices. •
Ainsi, les muscles du .trochanter ou basipodite, logés en entier dans la cavité du coxopodite, sont
de même au.nombre de trois, u n fléchisseur,' u n élévateur e t un extenseur. Les deux- premiers
occupent la région supérieure; l’un (2), s’insérant à l’angle antérieur du trochanter, d# façon à le
fléchir un peu avant vers la hanche ; l’autre (3 ),'s’attachant sur une grande partie du bord supérieur,
de manière à l’obliger à se redresser. Le troisième ou l’extenseur, situé au-dessous des deux précédents,
est antagoniste de l’élévateur, son insertion étant au bord inférieur du trochanter,
Les muscles de la cuisse, n ’occupant que la longueur du basipodite se trouvent être d’une extrême
(1) PI. 4 2 b is , fig. 9 e t 4 0 . — Ce muscle e st représenté attaché à la grande cloison céphalothoracique, pour les trois dernières
pattes.
(2) Pl. 42 b is, fig. 8 6. . - (3) 12 b is> 8 ®- '
brièveté. Ils sont au nombre de trois, coinme ceux de cette dernière pièce, exerçant les mêmes
actions (4); seulement ici, le fléchisseur e t l’élévateur ne sont pas contigus, l’extenseur se voit dans
l’intervalle dès que la portion supérieure du tégument a été enlevée (2).
La cuisse contient les moteurs de la jambe et en outre un muscle qui a pour usage de la maintenir
elle-même étendue sur le trochanter. Celui-ci est attaché à la paroi postérieure ou externe de la
cuisse, dans les deux tiers au moins de sa longueur et au bord articulaire du basipodite (3). Il vient
ajouter son action à celle de l’élévateur qu i, à cause de son extrême brièveté, ne suffirait sans doute
pas à soutenir d’une manière ferme le redressement de la cuisse ou méropodite sur le trochanter. Les
mouvements de la jambe, ainsi qu’on l’a vu précédëmment pour les pattes-mâchoires (4), s’exécutent
au moyen de quatre muscles; deux fixés au bord articulaire supérieur e t deux au bord articulaire
inférieur. Les premiers produisent l’extension de la jambe sur la cuisse ; celui qui est situé au côté
externe ou postérieur (5) plus volumineux que l’autre, détermine l’extension de la jambe exactement
en ligne droite ; celui qui occupe la partie interne ou antérieure (6), tout en imprimant le même mouvement
général, amène la flexion de la jambe sur le méropodite. Ces muscles s’amincissent graduellement
jusque vers l’origine de la cuisse; leurs fibres en partie dirigées un peu obliquement,
■ s’attachent d’une manière successive à la paroi supérieure de la pièce qui les contient. Les deux
muscles inférieurs, en tout semblables à ceux des pattes-mâchoires (7), agissent exactement de là
même façon; Ces fléchisseurs de la jambe, sont anatomiquement homologues de l’extenseur des
articles basilaires des appendices. Le rôle de ces moteurs subit une modification en rapport avec la
nature des articulations des différentes pièces.
Les muscles du premier article du tarse consistent aussi, cpmjne dans les pattes-mâchoires, en deux
.extenseurs et deux fléchisseurs. Les premiers sont massifs, avec leurs fibres les plus courtes, très-
sensiblement ascendantes vers le milieu de la paroi supérieure de la jambe> de telle sorte, qu’en
enlevant cette paroi, les chefs des extenseurs présentent en partie leur surface (8). L’extenseur interne,
de même que celui de la jambe, tout en contribuant à élever e t à étendre le tarse sur la pièce précédente,
l’oblige aussi, d’une m anière très-sensible, à plier latéralement.
Les fléchisseurs composés de fibres droites bien parallèles, grêles e t aplatis, s’étendent du bord
inférieur du premier article du tarse à l’origine de la jambe.
Le tarse des pattes ambulatoires offre, on le sait, une différence notable avec celui des pattes-
mâchoires; il est Composé de trois articles au lieu .de deux. Or, toutes les autres parties de ces
appendices étant très-semblables, il n’est pas sans intérêt de déterminer la nature d e là modification
qui se manifeste dans ce cas particulier. On est conduit à se demander, si le nombre réduit d’articles
que présente le tarse de la patte-mâchoire comparé à celui des pattes-ambulatoires est le résultat de la
soudure de deux articles entre eu x , ou, s’il dépend d’un avortement et alors, quel est celui des trois
articles clu tarse de la patte-ambulatoire manquant à la patte-mâchoire.
L’étude du système musculaire fait reconnaître d’une façon évidente que c’est le premier qui ne se
développe p as; rien n’indique nulle p art une réunion des deux pièces. Dans le premier article du
tarse des pattes ambulatoires, nous trouvons les muscles qui agissent sur le second article, disposés
comme ceux du premier, auxquels les parois de la jambe fournissent les surfaces d’insertion. Ce sont
deux extenseurs occupant la région supérieure, dont l’un présente quelques petits faisceaux plus ou
(4) Voyez page 224. . (5) P l. 42 b is , fig, 8 e .'.
(2) P1.42 6»s, fig. 8 c . d . ' (6) PI, 42 b is , fig. B f.
(3) Pl. 42 b is, fig. 8 . — Côté gauche d e la cuisse, (7) Voyez page 225.
(4) Yoyez page 2 2 5 .. (8) P l i 4 2 b is , fig. 8 g , h.