coquille très-mince, des muscles puissants n’étaient pas nécessaires pour la mouvoir. En se contractant,
les adducteurs obligent les deux valves à se rapprocher; en se relâchant, ils les font bâiller.
Muscles marginaux du manteau. — Tout aulour du manteau régnent des bandelettes musculaires
transversales, formant une sorte de bordure nettement circonscrite (1). Ces muscles sont contènus dans
l’épaisseur-de la couche cutanée. Quand on à réussi à les mettre à n u , ils se présentent à l’oeil sous
I apparence de petites lanières très-aplaties, se divisant plus ou moins et d’une manière tout à fait irrégulière.
En suivant ces bandelettes musculaires depuis la partie antérieure du manteau jusqu’à la
partie postérieure, on remarque quelques légères différences : les premières sont obliques, cette direction
étant déterminée par la courbure du bord marginal; elles sont grêles, et il y a là un enchevêtrement
de fibres, une sorte de feutrage; plus en arrière, ce sont au.contraire de véritables bandelettes,
bien transversales, se divisant plus ou moins avec une complète irrégularité. Dans la portion où les
deux bords du manteau sont réunis, elles déviennent plus larges encore, tout en conservant la même
direction et lé-même aspect; il nex iste pas de solution de continuité au milieu, au point d é réunion
apparent des deux côtés du manteau. En observant ces bords musculeux par leur face interne, on
remarque dans la portion libre un amas de granulations blanchâtres : ce sont les corpuscules calcaires,
qui là sont en masse plus considérable qu’ailleurs; ce fait n’a rien de surprenant, puisque la coquille
a plus d’épaisseur en avant qu’en arrière.
Le bord du manteau montre dans son épaisseur des lignes irrégulières, souvent interrompues,
noirâtres; en examinant ces lignes sous un grossissement assez considérable, on s’aperçoit qu’il y a là
des fissures bien appréciables. En comprimant une portion du bord du manteau, on reconnaît .bientôt
que c’est par là que s’échappent les corpuscules calcaires qui viennent successivement s’ajouter au
bord de la coquille.
Une particularité fort remarquable nous est fournie par le manteau de la Pholade. En avant, chaque
lobe se prolonge en se recourbant én arrière, et ces deux lobes étant réunis constituent une sorte de
lobe postérieur allongé et musculeux., Cet appendice s’étend au-dessus de la partie dorsale antérieure
du corps (2) : c’est ainsi une espèce de muscle antéro-dorsal, dont les bords amincis forment à l’extrémité
une-petite dent de chaque côté. Étudié dans sa structure, l’appendice antéro-dorsal se montre
composé essentiellement de fibres transverses, avec quelques fibres longitudinales peu serrées, pouvant
lui permettre de se contracter non-seulement dans le sens de la largeur, mais aussi dans celui
de la longueur. Sous le tégument, nous observons des corpuscules calcaires en grand nombre et à
la surface, les fissures noirâtres que nous avons déjà trouvées sur les bords latéraux du manteau. Cet
appendice, en effet, est recouvert par les pièces accessoires antérieures de la coquille (3), et c’est par
ses bords que se fait l’accroissement des pièces accessoires. Si nous relevons le muscle antéro-dorsal de
façon à le voir en dessous, ou si nous le considérons de profil, une série d’appendices allongés ou de
' | | Pl. i , fig. 8 a.
(2) Pl. i , fig. 9 a.
'(3) P1‘. i , fig. ! et pag. 43. p
tentacules allant en diminuant graduellement de longueur du premier au dernier, se montre de chaque
côté (4). Ces appendices s’engagent dans les cavités du bord supérieur de la coquille, séparées les
unes des autres par des cloisons que nous avons mentipnnées en décrivant la coquille (2). Ces tentacules
sont d’une texture très-molle, ne présentant que des fibres d’une extrême finesse..On reconnaît
en outre dans le tissu la présence d’une grande quantité de corpuscules calcaires.
On ne tardera pas à voir le b u t de la conformation singulière du manteau de la Pholade, et en particulier
le rôle du lobe antéro-dorsal.
Muscle cutané dorsal. — Ôn sait que le manteau n ’est adhèrent au corps que par une partie fort
étroite de la région .dorsale. Cô point d’adhérence nous offre dans toute sa longueur un faisceau de
fibres grêles, irrégulières, un peu entre-croisées sur plusieurs points (3). Ce muscle n a d autre usage
que de pèrmeltre à l’animal de légers mouvements, de faibles contractions de sa partie dorsale.
Muscles palléaux postérieurs. — En arrière, les côtés du manteau sont occupés en entier par un
muscle très-large et arrondi au sommet (4). Ce sont les muscleê palléaüx postérieurs qui s’attachent à
la coquille simplement par leur bord circulaire; leur épaisseur étant peu considérable, leur attache
naturellement n’offre pas une grande résistance, et paraît tout juste suffisante pour maintenir les côtés
du manteau adhérents à la coquille. Les palléaux sont formés de faisceaux de fibres aplatis, comme des
lanières, tendant à s’écarter plus ou moins les uns des autres, vers-le sommet, par suite de l’élargissement
du muscle, et se divisant quelquefois plus ôu m oins, d’une manière tout à fait irrégulière (5).
Les palléaux n’ont pas seulement pour usage de retenir les côtés du manteau ; ils servent aussi
comme rétracteurs des siphons, avec lesquels ils se confondraient presque si des faisceaux de fibres
musculaires transversales n’indiquaient une séparation. Par leurs contractions, les palléaux ramènent
donc aisément les siphons vers l’intérieur de la coquille.
Tubes postérieurs ou siphons. — Ces tubes, qui dans leur état de relâchement sont aussi longs ou
plus longs que tout le reste du corps, ne sont en réalité qu’un prolongement du manteau; mais ce prolongement
est très-musculeux et susceptible ainsi d’une grande contractilité. A 1 extérieur il n y a
qu’un seul tu b e, dont l’orifice est divisé par une cloison (6). En l’ouvrant longitudinalement, c e st
bien encore une seule enveloppe qui existe là (7), mais au milieu il y a une cloison, constituée par une
membrane offrant quelques fibres musculaires transversales, propres à lui donner une certaine résis-
(4) Pl. i , fig. 40 b.
(2) Voyez p. 4 3‘ et pl. i, fig. 3.
(3) Pl. i, fig. 9 b.
(4) Pl. i , fig. 8 c,.fig. 9 d, fig. 40 d.
(g) Pl. i , fig. 40 d.
(6) Pl. i , fig. 8 d.
(7) Pl. n , fig. 2 c, g, et pl. iv, fig. 2. .