l’un à l’autre; puis il décrit les muscles de la colonne vertébrale chez la Tortue, les côtes et le sternum,
ainsi que leurs muscles, d'après les Serpents, les Lézards, l’Iguane, le Caméléon, le.Crocodile et
les Tortues; puis les os et les muscles des autres parties du corps chez les mêmes reptiles, ou seulement
chez quelques-uns d ’entre eux (1). 11 cherche à reconnaître la composition du crâne dans le Crocodile
et le Caméléon; il décrit le cerveau et les principaux nerfs en choisissant comme types les Tortues
et les Serpents (2), Il fait un examen rapide, mais comparatif cependant, des dents des Sauriens et
des Ophidiens.
L’os hyoïde étant presque toujours facile à observer, Cuvier le décrit chez un nombre de Reptiles
plus considérable qu’il ne le fait pour les autres parties de l’organisme. Dans son ouvrage, viennent
ensuite les descriptions de la langue, de l’oesophage, de l’estomac et des intestins d’après quelques
Chéloniens, d’après le Crocodile, leCaméléon, le Lézard, le Sauvegarde d’Amérique, l’Iguane,
le Scinqne et le Gecko dans l’ordre des S auriens, et enfin d’après quelques Ophidiens (3); sont présentés
ensuite les faits relatifs aux annexes de l’appareil alimentaire, comme le foie, le pancréas, le péritoine
chez les mêmes types, et un aperçu sur les principaux vaisseaux lymphatiques des Tortues. Le
grand naturaliste donne une description assez détaillée du coeur des Tortues, des Crocodiles, de
l’Iguane et des Ophidiens en général, des principales artères chez les mêmes animaux, et, en o u tre ,
chez les Lézards proprement dits, mais très-peu de détails touchant le système veineux (4). Enfin sont
rassemblés là encore quelques faits relatifs aux organes de la génération, aux excrétions et aux sécrétions
(5),
L’ouvrage que nous venons d’analyser est si connu de tous les naturalistes, qu’il eût bien suffi sans
doute de l’indiquer tout simplement à son ordre de date. Cependant, comme il est devenu le point de
départ pour la plupart des recherches ultérieures, il nous a semblé qu’il n’était pas inutile non plus de
placer ici l’exposé succinct de tous les points sur lesquels Cuvier avait porté sou attention , en citant
les types qui avaient servi à ses études.
Après cette publication, il devint facile de reconnaître les lacunes, dejvoir les parties qui appelaient
principalement les investigations des anatomistes. Aussi, parmi les travaux qui vont se succéder pendant
une longue série d’années, beaucoup d’entre eux auront-ils pour but essentiel de perfectionner
telle ou telle partie considérée isolément. N’en est-il pas toujours ainsi? Quand les faits se sont produits
en grand nombre, vient la nécessité d’en former un ensemble. Quand l’ensemble est constitué, vient
la nécessité de perfectionner la connaissance de chaque point en particulier.
Pendant le cours de la publication des Leçons Æ anatomie comparée de Cuvier, on vit paraître quelques
écrits sur les Reptiles. En 1801 , un zoologiste allemand, l’auteur d ’un ouvrage systématique sur
ces animaux bien souvent cité par les erpétologistes, Schneider (6), présenta un résumé des connaissances
acquises sur l’organisation des Crocodiles, en l’accompagnant d’une description et de figures de
(4) Leçons d’Anatomie comparée de G. Cuvier, recueillies e t publiées par C. Duméril, t. I , an vin.
(2) T. I I , an v in .
(3) Leçons d'Anatomie comparée de G. Cuvier, recueillies par G.-L. Duvernoy, t. I ll, an xiv (4805).
(4) T. IV (4805).
(5) T. V (4805).
(6) Historia Âmphibiorum, auctor. Jpan. Gottlob Schneider, Fasc. II. Iena (4804).
la tête osseuse de ce type zoologique, bien préférables à celles que l’on possédait déjà. L’auteur s’attacha
à déterminer les pièces osseuses qui entrent dans la composition de la tête, e t, bien qu’il n’ait pas
été heureux dans toutes ses déterminations, il faut remarquer ici la tendance qui se manifestait à cette
époque.
En même temps, Wiedemann s’efforçait de bien faire connaître les différentes parties du squelette
des Tortues: (1);
Un peu plus tard , Étienne Geoffroy Saint-Hilaire signala d’une manière exacte, pour la première
fois, la nature des mouvements des mâchoires chez les Crocodiles, et, dans le même mémoire, il
donna une description des viscères de ces animaux bien meilleure que toutes celles de ses devanciers
(2).
Les Crocodiles de tout temps devaient fixer l’attention des naturalistes. Pendant son séjour en Amérique,
M. de Humboldt lui-même se livra sur la langue et le larynx de ces animaux à des recherches
anatomiques qui sont consignées dans le recueil qu’il a publié conjointement avec M. Bonpland (3),
ainsi que des expériences sur la respiration de ces reptiles (4). ’
A cette époque, les os de la tête des Tortues furent étudiés de nouveau, d ’une manière comparative,
par un médecin de Iéna, Léopold Ulrich (5).
Ainsi, depuis quelques années surtout, une partie importante de l’organisation des Reptiles occupait
les naturalistes. On comparait les différentes portions du squelette de certains reptiles avec celui de
l’homme, et particulièrement les os de la tête; l’on s’attachait non-seulement à saisir leurs analogies,
mais aussi à les identifier. Cependant des différences considérables dans le nombre des pièces, dans
leur développement, dans leurs rapports entre elles, soulevaient de grandes difficultés pour les anatomistes.
Y av a it-il identité fondamentale dans la composition de la tête d’un Reptile et d’un Mammifère?
Y avait-il simplement des parties analogues avec d’autres parties ajoutées, ou d ’une nature toute
spèciale existant chez l’un et n’existant pas chez l’autre? — Dans leurs travaux, Cuvier, Wiedemann,
Schneider, Ulrich, etc., n’avaient nullement tranché cette question, tout en s’efforçant d’identifier les
parties.
Mais, vers le même temps, Étienne Geoffroy Saint-Hilaire'avait dit « être bien convaincu que les
» germes de tous les organes que l’on observe, par exemple, dans les différentes familles d’animaux à
» respiration pulmonaire existent à la fois dans toutes les espèces, et que la cause de la diversité infi-
» nie des formes qui sont propres à chacune, et de l’existence de tant d’organes à demi effacés ou
» totalement oblitérés, doit se rapporter au développement proportionnellement plus considérable de
» quelques-uns, développement qui ne s’opère toujours qu’aux dépens de ceux qui se trouvent dans le
» voisinage (6). »
Appliquant ces idées, en 1807, à l’étude de l’arrangement des pièces osseuses qui entrent dans la
(4) Anatomische Beschreibung der Schildkröten.—Archiv fü r Zoologie und Zootomie, zweiten Bandes zweites Stück, S . 477 (4802)
(2) Observations anatomiques sur le Crocodile du N il. — Annales du Muséum d’histoire naturelle, t. II, p. 37 (4803).
(3) Recueil d’observations anatomiques e t zoologiques. — S u r le Crocodile, 1 .1 , p. 4 (4805).
(4i Loc. c it., p. 253.
(5) Adnotationes quoedam de sensu ac significaliorie ossium c a p itis, specialim de capile Testudinis. In-4° (4806).
(6) Exposition d’un plan d’expériences lu à l’Institut du Caire en 4800. — Voy. Vie, T ravaux e t Doctrine scientifique d ’Etienne
Geoffroy S a in t-H ita ire , par son fils M . Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, p . 437 (4847).