collaboration avec M. Rcerner, nous trouvons une nouvelle énumération des Reptiles de la période
carbonifère, du trias, deToolithe, de la craie et de la molasse ( i) , V
M. Giebel de Halle a donné une exposition des caractères des types des faunes anciennes, avec
des recherches qui lui sont propres (2). Plus récemment, nous avons eu de M. Quenstedt un
Manuel de paléontologie (3); et chacun connaît l’utile Traité de M. A. Pictet de Genève, où les faits
sont exposés, dans l'ordre zoologique, avec la plus grande clarté et une méthode qui ne laisse rien
à désirer (4).
Pour compléter notre aperçu bibliographique concernant, les Reptifès, il nous faut encore jeter un
coup d’oeil sur les travaux relatifs au développement embryonnaire de ces animaux. A une époque
déjà ancienne, les naturalistes avaient observé plusieurs fois la couleuvre dans l’oeuf; nous avons
rappelé à cet égard les descriptions et les figures dues à Fabrizio d’Aquapendente, à Vesling, etc.;
mais l’élude embryologique des Reptiles n’a été que dans la période scientifique actuelle poursuivie
d ’une manière assez approfondie pour que les résultats en soient considérables.-
Les premiers, Emmert et Hochstetter publièrent un travail méritant l’attention des naturalistes.
C'est une étude du développement des Lézards dans l’oeuf, étude qui toutefois ne remonte pas
jusqu’aux premières phases (5). Ces auteurs reconnurent que les oeufs des Lézards sont analogues
dans les points essentiels à ceux des Oiseaux ; que le développement du foetus s’effectue au moyen
des mêmes organes, comme une membrane transparente sans vaisseaux, un amnios enveloppant
étroitement l’embryon et deux membranes très-riches en vaisseaux, le chorion et la membrane
vilelline. En même temps, ils s’attachèrent à constater les différences entre le développement de ces
Reptiles et celui des Oiseaux, et ils reconnurent que chez les premiers le vitellus est, proportionnellement
à l’albumen, infiniment plus volumineux; que l’albumen dans l’oeuf des Lézards se réduit à
une masse blanchâtre coagulée, suspendue aux deux côtés de l’embryon, dont ils n’ont même trouvé
aucune trace dans l’oeuf des Couleuvres. Ils ne virent pas de conduit vitellin dans les Lézards,
non plus que chez les Couleuvres, mais ils observèrent pendant la dernière période de la vie
embryonnaire le reste du vitellus et de son sac dans la cavité abdominale même du foetus.
Après Emmert et Hochstetter, Dutrochet, en France, étudia les membranes de l’oeuf des Lézards et
des. Serpents (6).
En Allemagne, les recherches embryologiques se multiplièrent bientôt d’une maniéré remarquable.
M. F. Tiedemann, ayant obtenu des oeufs de Tortues (Emys amazonica), conservés dans l’esprit-de-
vin , et provenant du voyage au Brésil de MM. Spix et Martius, sut constater, avec la sagacité dont il
a donné des preuves multipliées dans ses nombreux ouvrages, un certain nombre de faits. L’ancien
(1) H. G. Bronn’s Lethoea geognoslica oder Abbildung uni Beschreibung der fur die gebirgs-formationen bezeichnendsten Ver-
steinerungen. — Drille Auflage bearbeitet von H. G. Bronn und F . Roemer (4854-1856). — Kohlen-Gebirge. Rept. (Roemer). Bd. I,
Th. II, s. 780.— Trias-Gebirge. Rept., Bd. II, s. 404. — Oolithen Gebirge. Rept., s. 469. — Ereide période. Rept., s. 392. —
Molasstn-Gebirge. Rept., Bd. III, s. 724.
(2) Fauna der Vorweltmit sleter Berücksichtigung der lebenden Thiere, Bd. I, Abtheil. II. Leipzig (4847).
. (3) Handbuch der Peirefactenkunde.— Amphibia, s, 88. Tübingen (4851-4852).
(4) Traité de Paléontologie, ou Histoire naturelle des animaux fossiles, 1.1, p. 422, etc. ( 1853j.— Une première édition. — Traité
élémentaire de paléontologie, t. II (4 845)■
(5) Untersuchung iiber Entwickelung der Eidechsen in ihren eyern. — Reil und Autenrielh’s Archiv fur die Physiologie, s. 84,
Tab. 4-2 (4814).
(6) U¿moires de la Société médicale d'émulation (4847).
professeur d e Heidelberg et de Landshut a observé l’embryon déjà parvenu à un degré de développement
assez avancé. Il rappelle, d’abord d’après Léguât et Carus ensuite (1 ), que 1 albumen des oeufs
de Tortue ne se coagule pas aisément par la coction,- à cause de la grande quantité d’eau qu’il
contient; puis il décrit les membranes de l’oeuf, la position du foetus, l’amnios comme ne présentant
pas de vaisseaux et contenant une petite quantité de liquide, les artères omphalo-mésentériques,
l’allantoïde formé de deux feuillets comme chez les Oiseaux , le sàc vitellin ; etc. A l’égard des parties
internes de l’embryon, le savant auteur a seulement remarqué que le conduit de Botal était double,
de même que dans l’embryon des Oiseaux, et que le cerveau'avait un très-grand volume par rapport
à la dimension du corps, bien qu’il soit très-petit, comme on le sait, chez les Tortues adultes. La
nolicè dans laquelle sont consignées ces observations se termine par la description succincte de
l'embryon d’un Crocodile (Crocodilus sclerops) (2).
M. Baer, auquel revient l ’honneur d’avoir tracé la voie des recherches embryologiques, à enregistré
quelques faits relatifs au développement des Tortues, des Lézards e t des Serpents, et s’èst appliqué
surtout à montrer les ressemblances et les différences les plus frappantes qui existent entre l’oeuf et
l’embryon des Reptiles et ceux des Oiseaux (3).
Jusqu’ici, cependant, personne encore n’a suivi les diverses phases du développement chez un
Reptile quelconque. C’est M. Rathke qui le premier a réussi à mener à bonne fin des recherches de ce
genre. 11 s’est livré d ’abord à l’étude de la Couleuvre, et a fait connaître, en partie, les résultats de ses
investigations dans le Traité de physiologie de Burdach (4). N’ayant pas étudié les premières phases
de la vie embryonnaire, il prend l’oeuf au moment d e la ponte, alors que le foetus a déjà atteint dès
proportions assez notables et que les organes les plus essentiels existent en rudiment. M. Rathke
décrit l’embryon de la Couleuvre, à celte période, comme roulé en spirale, avec la-tête d’un volume
considérable et ressemblant d ’une manière frappante à celle du poulet au quatrième jour de l’incubation;
la mâchoire inférieure à peine indiquée; les cavités nasales point encore formées; l’oeil
ayant une choroïde à peine colorée ; l’iris manquant encore, ainsi que les paupières; les organes
auditifs composés d’une petite saillie et d ’une large ouverture, traversée par le nerf auditif et
contenant une vésicule membraneuse remplie d’un liquide; des fentes branchiales au nombre de
quatre de chaque côté; un cerveau très-semblable à celui du poulet au quatrième jour de l’incubation;
le côté ventral du corps très-court, proportionnellement au côté dorsal, ce qui explique l’enroulement
en spirale de l’embryon; la corde dorsale fort mince, avec sa gaîne épaisse et molle, mais encore sans
trace de corps vertébraux. L’auteur examine ensuite quelques-uns des organes internes; puis, il
ajoute : que l’embryon tout entier était renfermé dans un amnios qui l’enveloppait d’une manière
très-serrée; qu’il existait déjà un allantoïde fort petit à' la vérité, ayant la figure d’un sac rouge situé
au devant de l’ouverture ombilicale et dès ce moment en contact avec le chorion; que le sac vitellin
n’avait plus de connexion avec l’intestin que par les vaisseaux sanguins; que le coeur se composait
d’un ventricule et d ’une oreillette simples. M. Rathke entre alors dans certains détails sur les vaisseaux,
les changements qu’éprouvent l’amnios et l’allantoïde, le développement des organes; et il termine en
disant que le jeune animal, après sa sortie de l’oeuf, peut se passer de nourriture pendant un long
(1) Lehrbuch der Zootomie, s. 681.
(2) Zu Samuel Thomas von Sommering's Jubelfeier von Friedrich Tiedemann (avec une planche). Heidelberg u. Leipzig (4828).
(3) Uebir Entwickelungsgeschichte der Thiere. — Beobachlung und Reflexion von Dr Karl Ernsl v. Baer. — Zw. th., s. 454. —
4°, Koenisberg ( 4 837 ).
(4) Burdach’s Physiologie, s. 40® — Burdach, Traité de physiologie , t. III, p. 484 . — Du développement de l’embryon de la
Couleuvre (4838).