même structure: oh en trouvera une description détaillée dans les chapitres relatifs à ces animaux.
Toujours est-il que cette portion de l’appareil glandulaire stomacal correspond aux trois masses reposant
sur l’estomac et l’oesophage, que nous avons fait connaître chez le Scorpion.
Il y a aussi des glandes constituées par de longs tubes bien reconnaissables même à ,1a vue
simple. Elles couvrent l’estomac en dessus, laissant seulement sur la ligne médiane un espace libre,
simulant une sorte de rigole. En arrière, elles se terminent à l’origine de l’intestin ; de chaque côté,
elles forment quatre lobes qui s’avancent jusque sur les~coecums, à l’exception du dernier, plus rejeté
vers la base de l’abdomen ; en avant, celles de l’un et l’autre côté se réunissent pour se séparer bientôt
en deux lobes fort allongés masquant l’oesophage sur une grande étendue (1). En dessous, le jabot
se trouve embrassé sur les côtés par ces glandes qui recouvrent encore l’estomac en dessous, dans
toute la portion comprise entre les glandes utriculaires qui étreignent ses parties latérales ainsi que la
base des coecums. Elles sont, de la sorte, unies de chaque côté à ces dernières, sur une grande longueur
(2). * »
Les glandes utriculaires ne nous ont pas offert dans le Thélyphone ces conduits à parois membraneuses
que nous avons reconnus chez le Scorpion. De toutes parts, elles adhèrent fortement à la paroi
stomacale. Cette dernière présente, disséminées sur une infinité de points, de presque imperceptibles
ouvertures, qui évidemment donnent passage au liquide sécrété par les glandes. Nous aurions désiré
donner une démonstration complète de ce fait, mais ici encore nous avons été arrêté dans nos recherches
de détail par le défaut d’un nombre pins considérable d’individus, et surtout par le défaut d’individus
vivants.
Il nous paraît certain qu’une première sécrétion s’opère dans les glandes tubuleuses, et que cette sécrétion
est modifiée et enrichie de nouveaux matériaux par les glandes utriculaires qui versent directement
leur produit, le suc gastrique, dans l’estomac, absolument comme cela a lieu chez le Scorpion.
Intestins. — Foie. — Canaux urinaires. H L ’intestin grêle qui succède à l’estomac débute à la base
de la cavité thoracique , et s’étend en ligne parfaitement droite jusqu’à l’origine du sixième segment
ventral de l’abdomen. A son entrée dans cette partie du corps, il s’élargit d’une m anière très-notable,
et acquiert même d ’ordinaire une grande ampleuf ; il se rétrécit ensuite et devient assez grêle dans
sa moitié postérieure (3). On croirait de la sorte pouvoir distinguer un duodénum et un jéjunum, si
l’on ne savait combien chez les animaux articulés ces dilatations et ces rétrécissements de l’intestin sont
variables suivant les types. Cette extrême variabilité témoigne de leur peu d’importance. D’ailleurs,
lorsque les matières digérées se sont amassées en certaine abondance dans quelques parties d e l’intestin,
il se produit, par suite dè la grande extensibilité dès parois de ce tube, des dilatations qui s’effacent
plus ou moins dans l’état de vacuité.
Le gros intestin est habituellement très-renflé ; il devient étroit seulement dans la portion:caudiforme
de l’abdomen. C’est là qu’est le véritable rectum (4). L’anus situé à l’extrémité du dernier zoonite abdominal
, au-devant du premier article de la queue, est une petite fente transversale dont les bords
membraneux sont légèrement plissés.
(r) Pl. 9 , fig. <1 6, et pl. 1 0 , 6g. 2 6 , 6.
(2) Pl. 9 , fig. 1 et 3 a.
(3) Pl. 9 , fig. 1 c . ;
| | P l. 9 , fig. 1 d.
Dans le th%,p h o n e, ainsi que chez les Scorpionides, ainsi que chez tous les Arachnides les plus
élevés .soup le rapport du perfectionnement de leur organisme, le foie a un très-grand développement.
Il remplit entièrement l’abdomen et enveloppe tout 'l'intestin, à l’exception seule du rectum logé dans la
portion abdominale caudiforme. Les pièces tergales détachées , sa surfacè apparaît comme dans le premier
type que nous avons étudié, c’est-à-dire „ avec une sorte de gouttière sur la ligne médiane qni est
l’espace occupé par le coeur, une certaine convexité des parties latérale» et des impressions transversales
déterminées par les séparations des sclérodermites dorsaux. La continuité de la surface du foie
n’est interrompue que par les piliers musculaires qui traversent la masse hépatique (I).
Nous ne nous arrêterons pas à décrire la.structure de cet organe, en tout semblable à celle que nous
■ayons fait connaître chez, le Scorpion. La tunique dont il est enveloppé présente également des prolongements
latéraux qui servent de ligaments propres à le maintenir. Les utricules ont la même forme et
à peu près le même volume. Les canaux biliaires sont aussi au nombre de cinq paires, les premiers
plus faibles que les.autres, mais ceux de la dernière paire n’ayant pas toutefois un volume propor-
tionnel aussi considérable (2).,
Les canaux urinaires s’ouvrent à l’origine du gros intestin. Nous n’avons pas réussi à les isoler convenablement
sur les individus du Thélyphone des Antilles dont nous avons pu disposer; nous avons
renoncé à les représenter sur n o tre Jg u re , montrant l’ensemble de l’appareil digestif; nous renonçons
égalemënt à les décrire.
En comparant l’appareil digestif entre le Thélyphone et le Scorpion, on constate d’assez nombreuses
différences. Chez le premier, l’oesophage est long et élargi en arrière en forme de jabot ; chez le second,
il est court et moins dilaté postérieurement. Dans le Thélyphone, l’estomac est vaste et présente latéralement
des diverliculum ou coecums d’une grande ampleur ; dans le Scorpion il est petit et dépourvu
de prolongements. Ses glandes celluleuses ou utriculaires l’embrassent sur les côtés et ses glandes tubuleuses
le recouvrent en dessus et sur les côtés chez le Thélyphone; chez le Scorpion, les glandes tubuleuses
sont contenues dans d eux capsules isolées, et les glandes utriculaires forment trois masses reposant
sur sa face supérieure. Les différences offertes par l’intestin sont surtout en rapport avec celles de
la configuration de l’abdomen dans les deux types.
OROANES DE LA R E S P IR A T IO N .
Les organes respiratoires sont très-localisés chez le Thélyphone. Les poumons ».seulement au nombre
de deux paires, sont logés dans les deux premiers zoonites de l ’abdomen; le second arceau ventral
étant fort court, ceux de la seconde paire se trouvent être presque contigus à ceux de la première (3).
Ces organes s’ouvrent extérieurement par des orifices en forme de boutonnière (4 ), connus sous le
nom de stigmates et quelquefois désignés aussi sous celui de pneumostomes. Nous avons décrit la situation
et les particularités de ces orificés (5) ; nous n’avons pas à y revenir.
(1) PI:. 1 0 , fig. 1,.
(2) Pl. 9 , fig. 1 0 , 4 . |
(3) Pl. 8 , fig. 4 f } et pl. 9 , fig. 6 a , a .
(4) Pl. 9 , fig. 6 o , a*.
(5) Page 145.