italien, Baghvi, qui le premier fit une tentative de ce genre; il s’attacha à faire connaître l’appareil
circulatoire .des Tortues (1).
Dans le même temps, Plumier, en France, donnait une description de l'ostéologie du Crocodile un
peu plus détaillée que celles de Vesling et de Grew (2). L'on possède, en o u tre, un mémoire- de Ce
naturaliste, pubüé longtemps après sa mort, qui traite non-seulement du squelette du Crocodile, mais
aussi des parties principales de son organisation interne (3), et enfin quelques observations sur les
serpents (4).
11 existe encore de la même époque une dissertation sur la voix du Crocodile par Baer (5), et quelques
détails anatomiques sur le même type, ainsi que sur les Serpents, par Sloane (6).
Maintenant les recherches sur l’organisation des Reptiles vont devenir plus rares pendant une très-
longue période.
En 1720, parut un ouvrage sur l’analomie des animaux par Valentini. C’est une compilation de là
plupart des faits constatés jusqu’alors. On y trouve la reproduction de la plupart des études sur les
Reptiles que nous venons de citer ; aussi nous le .mentionnons simplement, par la raison que c’est un
livre propre à donner une idée assez exacte de l'état où en était arrivée à cette époque la science qui a
pour objet l’anatomiedes animaux (7).
Plus ta rd , la structure des yeux des Tortues fut le sujet d’une étude spéciale de la part d ’un membre
de 1 Académie des sciences, Parfour-Dupelil (S); la tête osseuse de l’un de ces Reptiles se trèttva
mieux représentée par Gautier qu’elle ne l’avait, été jusqu’à ce moment (9); l’organe de l’ouïe des Rep -.
Mes. excita l’attention d’Ëtienne-Louis Geoffroy (-10); de nouvelles remarques anatomiques sur les
Tortues furent présentées.en Allemagne par Gollwaldt(I-I), et un autre naturaliste de ce pays, Merck,
décrivit l’ostéologie et l’appareil génital mâle du Gavial, de la famille des Crocodilides (13); de nouvelles
observations sur les Crocodiles, accompagnées de figures, forent publiées par Pierre Camper (13) ■
e t, bientôt après; une dissertation sur le même sujet par Jacobson (14).
Bien qu il n entre pas dans notre plan de signaler tous les travaux qui ont fait connaître les espèces
fossiles, par la raison simple, qu’ils ont eu pour but et pour résultat d’ajouter des séries d’espèces
éteintes au catalogue des animaux vivants ou d’en faire une application à la géologie, bien plutôt que
d’agrandir le cercle des connaissances sur l ’ostéologie, il nous parait utile néadmoins de mentionner
(4) De circulations sanguinis in Testudine expérimenta eum ejus animalis cordis anatome (4700).
(2) Mémoires de Trévoux, p . 465 (4704).
(3)S m r a m lo m lo du Crocodile, oeuvra posthume du R. P. Plumier, botaniste du roi, communiquée pur lu R. P. de Housse-
mont. — Journal de Physique, année 4755, p. 434.
(4) Su r les dents des Serpents de la Martinique. — Loc. c it., p. 449.
(5) Phalainodia et Crocodilophonia (4702).
(6) Voyage to Jamaica, t. I I , p. 327, etc.' (4707-4725).
(7) Amphüheatrum zootomicum. Gissæ , in-fol. (1720).
(8) B i.m p l.o u anatomique G iw u .'fk a d» la Tortue. - M m . i » VAoad. ro y . d u * m m , année 1733,'p U S
(9) Collection de planches d’histoire naturelle, in-4°, pl. 34 (1757).
(40) Dissertation su r l’organe de l'àute de l’homme, des Reptiles e t des Poissons. Amsterdam et Paris, in-8» (1778).
(14) Phystkalisch anatomische Betiierkungen iiber Scliildkroelen. Nuremberg, in -4 °(l7 8 4 ).
(42) Hessische Beitrüge sur Gelehrsamkcil und Ku nst, Bd. 2 , S. 73 (4785).
(43) Philosophicül Transactions, vol. 7 6 , p. 4 4 6 , pl. 23 et 24 (4786).
(4 4) Animadversiones c ircâ Crocodilum ejusque historiam (1797).
les découvertes qui ont offert aux zoologistes des types remarquables sous lé rapport des formes ostéo-
logiques. C’est ainsi que nous rappellerons que c’est en 1784, qu’un homme de lettres de Florence,
Collini, présenta au monde savant le premier reste qui ait été découvert de ce type étrange, le Ptérodactyle
, ou Ornithocéphale, regardé tour à tour comme un Mammifère et comme un Oiseau, et classé
définitivement avec les Reptiles par Cuvier (1).
Un géologue français, un professeur du Muséum d’histoire naturelle, Faujas de Saint-Fond, malgré
de nombreuses erreurs, est souvent cité aussi par les zoologistes pour les descriptions qu’il a données
du squelette de quelques Reptiles (2).
Plus de deux siècles s’étaient écoulés et avaient produit pour la connaissance de l’organisation des
Reptiles, comme pour celle des autres animaux vertébrés, une foule d’observations, toutes à peu près
de la même nature, ayant simplement pour but de montrer la forme et la position des principaux viscères
ou la configuration générale du squelette. Jamais, pour ainsi d ire, il n’était venu à un auteur
l’idée de poursuivre.sérieusement chez un type quelconque l’étude d’un système organique; jamais il
n’était venu à la pensée, d’aucun d’eux de comparer scrupuleusement les faits constatés chez divers
représentants d’un même groupe ou de groupes distincts; ces comparaisons s’étaient faites seulement
comme des remarques qui venaient en passant frapper l’observateur. On avait d’abord trouvé un certain
intérêt à connaître les principaux caractères organiques d’un Reptile remarquable. Le type des
Tortues av a it, à cause de sa singularité, attiré l’attention d ’une manière particulière. La Vipère avait
fourni le même attrait à raison des accidents graves que produit sa morsure. Le Crocodile et le Caméléon
avaient eu encore le privilège d’exciter les recherches.
De semblables travaux, eussent-ils porté sur un beaucoup plus grand nombre de types, n’eussent pu
désormais faire progresser la science bien notablement; il fallait pour un tel résultat, un esprit éminent
qui sût envisager les choses d’un nouveau point de vue.
Le système zoologique introduit par Linné, l’ordre qui dès ce moment avait succédé au chaos qui
existait dans le groupement des animaux, la netteté de la nomenclature du naturaliste suédois qui était
déjà adoptée généralement, toutes ces choses devaient, un peu plus tôt ou un peu plus ta rd , exercer
une influence sur la manière de comprendre et de grouper les faits anatomiques.
C’est au moment où le dix-neuvième siècle va s’ouvrir que commence cette nouvelle période scientifique.
Georges Cuvier se met à l’oeuvre; il veut comparer les unes aux autres toutes les parties de l’organisme
dans l ’ensemble du règne animal.
Bien que ses connaissances, acquises par la lecture des anciens auteurs et par ses recherches particulières,
fussent déjà fort étendues, son oeuvre ne pouvait être encore parfaite, surtout à-l’égard des
animaux qui diffèrent beaucoup de l’homme; mais, le plan en étant bien conçu et bien tracé, cette oe uvre
allait cependant changer d ’un seul coup la face de la science.
De 1799 à 1805, se publient les Leçons <$anatomie comparée. En ce qui concerne les Reptiles, Cuvier
choisit comme exemples une douzaine de types, dont trois ou quatre d’une façon spéciale. Montrant
d’abord que dans cette classe d ’animaux le nombre des vertèbres est plus variable que dans toutes les
autres, il signale leurs particularités dans les principaux types en faisant ressortir les différences de
(4) Historia e t Commentaliones Académies elector. Theodoro-Palatince. — Pars physica, t. V, p. 5 8 , tab. 4 (4784).
(2) Histoire de la montagne de Saint-Pierre (4799), et Essais géologiques.