liste de Londres ne s’est.pas contenté de-tracer les caractères des grands groupes; des groupes, il a
passé aux genres et. anx modifications spécifiques.
Le Rapport de 'RI. Owen se trouve ainsi être un résumé à peu près complet des connaissances
acquises sur les Reptiles fossiles jusqu’à l’année 1840.
Rientôt après, M. Richard Owen a entrepris la publication de ses belles recherches sur l'anatomie
comparée des dents. Dans ce travail, une part notable est donnée aux Reptiles vivants et fossiles. Les
caractères du système dentaire y sont présentés à l’égard de tous les principaux types de l’ordre des
Ophidiens et de l ’ordre des Sauriens. Pour quelques-uns d’entre e u x , la structure intime des dents y
est clairement exposée, au moyen, tout à la fois, de descriptions détaillées et de belles figures représentant
des coupes observées sous le microscope (,i).
Les Reptiles en général, on le sait de reste, déposent leurs oeufs dans des endroits favorablement
exposés; la température atmosphérique suffit pour leur incubation; nous voyons ainsi les Chéloniens,
les Sauriens, les Ophidiens abandonner leurs oeufs après les avoir plus ou moins bien abrités. Cependant
une observation de M. Lamare-Picquot que nous avons mentionnée tendait à établir que divers
Serpents de l.lnde se plaçaient sur leurs oeufs et développaient une chaleur notable; en un mot, que
ces Reptiles couvaient à la manière des Oiseaux.
Une semblable assertion était de nature à surprendre, rien de pareil n’ayant lieu chez les espèces
d Ophidiens qui habitent des contrées bien moins favorisées que l’Inde sous le rapport du climat. On
devait désirer entreprendre quelques expériences à ce sujet.
Une circonstance favorable se présenta au commencement de l'année 1841. Une femelle du Python
à deux raies, de l’Inde (Python bmllalus, Kuhl), enfermée dans une cage à la ménagerie du Muséum
d histoire naturelle de Paris, pondit quinze oeufs; elle les rassembla en un tas et s’enroula dessus en
une sorte de spirale, de façon à les cacher complètement. M. Valenciennes fit alors une série d ’obser-
vatidhs thermométriques; le Serpent étant renfermé dans nne boite chauffée par-dessous, au moyen
d’un tube rempli d ’eau chaude et placé sous une couverture, M. Valenciennes constata depuis le commencement
jusqu’à la fin de l'incubation une température de dix à quinze degrés plus élevée' entre
les replis de l’animal que sous la couverture où il était caché.
De là l’observateur a formulé cette conclusion : « La femelle du Python Umttatm couve ses oeufs;
” lls sont “ nquante-six jours au moins à éclore, et p en d an t« !tem p s l’animal développe une chaleur
» propre, qui diminue cependant graduellement à mesure que l’on approche du moment de l’èclo-
» sion (2). |
Les faits publiés par M. Valenciennes tendant à établir que des Serpents, que des animaux à sang
froid deviennent .à certains moments des animaux à sang chaud, ont certainement un g rand intérêt au
point de vue de la physiologie; mais, il faut bien le d ire, on n’ose les accepter en entier. Un Serpent
dé plusieurs mètres de long, emprisonné dans une cage ayant moins d’un mètre, est resté sur ses oeufs;
en est-il de même quand l’animai est en état de liberté? Une chaleur artificielle lui était transmise en
dessous, n’en conservait-il pas par ceia même entre ses replis une certaine quantité qui disparaissait
(4) Odontagraphy or a Treatise o f the comparative Anatomy o f the Teeth. — London (<840-1845).
(2) Observations faites pendant l ’incubation d'une femelle du Python à d eux raies (Python bivktalus), pendant les m ois de m a i et
p . Comptes rendus de l'Académie des sciences, t. XIII, p. ¡126 (1811), e t Annales des Sciences naturelles, 2« série, t XV
p. 65(1841). . . _ • . - -
à lentour? Il est donc encore bien désirable que ces grands Serpents de l’Inde puissent être observés
à l’état de nature.
En 1841 a paru l’Atlas d’anatomie de M. Rudolph Wagner.(1). Dans cet ouvrage, plusieurs figures
sont copiées d’autres auteurs; quelques-unes sont originales.
Les figures relatives à l’ostéologie sont les plus nombreuses; elles représentent des squelettes de
Crocodile, de Caméléon commun, de Lézard, d’Amphisbène ( Trigonophis Wiegmannii), de Pseudope
( Pseudopus serpentinus) , de Chirote (Chirotes canaliculatus) et de Dragon (Draco midis)-, des têtes, des
sternums, des bassins de ces mêmes types et en outre du.Moniteur (Tejrn monitor), de l’Orvet, etc.
Une planche aussi est consacrée à l’ostéologie des Chéloniens e t des Ophidiens. On trouve là encore la
représentation des principaux viscères du Caméléon, du Crocodile, du Scinque (Seine™ ocellatus), de
la Tortue (Tesludo groeca, etc.).
Un auteur, M. A. deMartino, s’est occupé de la circulation dans le système rénal de Jacobson; mais
bien qu’il cite les Ophidiens et les Chéloniens, ses observations ont trait particulièrement aux Batraciens
(2) : c’est donc ailleurs que nous aurons à les mentionner;
M. Eichvyald a décrit et représenté le squelette de deux Sauriens, une espèce du genre. Stelli,on
(Stellio caucasiens) et une espèce du genre Psammosaure (Psammosaur™ caspi™). Chez cette dernière,
il a reconnu là présence de deux os supplémentaires dans la symphyse des os ischions (3).; c’est l’analogue
de celui qui a été signalé bientôt après chez un autre type de l’ordre des Sauriens.
Dans ses études sur les globules sanguins, M. le docteur Martin Barry a donné quelques aperçus sur
ces corpuscules chez les Reptiles (4).
Des portions de Reptiles fossiles, Iguanodon, Hylæosaure, Tortues, ont été décrites encore par
M. Gideon Mantell (5).
Un type remarquable de l’ordre des Sauriens, le genre Phrynosome a été l’objet d’une recherche
intéressante de la part de MM. Spring et Lacordaire (6). Ces naturalistes ont fait connaître chez ce
Reptile, que nul n ’avait examiné avant eux sous le rapport anatomique, divers détails relatifs au sternum,
au bassin, à l’appareil digestif, etc. ; ils ont insisté sur la présence d’un os du bassin situé entre
les deux ischions, qu’on retrouve chez la plupart des Sauriens, mais dont les anatomistes n’ont pas
tenu grand compte.
M. Straus-Durckheim, dans un Traité d'anatomie comparative (7), a présenté des remarques sur les
divers systèmes organiques des Reptiles (8). Cet ouvrage renferme des indications pour la dissection
|1 ) Icônes zootomicoe, tab. X II, XIV, etc. — Leipzig (1841).
(2) Mémoire sur la direction de la circulation dans le système rénal de Jacobson chez les Reptiles et sur les rapports qui existent
entre la sécrétion de l’urine e t celle de la bile. — Annales des Sciences naturelles, 2° série, t. X V I, p. 305 (1841 ).
(3) Fauna caspio-caucasica, p . 50-51 , tab. VII-IX, tab. XIII, Petropoli (1841).
(4) Philosopliical Transactions o f the ro ya l Society, p. 1 31 et 153 (1841 ).
(5) Onth e corpuscles o f the Dlood. — Philosophical Transactions o f th e ro y a l So c ie ty, p .2 0 1 (1841).
(6) Note sur quelques points de l’organisation du Phrynosoma Harlanii, Saurien de la famille des Iguaniens. - Bulletin de
l’Académie de Bruxelles, t. IX, 2 e partie, p. 192 (1842).
(7) Traité pratique e t théorique d'anatomie comparative comprenant l’a r t de disséquer les animaux de toutes les classes , 1.1 et II
(1842).
(8) Squelette , t. I , p. 3 0 2 - 3 1 1 .— Système musculaire, p. 3 7 2 , etc. — Appareil d ig e stif, t. II , p. 2 2 , etc. — Organes excré