ont le sternum caréné (Ares carinatce) ou le sternum plat (Aves ralilce). Merrem partage ensuite les
représentants de la première division : en Oiseaux aériens (Aves aereoe) , comprenant les Rapaces, les
Grimpeurs et les Passereaux ; en Oiseaux terrestres (Aves terrestres), réunissant les Gallinacés et les
Pigeons; en Oiseaux aquatiques (Aves aquaticoe), c’est-à-dire les Palmipèdes, .et en Oiseaux de marais
(Aves palustrès), correspondant aux Échassiers. La seconde division renferme un seul groupe, celui
des Autruches (Autruche, Casoar, Nandou Rhoea) (1).
En 1817, Cuvier reproduisit sa classification présentée vingt ans auparavant, sans autre changement
que la réunion définitive -des Oiseaux dont les ailes sont tout à fait impropres au vol avec les Échassiers,
dont il forma la première famille sous le nom de Brévipennes (Autruche, Gasoar, Nandou) (2).
Cuvier n’acceptait pas aisément les progrès de la science lorsqu’ils n’étaient point dus à ses propres
études.
En 1820, M. Temminck donna l’analyse d’un système général des Oiseaux. Lorsqu’en 1815 il prenait
en considération seulement les espèces européennes, il admettait treize ordres, maintenant que
les espèces étrangères prennent place dans sa classification, il en adopte seize; en outre, dans un grand
nombre de cas, il présente d e nouveaux noms. Le premier ordre, les Rapaces (Rapaces), demeure ce
qu’il est resté pour tous les naturalistes; autrefois, à l’exemple de Linné, M. Temminck y avait placé les
Pies-Grièches (Lanius), cette faute a disparu ici. Le second ordre, les Omnivores (Omnivores autrefois
Coraçes), comprend, outre les types européens déjà mentionnés, les Eoazins' (Opisthâcomus), Calaos
( Buceros), etc. ; le troisième, les Insectivores (Insectivores), correspond à celui qui dans la première
classification avait reçu le nom de Chanteurs (Canori); les Brèves (Pitta), Fourmilière (Myothera, Illig.).
Vangas (Vanga, Vieill.), Pies-Grièches (Lanius), Cotingas (Ampelis), etc., sont classés dans ce groupe.
Le quatrième ordre, pour lequel avait été réservée la dénomination de Passereaux, 'porte ici celle de
Granivores (Granrôores). Le cinquième ordre, les Zygodactyles (Zygodactyli), correspond à celui des
Grimpeurs de Cuvier; le sixième, les Anisodactyles (Anisodactyli), réunit les Picucules, Sittelies,
Grimpereaux, Colibris, Souimangas, Huppes, etc., confondus avec les précédents sous le nom de
Grimpeurs dans la première classification du savant ornithologiste de la Hollande. Les ordres suivants,
Alcyons, Chélidons, Pigeons, Gallinacés, demeurent ce que nous les avons vus précédemment. Le
onzième ordre, les Alectorides (Aleclorides), est établi pour quelques genres, rangés par le plus grand
nombre des zoologistes parmi les Échassiers, ce sont l’Agami (Psophia, Lin.), le Caziama (Dicholophus,
Illig.), les Glaréoles, le Kamichi (Palamadea, Lin.), et les Chavarias (Chauna, Illig.). Puis viennent :
le douzième ordre, les Coureurs (Cursores), dans lequel prennent place, avec les Outardes et les’Coùrt-
«Vite (Cursorius), les Autruches et les Casoare; le treizième ordre, les G rai les ( Grallatorés ) ? le quatorzième,
les Pinnatipèdes; le quinzième, les Palmipèdes, tels que nous les avons vus dans le premier
arrangement de l’auteur du Manuel d’Ornithologie, et enfin, le seizième ordre, les Inertes (Inertes), constitué
pour deux types très-remarquables, l’Aptéryx (Aptéryx, Shaw.),' et le Dronte (Didus, Lin.) (3).
Après avoir passé en revue les nombreuses classifications ornithologiques que nous venons d ’analy-
. (1) Tentamen systematis naturalis Avium. — Abhandlungen der Königlichen Akademie der Wissenschaften, in Berlin. Bd IV,
S. 237 (1816).
(2) Le Règne animal distribué d’après son organisation, t. I (4847).
(3) Manuel d’Ornithologie, etc., précédé d’une analyse du système général d’Orniihologie. — Seconde édition (4 820).
ser brièvement, toutes les combinaisons semblent avoir été épuisées pour parvenir à représenter les
affinités naturelles que présentent entre eux les divers types de la classe des Oiseaux. Certains naturalistes
avec Linné, avaient réduit à un petit'nombre les divisions primaires, d ’autres l’avaient restreint
ehcoré, d ’autres au contraire l’avaient augmenté considérablement ; les caractères servant à édifier ces
groupes étaient donc bien vagues. Mais il ne s’agit pas seulement de divisions plus ou moins nombreuses
, selon les vues des auteurs, des types se sont trouvés associés tout différemment, sans qu’il
fût démontré què l’on avait raison dans un cas, tort dans un autre. L’observation des moeurs, du genre
de v ie , de la forme du bec et des pieds n’avait pas amené les naturalistes les plus habiles à classer les
Oiseaux d’une façon certaine, c’était à y renoncer si l’on se bornait aux mêmes moyens. La constatation
de nouveaux faits devait seule promettre d’obtenir un meilleur résultat. On y songea peu cependant. De
Blainville en France, Merrem en Allemagne, avaient voulu s’appuyer de quelques caractères tirés du
squelette, mais nulle p art on ne chercha à s’engager dans la voie indiquée par ces deux naturalistes.
A partir du moment qui vit paraître la seconde édition du Manuel de M. Temminck, les ornithologistes
vont moins s’occuper des divisions primaires d e la classe des Oiseaux; leur attention se portera particulièrement
sur les groupes secondaires, comme les familles et les tribus. Nous touchons à cette époque
de la science où, dans toutes les branches de la zoologie, on commence à multiplier prodigieusement les
divisions génériques. Les anciens genres d e Linné comptent alors comme presque autant de familles.
Boié s’occupa essentiellement des familles ornithologiques. D’abord il admettait les six ordres de
Linné (1) ; plus lard, sous le nom de Insessores, il réunit, comme Vieillot, les Picæ et les Passeres (2).
Vigors s’efforça de même de définir les familles, et il donna à ces groupes des noms tirés de ceux des
genres typiques avec une désinence particulière; système de nomenclature offrant un avantage qu on a
surtout apprécié dans ces derniers temps (3).
Cependant, si l’arrangement général des Oiseaux, tel qu’il a été présenté p ar Cuvier dans son Règne
animal, tend à dominer dans la science, des vues particulières se produiront encore à des intervalles
plus ou moins éloignés. Il est vrai que dans la plupart des cas les auteurs se borneront à adopter ou
à rejeter certains ordres admis par leurs devanciers.
Latreille, dans son livre des familles naturelles du règne animal, sépare les Oiseaux, à l’exemple
d’anciens naturalistes, en Terrestres e t en Aquatiques. Les premiers forment cinq ordres: 1° les
Rapaces (Rapaces)-, 2° les Passereaux (Passeres); 3° les Grimpeurs (Scansores); 4° les Passérigalles
(Passerigallî); et 5° les Gallinacés. Les seconds, c’est-à-dire les Aquatiques, ne comptent que deux
ordres: 6° Les Échassiers (Gralloe), auxquels sont réunies les Autruches; et 7° les Palmipèdes. Cette
classification diffère donc simplement de celle de Cuvier par l’adjonction d’un ordre, celui des Passérigalles
composé de types détachés des Gallinacés. Ces types, au nombre de trois, constituent pour
Latreille autant de familles : ce sont l’Hoazin (Opisthocomus Illig. Dysodes Vieill.), les Pigeons (Colum-
bins) et les Pénélopes (4). '
Dans ses premiers écrits, le prince Charles Bonaparte, réunissant dans un même ordre les Passereaux
(4) Ueber Classification, insonderheit der europdischen Vogel. — Isis von Oken, 4822, s. 545.
(2) Generalübersicht der omithologischen Ordnungen, Familien und Gattungen. — Isis von Oken, 4826, s. 975.
(3) On the arrangement ofthe généra ofBirds. — The zoological Journal, vol. II, p. 39 (4826).
(4) Familles naturelles du Règne animal (4825).