saurus.) A cette époque, quelques naturalistes avaient déjà parfaitement reconnu les analogies existant
entre-ce type et les Sauriens à écailles imbriquées; néanmoins Cuvier, së fondant toujours sur là présence
ou sur l’absence de membres pour distinguer les Ophidiens des Sauriens, rangeait ëncorë les
Orvets avec les Serpents dans la seconde édition du Règne animal qu’il venait de publier. M; Müller
montra que le crâne de 1 Orvet était de- tous points semblable à celui de plusieurs Sauriens, et notamment
des Seps; que les vertèbres présentaient les mêmes analogies; que les rudiments du bassin, Chez
lès Pseudopus, Bipes, Ophisaurus et Anguis offraient la plus grande ressemblance. Remarquant combien
est différent l’os hyoïde des Sauriens et .des Ophidiens, il établit .encore de ce côté les véritables rapports
des Orvets. Enfin- la présence ou l’absence des paupières, diverses particularités de l’appareil
circulatoire èt des organes respiratoires conduisent l’auteur à mettre eh opposition la plupart des caractères
distinctifs des Ophidiens et dés Sauriens. Il confirme ainsi, par un ensemble de faits, des vues
déjà émises par quelques zoologistes.
Passant à un autre type (le genre Acontias) , le professeur Mül'er, d’après l’étude du squelette et un
aperçu des principaux viscères, en démontre les rapports naturels. De ses recherches il arrivé à ces
conclusions : que le Crâne des Acontias ressemble plus à celui des Sauriens qu’à celui des Ophidiens;
que les Acontias ei les Anguis appartiennent à la même famille, et.que, entre ces deux types, lé crâne
présente des différences notables.
En dernière analyse, l’habile anatomiste formule, d ’après l’ensemble de ses observations, une classification
des Sauriens (1).
M. J. Müller en vient aux Ophidiens. C’est d’abord le genre Typhlops dont il examine les caractères,
dont il fait connaître 1 ostéologie et plusieurs particularités de-leurs principaux organes; puis ce sont-
les Serpents ayant l’extrémité du corps m unie d ’une plaque cornée; les Rhinophis et les Üropeltis', dont
• il décrit les caractères et surtout les os de la tête; les Chirotes, Lepidostemon, Amphisboena et un nouveau
genre de la même famille (Cephalopeltis)"qti'i[ étudie sous les mêmes rapports que les précédents.
Tout en plaçant les Amphisbènes parmi les Serpents, M. Müller signale plusieurs des différences que
ces Reptiles présentent avec les vrais Ophidiens et constate leurs analogies avec les derniers Sauriens
(Anguidoe). Comme on le sait, certains erpétologistes ont classé les Amphisbènes et les Chirotes à la fin de
l’ordre des Sauriens, d’autres en ont formé un ordre particulier (Saurophidiens Ch. Bonaparte et Angues
Wagler, comprenant aussi les Chalcis).’^
Enfin M. Müller décrit lés os de la tête et quelques autres caractères des Tortrix, e t, dans un dernier
chapitré, il établit plusieurs divisions parmi les Serpents « d’après leà principes anatomiques {%). » ;
Nous'avons cru devoir mentionner ce beau mémoire avec un peu de détail ; nous avons voulu
en montrer l’esprit : il est dp très-petit nombre des travaux sur l’organisation des Reptîîés qui contiennent
beaucoup de faits bien observés.
(4) « On p eu t, d'après-ceia, dit M. Müller, établir raisonnablement, dansTordre des Sauriens, les familles suivantes : 4, Moni-
» tores; 2 , Lacertæ; 3, Iguanæ; 4, Chamæleones; 5, Geckones; 6, Ghalcidica-; 7 , Scincoidea; 8, Anguina:'A-la famille des Scin-
| coidea appartiennent les Scincus e t les Sep s; à 'la famille des Anguina appartiennent les Bipes, Pygopus, 'Pseudopus, Anguis,
» Ophisaurus, Acontias. » Loc. c ita i., p, 237.
(2) M. Müller divise les Ophidiens en deux sections : AJicrostomata et Macrostomatd; la première comprenant quatre familles •:
Ampiiisbækoidea, genres' Amphisboena, Lepidostemon, Cephalopeltis, Trogonophis. — TyphlOpina, genre Typhlops. — Uiiopel-
tacea, genres flhinophis, üropeltis. — Tobtbjcina, genres-Tortrix, Cylindrophis. — La seconde comprenant sept famines : O t i-
godonta, genre-Oligodon.— Hoiodonta, genre Python. — Isodonta, genres B oa, Dryinus, Qoluber, etc.— H&tebodonta, genres
Tropidonotps, Coronèlla, Dendrophis, -etc. — Amphibola.— Antiochalinà , genres N aja, Hydrophis, etc. — Holochalina , genres
Elaps, Crotalus, Vipera, Trigonocephalus, etc.
Pendant les années qui avaient produit les derniers travaux que nous venons de mentionner, Meckel
avait commencé à faire paraître son Système iVanatomie comparée, dont la publication n’a été achevée
qu’en 1833 (4). Cet ouvrage renferme des descriptions assez étendues des différents organes chez les
Reptiles, mais peu de faits, nouveaux; on y trouve pourtant des détails nombreux sur le crâne, sur
l’appareil digestif, etc. Dans ce traité, Meckel a donné une description du coeur .des Crocodiles qui est
devenue un point de départ pour la plupart des recherches ultérieures sur ce sujet; seulement, .il faut le
remarquer, lé célèbre professeur de Halle s’est-contenté de comparer le résultat de ses investigations
aux faits énoncés par Cuvier. Comme tous les naturalistes qui depuis se sont occupés de la même
question ,; il n’avait, point connaissance du mémoire de Hentz que nous avons cité (2).
Nous voyons revenir à chaque époque de nouvelles dissertations sur les changements de couleurs
que subissent les Caméléons ; et pourtant les causes qui- déterminent c e s . effets si remarquables
continuent à'rester aussi obscures aux yeux des naturalistes. En 1829, M.. Spittal publie sur ce
sujet-des observations intéressantes, et il émet l’opinion que les variations de couleurs du Caméléon
dépendent particulièrement de l’état des poumons (3); peu après un zoologiste de la Hollande,
M. Van der Hoeven, s’attache à montrer, en s’appuyant de figures bien exécutées, les changements
constatés chez un même animal par une suite d’observations (4).
Dans le même temps, l’un des plus célèbres, naturalistes de la Suède, M. Retzius, mit au jour les
résultats obtenus par la dissection d’une grande espèce de Serpents{Python bivittatus), Son mémoire
contient une étude assez approfondie de là structure de l’oeil et des détails étendus sur l’appareil alimentaire
, les organes respiratoires, le coeur, les principaux troncs vasculaires, etc. L’auteur a eu soin
d’établir des comparaisons avec les faits observés chez la Couleuvre (5).
En Amérique, le docteur Harlan s’est livré à des expériences sur l’action du venin des Serpents
venimeux (Crotalus) et a présenté quelques remarques touchant les glandes vénénifiques (6).
En Angleterre, M. Richard Owen a fait connaître diverses particularités d’organisation dans les
Crocodiles d’après une espèce américaine ( Crocodilus acùtus). Les faits observés par le savant anatomiste
.de Londres sont relatifs surtout à l’appareil alimentaire, aux membranes séreuses, à la trachée-
artère , etc. (7),
M. Martin a entrepris quelques recherches sur l’analomie d ’une grande espèce de Tortue de l’Inde
( Testudo indica) , principalement en ce qui concerne l’appareil digestif (8), et peu après il a fait des
observations sur les viscères d’un autre type de l’ordre des Chéloniens ( Chelydra serpentina) qu’il regarde,
à raison de la conformation des poumons èt des Organes urinaires, comme établissant une sorte
(4) System der Vergleichenden Anatomie, von J. F. Mefckel. — Halle, 4821-4833. — Voyez aussi la traduction française.
(2) Voyez page 20.
(3) Edinburgh new philosophical J ourna l, 4829, 1 .1 , p. 292.
(4) Icônes.ad illustrandas coloris mutationes in Chamoeleonte, 4834 (avec 5 planches).
(5) Anatomisti Undersokning ofoer ndgra delar a f Python b iv itta tus jemte comparativa anmarkningar. — E. Vetenskaps. —
Academiens Handlinglar, p. 84 14834).’
(6) Experiments.made on Ihe poison o f the Ràttlesnake, etc. — Transactions o f the American philosophical Society. — Philadel-
ph ia, n ew sériés, vói. III, p. 300 et 400 (4830).
(7) Proceedings o f the'Zoological Society of London, part, i , p. 439'e t 469 (4834).
(8) Loc. c it., p. 46 (1834).