» tionnelle que chez les Insectes', cette vérité apparaît dans tout son jour (1 ). » Rien n’est plus juste
què la remarque de Dugès.
Maintenant, si l’on examine les appendices locomoteurs des Thélyphones et des Phrynes, on voit
des intermédiaires tels, qu’il devient impossible de se méprendre relativement à la détermination des
parties. D’un autre côté, en portant son attention sur l’articulation du premier article du tarse (tibial
de Savighy) , il est aisé de se convaincre que cette pièce n’est pas une division de la jam b e , car en se
fléchissant elle se porte dans une direction un peu différente. Il est donc démontré que les pattes de
la Mygale e t des autres Aranéides sont partagées absolument comme celles des Insectes, offrant une
pièce basilaire, qui est la hanche ou le coxopodite, puis le trochanter, la cuisse, la jambe, toujours
d’une seule pièce, et enfin le tars e , composé de plusieurs articles.
Dans la situation ordinaire, les deux paires de pattes antérieures sont dirigées en avant, de même
que les pattes-mâchoires ; les pattes de la troisième paire s’écartent du corps suivant une ligne horizontale
j ou se replient un peu en arrière , mais pendant la marche elles prennent la même direction-
que les antérieures ; celles de la quatrième paire so n t, au contraire, toujours plus ou moins étendues
en arrière. Cette direction habituelle des appendices est déjà indiquée par la légère incurvation que
présentent les coxopodites.
L’animal étant au repos, le corps appuie sur le sol, et alors les pattes peuvent indifféremment
s’étendre ou se ramasser, tandis que dans la progression il est soulevé; le dernier article des
tarses prenant solidement son point d’appui par toute sa surface, les articles précédents s’élèvent plus
ou moins, ainsi que la jambe, qui forme arc-boutant avec la cuisse, celle-ci étant redressée sur le trochanter.
Comme la longueur totale de la jambe et des d eux premiers articles du tarse est de beaucoup
supérieure à celle de la cuisse, le corps peut être facilement élevé au-dessus du sol. Pour que les trois
paires de pattes antérieures soient portées très en avant du corps, il est besoin d’un effort musculaire
assez considérable; dès que l’effort cesse, les cuisses reprennent plus ou moins brusquement leur
position transversale, e t le corps, par ce mouvement,' se trouve projeté en avant. Avec le grand d éveloppement
des appendices locomoteurs et la puissance de leurs muscles, tous ces mouvements de
progression s’exécutent avec une extrême facilité et une étonnante rapidité.
Abdomen^=- L’abdomen de la Mygale (2) est en général de forme ovalaire, quelque peu variable
cependant par suite de l’extensibilité de ses parois, suivant la condition des organes génitaux, et
suivant aussi que l’alimentation’a été, depuis un certain temps, plus ou moins abondante.
L’abdomen, attaché au thorax par une portion rétrécie, une sorte de pédicule, a son enveloppe
d’un tissu homogène dans toute son étendue; il n’y a point de sclérodermites disposés à la suite les
uns des autres, comme chez les Pédipalpes. Le tissu reste membraneux ou ne présente qu’un faible
commencement de solidification. Sur les côtés il est plus mince que sur la face dorsale ou la face
(1) Observations sur les Aranéides. — Annales des Sciences naturelles, 2e série, t. YI, p. <165 (4836).
| | ! Pl. 42, fig. \e et 2 e.
ventrale et ressemble aux parties molles du dermo-squelelte, qui unissent les différentes pièces solides
du céphalothorax et des appendices. La couche épidermique présente ces canalicules ramifiés dont il
a été question plus h au t, et très-peu de granulations solides;, les granulations se montrant au contraire
en assez grande abondance dans les parties du tégument qui acquièrent plus de consistance,
par exemple sur la région dorsale. Sur ta .p o in ts où la solidification est la plus ptononcée, on
commence à apercevoir des cellules qui se constituent autour des petits noyaux que forment les
granulations éparses; mais, là encore, le développement des cellules et des granulations épider-
miques est'arrêté trop tôt pour que le tégument devienne coriace comme celui du thorax, aussi
celui-ci h’acquiert-il .qu’une consistance trèsrmédiocre.- Il est en entier rèvêtii de poils, les uns fins
e t serrés, ordinairement ciliés comme des: plumules les autres simples, assez longs et plus ou
moins roides, réunissant ainsi toutes les meilleures conditions pour donner à la surface du corps une
extrême sensibilité.
L’abdomen de la Mygale présente en dessous, dans sa portion antérieure, deux paires de fentes
transversales, garnies d ’un mincé rebordj ce sont lès orifices respiratoires ou stigmates, et entre
celles d e ÿ première paire, c’est-à-dire sut* la ligne médiane du corps, une petite ouverture qui est
l’orifice dès organes de la génération (2). L’abdomen porte vers l’extrémité deux paires”d’appendices
articulés, qui ne'so n t autre chose que de petits tubes à peu près cylindriques*:au travers desquels
passe la matière soyeuse. Lés lubes-filières de la première paire sont d ’une extrême brièveté (3) ; ils
ressemblent à des tubercules e t se trouvent d’ordinaire cachés par.les poils dont ils sont entourés.
Ceux, de la seconde paire, insérés un peu plus en a rrière , font saillie à l’eitrémité du corps'sous
l’apparence de deux, tuyaux (4), Ils sont composés de trois articles, le premier co u rt, le deuxième
allongé, et le troisième, qui est le plus long, un peu aminci à son extrémité.
Les mamfijnscylindriques ou lubes-filières, qui existent dans le voisinage de l’orifice anal, doivent
être,considérés attentivement dans tous les groupes de l’ordre des Aranéides. La; présence de ces
appendices; constitue dans cette division zoologique un caractère p ro p re , dont on ne trouve pas
d’exemple chez les représentants des autres divisions de la classe des Arachnides; Les tubes-filières
ensuite, offrent dans chacun des types d’Aranéides des particularités qui cbïncident avec des Condi-'
tions biologiques spéciales.
Parties membraneuses i u sqmùtte tégumenUùre. — Toutes les pièces solides du Système'tégumen-
taire sont Unies entre elles, comme chez lés Bédipalpes, par un tisàu flexible, membraneux, plus
ou moins extensible, qui permet aux parois du corps, de: se distendre dans une certaine mesure, et
laisse aux différents articles des appendices la faculté de 'se'd re s se r ou de se plier les uns sur'les
autres. Le bouclier céphalolhoracique est ainsi maintenu aux' parties inférieures du céphalothorax par
une bandelette molle, et l’articulation de chaque-pièce du système appendicùlàire est occiipée par
ce même tissu sur un espace plus ou moins considérable S u iv a n t l’étendue de l’échancrure des
portions solides.
La structure de ce tissu membraneux ne diffère guère de celle des parties de consistance coriace.
On y. reconnaît une lame épidermique et une couche dermique. La première est lisse e t contient une
assez forte proportion de chitine, de sorte que tout en demeurant flexible elle a encore une certaine
résistance, surtout dans leh articulations des articles des pattes. Cet épidenne est même plus ou moins
( || P'- P l ÿ f (3) Pl. 47, fig. 2.
(2) Pl. 42, fig. 2 , e t pl. 47, fig. 8 et 43. (4) Pl. 42, fig. 4 et 2 ; pl. 47, fig. 2 , etc.