savant y ait attaché la moindre importance. On doit encore à M. Grube quelques détails sur l’organe
hépatique, qu’il montre avec raison comme n’ayant.aucun rapport avec le corps adipeux des Insectes
auqueH’avtdent comparé la plupart de ses devanciers en AUemagne, et d’avoir s.gnalé la commnmca-
tion des orifices auriculo-ventriculaires du coeur avec le péricarde.
M a lg r é ces publications importantes, le Scorpion, depuis le travail de Treviranus, pouvait, peufeêtre
compter encore comme le type de la classe des Arachnides le mieux connu dans tontes ses parties .
Néanmoins ce type si remarquable appelait encore des observations minutieuses. En 18 43, M. Newport.
se livre à l'étude de l’appareil alimentaire, du système n erveux et du système circulatoire des Scorpions
et produit un des plus beaux travaux que l’on possède encore sur les animaux articulés (<). Au
moyen de descriptions extrêmement détaillées et de figures.très-bien exécutées, il fait connaître t e . I
système nerveux de la vie animale d’une manière beaucoup plus complète et plus exacte que n e
l’avaient fait Treviranus.et.ses successeurs. Il montre les divisions que présente le coeur, les orifices
qui existent dans chacune de .ses divisions, le chemin que suit le liquide nourricier pour revenir des
organes de la respiration au centre circulatoire, le trajet de presque toutes les artères; seulement
M Newport crut à l’existence d’un système veineux, tout autrement constitué qu’il n e s t en effet,
comme on le verra bientôt; mais si l’on songe, que cet anatomiste n ’a pu faire ses observations, si
exactes sons tous les autres rapports, que sur des animaux conservés dans l’esprit-de-vm, on ne peut
voir dans son travail antre chose qu’un chef-d’oeuvre de patience et surtout dbabileté.
Pendant le coirs de la même année, un autre naturaliste anglais porte son attention sur un type:
tout différent de lardasse des Arachnides, déjà étudié par Treviranus. M. Tulk ajoute sur 1 ensemble
de l’organisation de laclasse dés Phalangiens de nombreux détails à cenx que l’on possédait déjà („).
Le travail de ce’favant n’est pas exécuté sans doute avec toute la .précision qu’on aime à rencontrer
■dans les descriptions et dans les'figures anatomiques; mais il a contribué néanmoins d une maniere
sensible à agrandir le cerde des connaissances touchant l’organisation des Arachnides. , g
A la même époque, un zoologiste allemand, M. Menge, dans un mémoire sur les habitudes, des
Arachnides (3 ), montre que l’existence simultanée de poumons et de trachées se rencontre chez un
pins «rand nombre d’espèces qu’on ne l’avait supposé, et le premier il signale un fait qui vient jeter
un jour tout nouveau sur le mode de copulation des Aranéides. Tous les observateurs avaient .vu que
pendant l'accouplement les mâles introduisaient dans la vulve des femelles seulement les extrémités de
leurs organes palpiformes. Tous les anatomistes avaient constaté que les organes génitaux de. ces mâles
sont comme à l’ordinaire, logés dans l’abdomen, et avaient conclu de cette disposition anatomique
nue les palpes, d’une structure si compliquée chez ces animaux, jouaient simplement le rôle d organes
excitateurs. M. Menge ayant remarqué que ces Arachnides laissaient échapper de leur orifice géni al
une gouttelette de liquide séminal, qu’ils recueillaient aussitôt avec leurs palpes, on a pu comprendre
alors comment s’effectuait la fécondation avec , le mode d’accouplement observé par un. grand nombre
de naturalistes.
CD O» H . , r a d a r ,. relation, and d e v e lo pm e n t o f th . n e rm a . and c i™ la ta n j „ j d o m . a n d on th . B f f l f l B H B
r im ila lio » o f th . blood il. W s m M yriapada and M a c tm om Arachnide. - P h l c o p h c a l T ram a d ,on . a fllte ro ya l Sactcty f
' L“tÔ à T am :li^ rh a u llilo p ila .~ A n n a lta n d Maya.in of.naturMi.tory, t.XII p. 3 *.« W -
(a) Ucbardi. L c b cm em d c r A ra ch n id e . - N e u a l e Schriftm.dar.natnrfornthmden GtAtllschafl in..Dant.ig. Bd. )
Les pièces de la bouche des Arachnides étant tout à fait rudimentaires dans la plupart des cas, lès
crochets puissants que. portent ces animaux sur leur région frontale ayant une apparence e t souvent
une fonction toute spéciale, la détermination de cès appendices était restée un problème pour les
naturalistes. Savigny, le zoologiste qui a su si bien montrer l’identité fondamentale qui existe entre les
pièces du système appendiculaire des Articulés, renonce à voir dans les crochets antérieurs des Arachnides
les analogues d’appendices existant', soit chez les Insectes, soit chez les Crustacés. Il en vient
ainsi à les considérer comme des organes tout à fait propres aux Arachnides, et il les désigne sous un
nom particulier, celui deforcipules (f). ï)e son côté, Latreille, se fondant sur la direction de leurs
mouvements et plus encore sur leur position, croit y reconnaître les analogues des antennes des
Insectes, e t, pour exprimer nettement cette analogie,, il leur applique le nom d’antennes-pinces (2).
Mais cette détermination est repoussée par presque tous les naturalistes; presque tous veulent y voir
les analogues des mandibules des insectes, et la plupart emploient cette dénomination pour les désigner.
Cette dernière opinion est appuyée par l’une-des plus grandes autorités que l’on puisse citer
quand il s’agit de l’organisation des Arachnides. Dügès, en effet, déclare « qu’il y a parité entre les
» mandibules des Insectes et des Crustacés, et les antennes-pinces, forcipules ou mandibules des
» Arachnides (3); » ajoutant que presque personne n’a adopté l’opinion de Latreille. Par suite de ces
divergences d ’opinion, qui n’étaient jamais appuyées sur de nouveaux faits, la question était demeurée
irrésolue, comme l’exposait en dernier lieu, M. Brullé, dans un mémoire spécial sur les appendices
des Animaux articulés (4).
Une considération importante venait d’être produite depuis peu par M, Grube; mais elle .était loin
d’être soutenue encore par tous les éléments nécessaires, et d’ailleurs les appendices buccaux proprement
dits étaient toujours passés sous silence. -
En 1845, l’auteur de cet ouvrage(5) s’applique à l’examen sérieux du type peut-^tre le plus favorable
(les Galéodes) pour la détermination des appendices des Arachnides, principalement en constatant
l’origine des nerfs qui se distribuent à chaque partie^ Préparé p ar des études antérieures sur l’organisation
des Insectes, il montre que les nerfs qui viennent donner la sensibilité; et le mouvement à ces
différentes pièces ont absolument la même origine que chez les autres Articulés. Il reconnaît ainsi toute
la justesse de l’opinion émise par Latreille à l’égard des antennes-pinces, et il peut se convaincre que
la lèvre supérieure, les mandibules, les mâchoires et la lèvre inférieure, devenues tout à fait rudimentaires
chez ces Arachnides, se retrouvent à l’ento.ur de l’orifice buccal sous la forme de très-petites
pièces, demeurées jusque-là sans détermination dans les ouvrages, mais déjà fort bien représentées
par Savigny (6), et mieux encore par M. Milne Edwards (7), pièces à peu près complètement atrophiées
chez d’autres types de la même classe. Enfin cette étude conduit encore à ce résultat, que les
appendices palpiformes, généralement considérés par les zoologistes comme des palpes m axillaires, ne
peuvent être comparés qu’aux pattes-mâchoires des Crustacés.
(4) Mémoire sur les animaux sans vertèbres, 2° partie (4:848).
(2) Règne anim a l, t. IV, p. 207 (2* édition, 4829).
(3) Recherches sur les Acariens. — Ànn. des scienc. n a t., 2e.série, 1 .1 , p. 7 .
■ (4) Recherches sur les transformations des appendices dans les Articulés. — Ann. des scienc. n a t., 3° sé r ie , t. II, p. 274 (4844).
(V. p. 344.)- .
(5) Comptes rendus de l’Académie des sciences, t. XXI, p. 4383, et Annales des sciences n a t., 3e série, t. VIII, p . 227.
(6) Allas zoologique de la description de l'Egypte. — Arachnides, pl. 8 , fig. 7 , 8 , 9.
(7) Atlas de la nouvelle édition du Régne animal de Cuvier. — Arachnides, pl. 20 bis.