et les Grimpeurs, réduisait à cinq le nombre de divisions ordinales dans les Oiseaux. Il partageait
d ’abord ces animaux en deux sous-classes; l'u n e , Insessores, comprenant les Rapaces (Accipitres) et les
Passereaux (Passeres) , ces. derniers séparés en deux tribus sous les noms de Scansores et de Ambu-
latores (Grimpeurs et Passereaux des auteurs); l’autre, Grallatores, réunissant les Gallinacés \Gallinoe),
les Echassiers (Gralloe) e t les Palmipèdes (Anseres) On remarquera ici que les noms employés pour
désigner les sous-classes avaient reçu primitivement une acception beaucoup plus restreinte.
A la même époquè, Lesson admettait aussi deux divisions primaires dans la classe des Oiseaux, mais
bien différentes dé celles de Charles Bonaparte. Les siénnes correspondent aux Aves ratitoe et Anes
carinatoe de Merrem. Ce sont ici les Anomaux (Autruche, Nandou, Casoar, Aptéryx) et les Normaux
(Accipitres, Passereaux, Gallinacés, Échassiers et Palmipèdes). Lesson réunit également les Grimpeurs
et les Passereaux dans le même ordre, et il divise l’ordre en trois sous-ordres : 1° les Grimpeurs; 2° les
Marcheurs; et 3° les Passérigalles de Latreille, auxquels il ajoute les genres Ménure, Mégapode, etc.,
et dont il retranche l’Hoazin pour le placer parmi les Grimpeurs comme type de la -famille des
Dysodes (2).
Un naturaliste de la Suède, M. Sundevall, a fait intervenir une nouvelle idée pour la classification
des Oiseaux,‘et a présenté un arrangement qui s’éloigne d ’u n e manière assez notable de tous ceux de
ses devanciers. M. Sundevall commence par répartir les Oiseaux dans deux sections primaires; l’une,
celle des Altrices, comprenant les espèces qui nourrissent leurs jeunes; l’autre, celle des-Præcoces,
renfermant les espèces dont les jeunes peuvent prendre eux-mêmes leur nourriture aussitôt après l a .
naissance (3).
Les Altrices sont divisés en deux légions, sous les noms de Volucres et de Gressores; les premiers
ayant les tectrices des ailes courtes et le pouce seul dirigé en arrière, les seconds ayant ou les tectrices
des ailes longues ou le doigt externe tourné en arrière comme le pouce. L’auteur 'suédois partage
ensuite les Volucres en deux ordres, les Passer es, réduits ici aux genres Emberiza, 'Fringil'la, Pyrrhula
et Loxia du Règne, animal de Cuvier, et les Oscines, réunissant les Passereaux dentirostres du même
ouvrage, la seconde partie des Conirostres et les Ténuirostres, ,à l’exception des Oiseaux-Mouches.
Les Gressores, à leur tour, comprennent six ordres, ce sont: 1° les Macrochires, pour lés Cypsélides
(Martinets) et les Oiseaux-Mouches ( Trochili); 2? les Pici, pour les Pics et les Torcols; 3° les Psittaci
(Perroquets); 4® les Coccyges, pour les Toucans (Ramphastos), les Barbus (Bucco), les Coucous (famille
des Cuculides), les Jacamars (Galbula), les Martins-Pêcheurs ou Alcyons, les Guêpiers' (Merops), les
Rolliers (Coracias), les Calaos (Bucerotides), les Trogons, les Colious (Colius) et les Engoulevents (Capri-
mulgides); 5° les Accipitres ; et 6° les Pullastroe, réunissant les Hoccos et Pénélopes (famille des Pénélo-
pides), les Ménures (famille des Ménurides), les Musophages (famille des Musophagides), et les Pigeons
(famille des Columbides). .
M. Sundevall divise sa seconde section des Oiseaüx, celle des. Præcoces, comme la première, en d e u x
légions et en huit ordres. La première légion, les Cursores, en comprend quatre: 10 les Gallinoe,
correspondant aux Gallinacés des auteurs, moins les Pénélopes. et les Thinocores; 2° les Struthiones
(Autruches, Casoars) ; 3° les Alectorides, réunissant les Outardes, le Cariama, le Kamichi (Palameclea),
les Chavarias (Chauna) et l’Agami (Psophia); 4® les Gralloe ou Échassiers de la plupart des ornithologistes
avec les Thinocores, et moins les genres formant l’ordre précédent. La seconde légion, les
(-1) Saggiodi una Distribuzione metodica degli Animait vertebrati di CarloLuciano Bonaparte. —Roma, 4834.
(2) Traité d‘Ornithologie, par R. P. Lesson (4834 ).
(3) Ornithologiskt System af C. J. Sundevall. — Kongl. Vetenskaps — Academiens Handlingar, for â r 4835, p. 43 (4836 ).
Natatores, renferme les quatre ordres suivants: 1* les 6 « æ , pour les Mouettes (Larides) et les Pétrels
(Procellarides) ; les S!epwopodes/dont le nom est emprunté à Illiger, ponr les Pélicans , les frégates,
les Pallle-en-Queue (Phaelon) cl les Fous (Suit® 3* les Atu era, pour le genre Arm de Linné; et 4 les WBBMpour les' Plongeons '(Colymbides), les' Pingouins (IJrides) et les.Manchots (Aptrnoiyles) Ces
dernières divisions;, comme’on le voit, répondentexactement aux quatre familles établies par Cuvier
dans l’ordre des Palmipèdes : les Longipennes (Gouto), les Totipalmes (Stegunmies), les Lamellirostres
(Anseres) et les Plongeurs (Vrinalms). I .
M Sundevall admet ainsi seize ordres dans la classe des Oiseaux, de sorte que si io n s arrêtait
Simplement au nombre, on. pourrait croire qu’il s'est beaucoup rapproché de l’arrangement proposé par
M Temminck ; mais en comparant les divisions présentées par les deux savants, on reconnaît qu elles-
sont loin en général d’être composées, des mémos éléments,. 11 y a cependant les Alectorides qui
comprennent la plupart des , mêmes types, ainsi que les groupes formés aux dépens des Palmipèdes.
L’qrdre des Pullastroe de l’auteur suédois n’est autre-que. celui des Passérigalles de Latreille et de .
Lesson, dans lequel il a compris les Musophages, L’arrangement offert par M. Sundevall ne repose,
au reste, sur aucune observation neuve en ce.qui.concerne .les divisions.ordinales, c est seutemen a
l’égard des deux divisions primaires qu’il a adoptées sous les noms de AU rrn et de Prmoces que
surgit une considération nouvelle; cette considération, nous la verrons.acceptée par plusieurs zoologistes
On-penserait, en effet, a u premier abord, qu’une différence profonde doit exister entre iesOiseaux
dont les jeunes ont besoin du secours de leurs, parents, et ceux dont les jeunes peuvent se sufffre.eux-
mêmes dès l’instant de leur naissance, Pourtant, en y regardant de ,près, il. est fac.le .de seeonvaincre
que certains Oiseaux appartenant à ces deux différentes catégories,se; ressemblent au plus haut degré..
La comparaison seule des caractères de tous les, typés, rangés d’une part, dans es Ail» «tes comme
l’Aigle le Perroquet, le Pigeon, et d’autre.part dans, les Præcoces, comme le Faisan, le Courlis, le Cygne,
prouve’manifestement qu’o , n’est .pas amv é.à un rééultat en harmonie avec les affinités réelles des
divers types de la classe des Oiseaux. Si l’on s’arrête au fait physiologique, il est aisé de voir combien
, son importance est médiocre. • •• ■ a '-' H '.< • .
Les Oiseaux q u i prennent soin de leur progéniture sont ceux dont les jeunes naissent faibles, peu
avancés dans leur développement; les Oiseaux dont les jeunes n’ont; pas besoin du secoors d e leurs
parents sont c eux qui naissent plus forts, plus avancés dans leur développement, Or, | arrive, ici ce
qui se produit dans toutes les classes du règne animal, que des espèces de groupes très-voisins, et
jusqu'à des espèces appartenant au même groope, naissent dans un état plus ou moins éloigné plus ou
moins rapproché de l’adulte, sans q u e d e telles différences.puissent permettre de n en préjuger égard
des affinités naturelles. Le Lièvre et le Lapin, personne ne l’ignore, ne paraissent pas.au. jour .parvenus
au même degré de force et de développement, et cependant il s ’agit d’espèces que l’on rattache d ordinaire
à un seul genre. De semblables exemples pourraient être évoqués par.centaines; ds prouvent
Clairement .que les deux divisions, primaires établies par M. Sundevall dans la classe des Oiseaux sont
lo in d ’a v o i r l’importance qu’on leur a attribuée. w „ , , ,
La séparation des Oiseaux en Altrices et Præcoces a été de suite adoptée par M. Kichard Owen (1 ).
Mais cet éminent zoologiste s’est borné, pour les ordres, è ceux d ’Illiger, dont il prit les dénominations,
I W H H i d'une senle.' Raptatores, Insessores (AmMntom, Illlg.), ..Scansores, Basrns, Cursores,
(1) Cyclopadia of Anatomy and Physiology, edited by Todd, vol. -I, p. 265. Art. Aves (1836-1837).
(2) Bridgewater Treatise, \o\. I I , p . 444.