Dans l’une des divisions de l’ordre des Sauriens, la famille des Varauides, essentiellement représentée
par le genre Varan ( Varanua ou- Psammosaurus), composé d'espèces propres aux régions chaudes dé
1 ancien continent, on a rangé un Reptile de l’Amérique qui offre des caractères très-remarquables; il
était intéressant de pouvoir en déterminer lès affinités naturelles autrement que par l’inspection des
parties extérieures. M. Troschel ayant eu à sa disposition un exemplaire, conservé dans la liqueur, dé
ce type (Heloilerma horriimn) , qui dans le nouveau monde représente les V arans, nous eu a fait connaître
l'ostéologie. Ce travail, exécuté avec soin, comble une lacune, car, pour juger en quelle
mesure l’Héloderme diffère des autres Sauriens, il était indispensable d’en avoir au moins la charpente
osseuse. L’auteur n é s’est livré è aucune comparaison, et on regrette que' certains os de là tête
u aient pas été dessinés d’une façon plus nette. Néanmoins, comme la description est détaillée, elle
supplée eu p a rtie à ce qui manque dans les figures. M. Troschel a décrit encore la forme d e là langue
chez l’Héloderme ( t).
Les Ophidiens affectant dés formes extérieures très-variables entre eu x , les naturalistes se sont
toujours trouvés embarrassés pour classer d’une manière satisfaisante les nombreuses espèces de dégroupe.
M. C. Duméril pensant que la constatation des caractères fournis par les dents devait conduire
à un heureux résultat, s’est attaché à préciser la disposition du système dentaire chez les différents
types de l ’ordre des Ophidiens! Son travail est accompagné de figures montrant les têtes en dessous,
afin de m ettre en évidence tout le système dentaire dans quatorze genres de Serpents (2).
Dans un atlas élémentaire d’anatomie comparée , M. Oscar Schmidt a donné des figures de la tête
osseuse d’un Chélonien (Chelonia midas) et d ’un Ophidien (Python) (3).
M. P.. Gratiolet a poursuivi des recherches sur la circulation du sang chez les Reptiles. Ces
recherches tendent à établir que lorsque l’organe respiratoire est insuffisant pour produire l’épuration
entière du sang, le liquide nourricier traverse un filtre glandulaire avant d’y parvenir. Chez lés Serpents,
remarque M. Gratiolet, le sang veineux des parties situées- en arrière du coeur passe avant
d’arriver à cet organe par l’un de ces trois filtres,.le rein, le foie, la glande surrénale. Ainsi, outre
les deux veines portes déjà reconnues, celle du foie et celle du rein,.il faut en compter une troisième,,
la veine porte des glandes surrénales. Le sang-, ajoute l’auteur, se trouve donc filtré presque en entier ;
eelui qui provient de la tête et du cou fait seul exception , et encore ce sang peut-il être considéré
comme ayant déjà respiré en grande partie dans les vastes réseaux admirables du pharynx (4). -
M. Poev a mis au jour le résultat d e quelques investigations sur l’appareil circulatoire des Crocodiles
(Crocodilus rhombifer et Cr. acutus). M. Duvernoy avait supposé que la communication existant entre
les deux aortes se fermait avec l’âge; M. Poey a trouvé au contraire que les proportions dé cette
ouverture allaient en augmentant (§).
Un naturaliste italien, M. G. de Natale, s’est occupé d’une manière spéciale de l’organisation d’un
Saurien de la fàmille des Scincides ; le Scinque ocellé (Scincus ocellatus. Daud. Sc. variegdtus,
Schn. — Genre Gongylus. Wiegm. Dumér. et Bibron). Cet auteur a décrit toutes les parties .du sqüe--
lette en les comparant chez les autres Sauriens et surtout chez les Lézards; il a examiné le cerveau et
la moelle épinière, mais a négligé l’étude des nerfs; chose curieuse même, il annonce n’avoir pu
* (’I) üeber Heloderma ftoradum-Wiegm. — Archiv fu r Naturgeschichte, s . 294, taf. x iii u. x iv (1853).
(2) Prodrome de la classification des Reptiles ophidiens. — Mémoires de l’Académie des sciences, t. XXIII (4 853).
• (3) H and-Atlas der vergleichenden Anatomie. — Zweite Lieferuog, taf. v i . Jena (4853);
(4) Système veineux des Reptiles. — Bulletin de la société philomatique de Pa ris, p. 7 (4853), et Journal l’In stitu t (4 853). ■
(5) Circulaciondel C o c o d r ilo .-M em o r ia s sobre la historia n a tura l de la isla de Cuba, por Felipe Poey, 1.1 , p . 258 • lato: 23 et
Apeodice, p. 435. — Habana (4853).
observer, malgré les recherches les plus minutieuses, le grand sympathique, qui est pourtant assez
facile à suivre chez le Scinque ocellé. M. de Natale a encore donné quelques détails touchant l’oeil,
l’oreille, la cavité nasale, la langue, etc. ; il a décrit d’une manière générale la peau, les muscles, le
coeur et l’origine des principales artères, ainsi que quelques troncs veineux, puis les reins, les ovaires,
l’appareil digestif et ses annexes et enfin l’appareil respiratoire. Ce travail porte donc sur l’ensemble de
l’organisme d’une espèce, mais s’il contient l’exposition d ’un certain nombre de faits, néanmoins l’é tude
d ’aucun des systèmes organiqpes n’a été poussée bien loin (1).
M. Giébel a voulu déterminer quelles étaient les parties mobiles de la carapace des Tortues ; la mobilité,
a-t-il constaté chez les espèces aquatiques (Cistudo cctrolina et C. europoea), n’a pas lieu par les
articulations, mais seulement au moyen de ligaments (2)>
M: Münter a examiné l’appareil auditif d ’un grand Chélonien (Chelonia midas). D ’après ses observations,
il n’existe aucun vestige de tympan; l’extrémité externe de la columelle est placée dans un
sac membraneux qui représente le tympan et qui est entouré d’un tissu cellulaire lâche. Des faits q u ’il
à constatés, l’auteur conclut que le mécanisme de l’audition est là tout autre que chez les Oiseaux. Si
l’on réfléchit,.dit-il, sur les particularités de l’appareil auditif des Cheloniens, on est conduit à penser
que l’audition chez ces animaux est plutôt un tact mécanique, car il n ’existe chez eux aucune disposition
propre à recevoir les vibrations sonores de l’air. Conclusion qui nous paraît un peu forcée. La
trompe d’Eustache, dans la Chelonia, ajoute M. Münter, est fort large, et ses parois sont épaisses et
cartilagineuses (3).
Les causes de la fragilité de certains Sauriens ( Ophisaurus ), connus en Amérique sous le nom de
Serpents de v erre, ont de nouveau occupé un naturaliste. M. Burnet a vu que les muscles ne s’étendent
pas d’une vertèbre à l’autre, qu’une partie des fibres s’attachent à la peau, tandis que les autres
se terminent entre deux vertèbres. 11 a observé la même disposition chez une espèce du genre Scinque
(Scincus fasciatus) (4).
Dans un mémoire ayant pour objet principal la structure de l’oeil chez les Cétacés, M. Mayer a donné
de brèves descriptions des différentes parties de l’oeil d’un certain nombre d’Aüimaux vertébrés.. Pour-
les Reptiles, l’exemple a été pris chez un Chélonien (Chelonia caretta) (5).
*•
Nous avons encore à mentionner plusieurs mémoires ou notices publiés ju sq u ’au moment où nous
écrivons.
M. Hyrtl a reconnu et a présenté comme un fa it demeuré nouveau pour la science, la division transversale
que l’on remarque dans les vertèbres caudales de Sauriens de différentes familles (6). Bientôt
|4 ) Ricerche anatomiche sut Scinco variegato, in rapporto a i prin cip a li tip i d’organisazzione d e i R e ttili, per Giuseppe de
Natale. — Memorie délia reale Academia delle scienze d i Torino. — Séria 2", t. XXII, p. 374 (4853).
(2) Jahresbericht des natunoissenschaftlichen Vereines in Halle, Jahrgang 4852, s . 4 (4853).
(3) Die Gehorwerkzeuge der Seeschildkrote. — Jahresbericht des naturwissensch. Vereines in Halle. Jahrg. 4 8 5 2 , s . 238
taf. iv (4853).
(4) Proceedings o f the Boston Society o f na tura l history, vol. IV, p . 223 (4853).
(5) Anatomische Untersuchungen über dos Auge vom Wallfisch, Balæna mysticetus, und anderer Getaceen ; m it Bemerkungen
über die I r is des Menschen und das Auge der Thiere. — Verhandlungen des naturhistorischenVereines derpreussischenRheinlande
und Westphalens, 40 ter, Jahrg., s . 4 . — s . 46, Bonn (4853).
(6) Ueber die normale Quertheilung der Sauriertoirbel. — S itzm g sb e r. der Akad. der Wissenschaften, Bd X , Jahrg. 4853
s . 4 85(4853); S