savant, il n ’existerait pas de vestige de cloison interventriculaire, comme on l’a admis d’a'près Trevi-
ranus. On aurait pris pour tel des muscles très-développés en forme de papilles; une bandelette
charnue, placée à l’entrée de l’artère pulmonaire, constituerait nu rudiment de cloison. Le sang veineux,
dit l'auteur, va aux poumons et aux différentes parties du corps, le sang artériel seulement aux
parties du corps, pendant la systole, l’artère pulmonaire se trouvant fermée par la contraction musculaire
et par la bandelette cartilagineuse. Il résulte des mesures prises que sur dix-neuf parties de sang
veineux onze pénètrent dans l’artère pulmonaire et buit dans l’aorte ( t ) . ’ ’
A 1 égard de la circulation chez les Crocodiles, M. Brüeke a confirmé les descriptions de Pauizza et
de fiischoff. Désignant sous le nom de trou de Pauizza (F o r a m e n P a m z z oe ) l’ouverture qui établit une
communication entre les deux aortes, il a pour objet essentiel d’établir que, par suite d’une pression
plus forte dans le ventricule droit au moment de la systole, le sang passe dans l’aorte de gauche, et
pénètre ensuite de 1 aorte gauche dans celle de droite par l’anastomose Oblique des deux aortes (2 j .l ‘
Une portion du système nerveux des Sauriens a été étudiée avec beaucoup de soin par un
anatomiste de Hambourg, le docteur Fischer. Cet observateur s’est attaché particulièrement aux nerfs
qui naissent du cerveau, et les a décrits au point de vue de l'anatomie comparée. C'est ainsi qu’il a
traité successivement des nerfs des muscles de l’oe il, du nerf trijumeau, du nerf -facial, dés nerfs
glossopharyngiens, du nerf v ag u e , du nerf accessoire de Willisy d u nerf hypoglosse et du grand
sympathique, en indiquant les principales modifications observées chez les différents types de l’ordre
des Sauriens. Ces typés sont : le Caméléon, le Platydactyle, les Varans, l’Iguane-, l’Istyurey l'Agame,
le Sauvegarde, les Lézards, l’Euprepès et de plus les Crocodiles..Ce travail ajoute beaucoup en détails
et en précision à ce que l'on savait du système nerveux des Reptiles. Les figures qui l’accompagnent
en rendent l’intelligence facile (3).
Le savant doyen de la faculté des sciences de Caen, M. Eudes-Deslongchamps, s’est occupé de quelques
faits relatifs aux Crocodiles Après avoir examiné et discuté, à. Poecasion d’une opinion formulée
par M. de Blainville, les caractères fournis par la position des ouvertures postérieures des narines, qui
distinguent particulièrement certains Crocodiles fossiles ( Teleosaurus Geoffroy St-Hilaire ) des Crocodiles
vivants, il s’attache à faire ressortir les affinités de ces Reptiles avec les autres types de la même classe,
et en dernier lieu il signale l’existence de sinus veineux observés par lui à la base du crâne chez le
Caïman à museau de brochet (.Alligator mississipensis ou lucius) (4).
Un anatomiste allemand, M. Gorski, a publié sur le bassin des Sauriens un mémoire que nous ne
connaissons actuellement que par une brève analyse, insuffisante pour avoir une idée exacte de l’importance
du travail. Le bassin des Sauriens y est comparé à celui des Mammifères; la description des
muscles des vaisseaux et des nerfs y est faite, paraît-il, avec beaucoup de soin (5).
M. H. Müller a observé chez un Lézard (Lacerta viridis), dont la queue avait été brisée, la reproduction
d’une queue double, comme cela se voit assez fréquemment; il a insisté sur l’analogie que p ré-
I I Ueber die Mec^ n i k de* Kreislaufes bei den Schildkröten. — Sitzungsb. d e r Akad. der Wissenschaft. — Bd V p 445 (1850)
et Beiträge zu r vergleichenden Anatomie und Physiologie des Gefäss-Systernes. - Denkschriften der Akademie der ’Wissenschaften.
Bd III, s. 335, Wien (4 8 5 i) . ‘ . V • 1
(2) Ueber die Mechanik des Kreislaufes bei den Kro k o d iliem. — Sitzungsb. Bd VI, s . 64 (4851), e t Be iträ g e, e tc ., löc. c it .,
s . 350 (4852). — Dans ce mémoire se trouvent développées les observations de l’auteur, que nous avons consignées plus haut, touchant
la circulation dans le s Lézards et les Serpents.
. ’ i 3 ) Die O M im m m der Saurier, anatomisch untersuch!, um 1. G. Fischer. - Abhandlung,n aus dem. Gebiete der m im k s s e n -
schäften zu Hamburg, Bd II, Ablheil. ir , s. 409 , taf. i- iii (1 852).
(4) Lettres sur les Crocodiles v ivan ts e t fossiles. — Mémoires de la société Linnéenne de Normandie, t. IX (1852).
(5) Ueber das Becken d e r Saurier. — Eine vergleichende anatom. Abhandlung, mit 2 lilhogr. Taf. — Dorpat (4852). '
sentent ces queues reproduites, consistant en. un tube osseux marqué de traces annulaires, avec la
colonne vertébrale en voie de formation chez les embryons de Tortues, de Lézards el'de Serpents (1).
M. Auguste Duméril a entrepris une série d’observations pour déterminer la température des Ophidiens,
suivant les circonstances, Il a. opéré sur des Pythons et des Boas, des régions intertropicales et
sur des. Couleuvres de notre pays. Dans les temps ordinaires, il a trouvé que la température de ces
Serpents s’élevait bien faiblement au-dessus, de'celle de l'air ambiant;.02 à 1 " du thermomètre centigrade.
Ce rapport s’estrencontrê le même malgré les variations de la chaleur atmosphérique. Dans
un cas où,cette chaleur fut portée artificiellement jusqu’à 41 et 45 degrés,, dans l’espace de quarante
à cinquante minutes, des Couleuvres, prirent une température de J a 3 8 à. 39,2. Dans. une autre
expérience, la température de l a boite, ayant été portée à .45 et 47 degrés, deux Couleuvres qui y
étaient renfermées succombèrent rapidement ; l'une ayant atteint 41 degrés et l.’autre 40" 2. Enfin d’après
les expériences de M. A. Duméril, il se produirait chez les Serpents un léger abaissement de chaleur
dans le temps qui précède la mue, et au. contraire un accroissement notable an moment de
la digestion ; accroissement qui est de 2 à 4 degrés sur le milieu ambiant (2).
* »
Pendant le cours de 1 année 1853, il a été publié un certain nombre d’observations sur Porganisation
des Reptiles, principalement sur l’ostéologie de ces animaux.
M. P. Gervais sfesboepupé d’un groupe particulier, les Amphisbènes, que les zoologistes ne sont
pas parvenus à,classer d’une manière pleinement satisfaisante. Comme il a été dit précédemment, au
sujet des classifications erpétologiques,.ce groupe a été rangé-tantêt avec les Ophidiens,.tantôt avec
lès. Sauriens,’tantôt.élevé au rang d ’ordre. . M. P. Gervais établit que le crâne des Amphisbènes diffère
de celui des Ophidiens par la fixité de toutes ses pièces; de celui des Sauriens,.par. l’absence d’os colu-
mellaires ; et des uns et des antres, .par quelques autres caractères moins nettement définissables. Adoptant
d’après ces faits les vues de M. Gray et de plusieurs autres naturalistes, ,sur la classification des
Reptiles., il admet un ordre particulier pour.les Amphisbènes, les. Amphisbéniens ou.Glyptodermes.
Ayant déjà proposé d ’attribuer une valeur.semblable à la famille des Geckotides, à raison d’une.forme
de vertèbres qu’on ne rencontre pas chez les autres Sauriens de l’époque actuelle,. les divisons ordinales
de.la classe des Reptiles^ d après cet auteur, .devraient être plus nombreuses que ne l’ont pensé
jusqu ici la plupart des classificatours. M. Gervais a décrit et représenté le crâne dans des types
appartenant à trois genres différents de la famille des Amphisbénides (Amphisbtma, .L e p i d o s l e r m s .et
Trogonqphis) ( 3 ).
Dans un important mémoire sur la comparaison des membres chez Jes animaux vertébrés, le même
zoologiste s est efforcé de faire ressortir les homologies des différents os qui .constituent les membres
des Reptiles. Il s agit ici de faits qui sont peu susceptibles d ’être analysés, nous aurons lieu d’en montrer
la portée en décrivant les parties (4).
(4) Verhandlungen der Physikalisch-Medicinischen Gesellschaft in Würzburg. Bd II, s . 66 (4852).
(2) Recherches expérimentales su r la température des Reptiles. — Annales des sciences naturelles, 3° série, t. X»VII p. 5.- — Ophidiens,
p. 14 (4852). ’
(3) Recherches su r l’ostéologie de plusieurs espèces d’Amphisbènes. — Annales des sciences naturelles, 3« série, t. X X p 294
pl. x iv et x v (4853).. ’ ’
. (4) De la comparaison des membres chez les Animaux v i r l i i r i s . - Mémoires d e l'Académie des sciences, et lettres de Montpellier
(4853), e t Annales des sciences naturelles, 3° série, t. XX, p. 24 (1853).