rapprochant du nerf vers l’extrémité du trochanter, ils viennent déboucher dans les grands, canaux,
céphalo thoraciques.
Des canaux veineux de l’abdomen, comme dans notre premier type, les uns suivent une direction
transverse, les autres une direction longitudinale, et aboutissent aux vaisseaux pulmonaires. Nous ne
sommes pas en mesure de les décrire d’une manière suffisamment précise. Il nous est impossible
encore de signaler aucun fait particulier à l’égard des canaux veineux hépatiques.
Les vaisseaux pulmonaires sont formés, de même-que chez le Scorpion, par des prolongements de la
tunique qui revêt les poumons. Ce sont toujours deux tubes prolongés en avant jusqu’à la base de
l’abdomen, où ils reçoivent le sang des canaux thoraciques pour le conduire aux organes respiratoires,
et étendus en arrière, où leur est amené tout le sang qui revient des différents organes logés dans
celte partie du corps. La paroi des vaisseaux pulmonaires s’amincit en s’éloignant des poumons; l’état,
des Thélyphones dont nous avons disposé ne nous a pas permis de reconnaître d’un façon bien positive
le point où cette paroi disparaît entièrement.
Vaisseaux pneumocardiaques. — Les vaisseaux pneumocardiaques ne diffèrent en aucune manière
de ceux des Scorpions, soit sous le rapport d e leur constitution, soit sous le rapport de leur nombre.
Il y en a donc sept paires qui rampent contre les parois dorsale et latérales de l’abdomen, appliquées
sur le foie assez exactement pour, y imprimer autant de gouttières (1 ). Cependant, entre le Scorpion et
le Thélyphone, il y a ici à noter une dissemblance caractéristique. Chez le premier les poumons étant
espacés, et en quelque sorte disséminés dans presque toute la longueur de l’abdomen, les vaisseaux
pneumocardiaques arrivent successivement au-devant de chacun d’eux; au contraire, chez le Thélyphone,
où les poumons/ seulement au nombre de deux paires, sont ramassés à la base de l’abdomen,
les vaisseaux pneumocardiaques devraient se recourber pour se porter vers les organes respiratoires,
s’il n’existait pas une disposition particulière. Mais sans dévier de leur direction transversale, ils
s’abouchent avec un vaisseau latéral dans lequel est versé le sang qui a passé dans les parois des
lamelles pulmonaires, c’est-à-dire le sang qui a respiré. Ce vaisseau, pourvu de parois très-délicates,
règne parallèlement au vaisseau pulmonaire, dont le rôle est de charrier vers les poumons le sang
veineux de l’abdomen ; seulement celui-ci occupe la ligne conduisant à la base des organes respiratoires,
tandis que le premier, rejeté en dehors, se trouve exactement sur la ligne correspondant au
sommet des poches pulmonaires..
Mécanisme de la circulation. — Après la description que nous venons de donner de l’appareil circulatoire
du Thélyphone, on comprend que la marche du sang n e peut ici s’effectuer autrement que Chez
lé Scorpion. Néanmoins la puissance des agents d’impulsion n ’est sans doute pas partout identique
dans les deux types. Le céphalothorax, très-court chez les Scorpions, a une étendue assez considérable
dans les Thélyphones : de là une longueur plus grande des artères de la portion antérieure du corps, de
nature à nécessiter des contractions du coeur plus énergiques; mais à cet égard l’observation nous fait
défaut. Dans les conditions où nous avons étudié les parois du coeur du Thélyphone, il nous a été
impossible de déterminer si leur résistance est supérieure à celle des parois du coeur du Scorpion. Ce
(4) Pl. 40, fig. 4, côté gauche de l'abdomen.
qui esl sensible,-c’est'là différence de volume proportionnel des piliers musculaires de l’abdomen. Ces
piliers, plus puissants chez le Thélyphone, dénotent ici l’énergie que peuvent atteindre les mouvements
d e abdomen, dont le but est de faciliter lé retour'dn sang des organes de la respiration vers le centre
de 1 appareil circulatoire. :
O it C'A‘NC DE S ÉC R É T IO N S P É C IA L E .
Comme dans les Scorpions, il existe un seul appareil de sécrétion spéciale chez le Thélyphone mais
■ H H | d ’™e n m r e ■ P » différente. Cê n ’est plus un venin pouvant être introduit au moyen
d ’une piqûre,' c est un liquide odorant, doué peut-être de quelque propriété corrosive, q u e , dans certaines
-circonstances, l’animal Chassé brusquement an dehors, d an sTintenlion; suivant toute appa-
rencè, d’effrayer un ennemi.
Les voyageurs, en effet, rapportcutque les Thélyphones lancent, par l’extrémité de leur corps, dès
qu ils sont inquiétés, un liquide volatile exhalant une odeur de vinaigre très-prononcéè'; Aussi ces
Arachnides son HIS désignés partout, aux Antilles, 'sous le nom de Viiungrim.
L appareil sécréteur consiste en deux glandes^yolumineuses logées dans l’abdomen, et reposant
dans toute leur étendue sur la pwoj y eÎtrale ; à laquelle eilesadhèrent par leur extrémité supérieure ,
au moyen dtun -miuce ligament. Ces glandes,' souvent un peu'rejetées v e rs |g s côtés de l’abdomen,
allongées et tout â fait amincies à leu r sommet, se rapprochent l’une de l’autre en arrière e t s’élargissent
ordinairement de façon à se trouver eonliguës. Chacune d’elles se rétrécit ensuite sous la forme
d’un canal qui traversé là portion caudiïorme de l’abdomen, e t vient t'ouvrir à l ’extrémité inférieure
du dernier zoonite par un très-petit oriflee situé sur le côté de l'anus. Au-dessus de leur portion élargie,
ces organes présentent un divcrttmlum ayant l'aspect d ’un petit tube étroit, cylindrique et plus du
moins recourbé ■1 " - * ’ 1 ■
Les glandes sécrétoirês, observées û la vuê simple; paraissent striées dans le sens de leur longueur. En
se livrant à l’examen de leur structure, on se rend compte aisément de cette apparence. Chaque glande
est une sorte de poche fermée, dont les parois ont une médiocre épaisseur ; à l’aide, de grossissements
d ’environ 160 à 200 diamètres, on reconnaît que ces parois sont constituées par deux ' tuniques
minces, entre lesquelles, se trouvant interposés des faisceaux de fibres longitudinales assez réguliers et
presque également espacés, formant ainsi de véritables colonnes charnues. Ces faisceaux s’amincissent
vers 1 origine de là portion élargie de la glande, e t bientôt disparaissent entièrement. L’espace compris
entre les deux tuniques est alors rempli de petites utricules accumulées en quantité considérable :
ce sont évidemment les orgaues.de la.séerétion-.Nous.ne vouions pas nous arrêter davantage sur la
structure intime des glandes d u Thélyphone; malgré des recherches minutieuses, noiis restons toujours
en défiance à l’égard des observations microscopiques poursuivies sur des tissus qui peuvent avoir été
altérés par leur séjour dans la liqueur.
Les dimensions des organes sécréteure attestent que les Thélyphones sont en état de fournir d ’abondantes,
éjacuiali.ons. Il n ’est pas, difficile de comprendre comment le liquide peut être chassé brusquement
au dehors. L’animal étant inquiété, une contraction subite.de tons les muscles abdominaux, et
notamment des.grands piliers, doit s ’effectuer; d e là une pression exercée sur les glandes, qui tend à
pousser eu arrière la liqueur qu'elles contiennent. Ces organes, étant attachés à l a paroi ventrale' de
(!) Pl. lO. fig. i f .